Moins de deux ans après sa relégation en Ligue 2, déjà peu glorieuse à l'époque, voilà où en est rendu le Stade Malherbe : à lutter pour sa survie à ce niveau. Peu importe l'entraîneur en place, les joueurs sur le terrain, la direction au pouvoir, le club normand se montre, pour le moment, incapable d'enrayer cette spirale infernale dans laquelle il est aspiré depuis 2018. Un destin qu'ont connu Auxerre, Lens, Sochaux (pour ne citer qu'elles), des anciennes écuries de Ligue 1 qui ont frôlé la relégation en National. En 2012, Metz était, lui, descendu en troisième division. Aujourd'hui, c'est au tour des « Rouge et Bleu » de trembler pour leur avenir à court terme.
A huit journées de la fin, Caen (14e) a vu le barragiste (pas celui qu'ils espéraient, plus ou moins secrètement, en début de championnat) se rapprocher à cinq « petites » unités, la zone des relégables n'est, elle, qu'à huit longueurs. Et ce n'est pas la prestation de samedi contre la lanterne rouge castelroussine, un succès en 18 sorties depuis la confrontation à l'aller, fin novembre, qui va rassurer leurs supporters. 24% de possession, trois tirs contre 18, 230 passes à 764... Peu importe la tactique employée, les chiffres ont de quoi faire peur. D'ailleurs, s'ils se révèlent trompeurs parfois, dans le cas du SMC, il semble refléter la réalité d'une équipe profondément malade.
Sur la phase retour, personne n'a pris moins de points que la formation de Pascal Dupraz : sept (La Berrichonne affiche aussi ce total). Dans le même temps, ces « nouveaux » concurrents directs avancent plus vite, voire beaucoup plus vite : Dunkerque a engrangé dix unités, Niort 12, Pau 17... Il ne faut pas se voiler la face, au regard de sa dynamique, de sa fébrilité, de son calendrier (voir tableau ci-dessous), le Stade Malherbe est clairement en grand danger. "Il faut être conscient de la situation. Nous n’étions pas préparés à ça, mais ça ne m’émeut pas. Il y a plus mal loti que nous. Nous avons huit matches, il faut rectifier le tir défensivement. L’état d’esprit est là mais il y a des lacunes", a déclaré le coach savoyard en conférence de presse après le nul face à Châteauroux (2-2).
Lanterne rouge sur la phase retour avec sept points
Pour retrouver trace d'une position au classement aussi précaire pour les « Rouge et Bleu », il faut remonter à l'exercice 2000-2001. Cette saison-là, le club caennais avait assuré son maintien à l'avant-dernière journée au soir d'un succès 4-0 à d'Ornano aux dépens d'Angers grâce notamment à un doublé de Cyrille Watier. Aujourd'hui, ses fans en sont réduits à prier pour une issue similaire. Dans ce contexte extrêmement anxiogène et alors que s'ouvre la dernière trêve internationale (prochaine journée le 3 avril), quelles solutions s'offrent au président Olivier Pickeu ainsi qu'aux actionnaires, le fonds d'investissement américain Oaktree et Pierre-Antoine Capton ?
La plus évidente consiste, bien entendu, à se séparer de Pascal Dupraz ; ce que, jusqu'à présent, la direction s'est refusée à faire. Si cette option était retenue par l'Etat-major normand, il ne faut pas croire que le départ du coach savoyard résoudra tous les problèmes du Stade Malherbe en un claquement de doigt. S'il possède, en toute logique, sa part de responsabilité, il serait stupide de réduire les difficultés du club normand à sa seule personne. A tous les niveaux (joueurs, direction...), le SMC doit se remettre en question. Car le mal est profond.
En attendant, à en croire ses propos devant les médias samedi soir, l'intéressé, lui, s'estime toujours être l'homme de la situation. "J’ai de l’enthousiasme à revendre, le Stade Malherbe est un bon club. Tout ce que j’espère, c’est que l’on va le maintenir en Ligue 2. Je n’étais pas venu à Caen pour jouer le maintien mais puisque c’est mon sort, je dois l’accepter. La moindre des choses, c’est de faire en sorte que j’ai l’enthousiasme nécessaire pour travailler mais aussi que l’on me laisse travailler tranquillement. Ce sont des opérations que je sais maîtriser", lance le technicien référencé à ses expériences à Evian et Toulouse. Une chose est certaine, si Pascal Dupraz poursuit sa mission, il va falloir que les différents acteurs déclarent l'union sacrée. Peu importe les antagonismes passés entre l'entraîneur, le président, les joueurs voire même les supporters, c'est l'heure de les mettre de côté jusqu'à la fin du mois de mai avant de sauver l'essentiel : le Stade Malherbe.
Calendrier du SM Caen
SM Caen | |
J31 (3 avril) | ? Pau (16e - 31 points) |
J32 (10 avril) | ✈️ Grenoble (4e - 53 points) |
J33 (17 avril) | ✈️ Troyes (1er - 58 points) |
J34 (20 avril) | ? Dunkerque (17e - 31 points) |
J35 (24 avril) | ✈️ Sochaux (7e - 43 points) |
J36 (1er mai) | ? Auxerre (6e - 47 points) |
J37 (8 mai) | ✈️ Toulouse (3e - 55 points) |
J38 (15 mai) | ? Clermont (2e - 55 points) |