Si Paul Le Guen a encore confirmé en conférence de presse, lundi après-midi, qu'aucune recrue ne devrait débarquer lors de ce mercato d'hiver du côté de la cité Océane sauf départ (lire encadré ci-dessous), un nouvel élément va bien endosser le maillot « Ciel et Marine » dans les prochains jours, voire les prochaines heures. Arrivé début octobre mais bloqué depuis ; la faute à un contentieux avec son ancienne équipe du Zamalek, Khalid Boutaïb pourrait être qualifié pour le déplacement à Beauvais, ce mardi. "Comme j'ai espoir, je le mets dans le groupe (élargi à 19). J'ai assisté à des conversations téléphoniques qui me rendent assez optimistes. Je ne l'ai pas toujours été", souffle le coach havrais.
Pour que la licence de l'attaquant marocain soit (enfin) validée, l'Etat-major du HAC attend le certificat international de transfert (obligatoire pour chaque transaction avec un pays étranger) ; un document qui doit être émis par la Fédération égyptienne. "On l'a formulé dès que possible", assure le patron sportif du club doyen. Si ce précieux sésame ne parvient pas à temps pour la confrontation face à Chambly (avant ce lundi minuit), l'ex-Strasbourgeois pourrait connaître son baptême du feu à l'occasion de la réception de Valenciennes, vendredi (J19), ou dans le pire des cas contre Amiens (J20. le 16 janvier).
"Je lui ai demandé de se mettre en mode compétition", anticipe Paul Le Guen. "Même s'il s'entraîne avec nous depuis trois mois, il ne l'était pas forcément auparavant". On peut comprendre qu'il soit difficile d'être à 100% à chaque exercice quand vous êtes privé de championnat le week-end. D'autant plus qu'au sein d'un effectif restreint en quantité, Khalid Boutaïb a presque été réduit, sur certaines situations, à un rôle de bouche-trou pour les besoins de la cause. "On l'a utilisé pour compléter les oppositions, parfois en défense", ne cache pas le technicien breton. Mais depuis la reprise le 29 décembre et l'éventualité de regoûter aux joutes de Ligue 2, changement de décor.
Aucune rencontre officielle depuis... octobre 2019 !
"On le sent prêt. Les impressions à l'entraînement sont encourageantes. C'est un candidat pour intégrer l'équipe". Ce retour sur les terrains s'accompagne, néanmoins, de quelques interrogations sur sa forme physique. Il faut dire que le n°13 des « Ciel et Marine » n'a plus disputé la moindre rencontre depuis... octobre 2019 ! "Il y a ce risque. Rien ne remplace la compétition. Maintenant, il a beaucoup travaillé. Il a même été moteur dans cette démarche. Il a la caisse", se montre rassurant le coach du HAC qui piaffe d'impatience à la perspective de compter sur une nouvelle cartouche dans le secteur offensif. "Tant d'un point de vue sportif que psychologique, on a besoin d'un apport. C'est une évidence".
Surtout que Godwin Bentil est toujours blessé (pubalgie) alors que le jeune Ylan Gomes (19 ans) paraît encore un peu tendre dans une formation qui doit penser, aujourd'hui, à se sauver. "Khalid peut être un bon complément de Jamal (Thiaré) devant voire une alternative", estime Paul Le Guen. Généreux sur le front de l'attaque (et c'est un euphémisme), le Sénégalais, régulièrement perturbé par les pépins physiques, peine à trouver le chemin des filets (seulement deux buts, un doublé face à Guingamp, J3).
L'inverse des qualités de la « recrue » havraise. "Khalid, c'est un finisseur qui aime aller dans la surface, qui aime se trouver à la réception des centres. Il attire les ballons. Il peut jouer en pivot. Il est capable de tenir un peu le ballon. Il sait se positionner, s'enrouler autour des défenseurs. On sent que c'est un joueur d'expérience qui tire le maximum de ses capacités". Toutefois, l'entraîneur normand prévient : "Khalid ne va pas tout changer". Mais si l'international marocain avait la bonne idée d'offrir la victoire au club doyen (un succès après lequel il court depuis le 31 octobre, J9. 1-0 contre Pau à domicile) en marquant un but sur la pelouse du Stade Pierre-Brisson, ça modifierait déjà pas mal de choses pour le HAC.
> L2. J18 - Chambly (16e - 16 points) / Le Havre (13e - 20 points), mardi 5 janvier à 20 heures au Stade Pierre-Brisson.
L'avenir d'Ayman Ben Mohamed lié à celui d'Umut Meras
Sous contrat jusqu'en 2022, Ayman Ben Mohamed, en manque de temps de jeu, pourrait-il partir dès cet hiver ? ©Damien Deslandes
Au-delà du dossier Khalid Boutaïb, l'effectif normand devrait connaître très peu de bouleversements. Un ou deux départs pourraient, néanmoins, intervenir. Sur la liste des candidats potentiels figure Ayman Ben Mohamed. Titulaire sur les huit premières journées, l'international tunisien a progressivement perdu sa place dans le onze de départ, subissant de plein fouet la concurrence d'Umut Meras, de nouveau aligné en latéral gauche après avoir été positionné un cran plus haut en début de championnat. "Je comprends qu'Ayman puisse avoir ce raisonnement. Maintenant, il m'a confié aussi qu'il se plaisait au Havre. Il ne veut pas absolument partir", explique Paul Le Guen.
Quoi qu'il en soit, la situation de l'ancien de l'Espérance de Tunis semble liée à celle de son concurrent direct. Comme à chaque mercato, le nom d'Umut Meras alimente la rubrique des possibles transferts. Encore faut-il dénicher une destination (l'Allemagne est régulièrement évoquée), surtout avec le Brexit. "Avec le contexte économique, ce n'est pas évident de trouver des contrats. C'est bien gentil mais il faut vraiment avoir des offres", rappelle le coach breton qui, par ailleurs, s'interroge sur l'avenir de quelques jeunes du club doyen à l'image d'Elies Mahmoud.
Un premier contrat professionnel pour Elies Mahmoud ?
Arrivé l'été dernier en provenance de la réserve de Châteauroux avec un contrat stagiaire, l'ailier (19 ans) est en discussions pour parapher son premier contrat professionnel. "On y réfléchit mais on a encore un peu de temps devant nous. Son évolution me plaît. Maintenant, notre position au classement ne nous permet pas de le tester. Il n'a pas beaucoup eu de temps de jeu ces derniers temps (69' réparties en quatre apparitions)", pointe le responsable sportif des « Ciel et Marine ». Et l'arrêt du N3 (à cause de la crise sanitaire) où évolue la « B » du HAC n'aide pas. "C'est pénalisant". Pas seulement pour Elies Mahmoud mais également pour d'autres espoirs comme Arouna Sanganté (18 ans).
"On a des problèmes d'évaluation. On a fait une réunion mi-décembre avec la formation. On a pris des décisions mais on a aussi mis d'autres cas en suspens", révèle Paul Le Guen. Un prêt en N1 pourrait-il constituer une solution pour ces joueurs ? Pas certain à en croire l'entraîneur du club doyen : "On peut être ouverts sur deux-trois cas. Après, c'est pas mal de les faire travailler avec nous. Et puis il faudrait être sûr qu'ils puissent jouer ; ce qui n'est pas toujours évident".