Il a fêté son baptême du feu chez les « pros » contre Toulouse la saison dernière à trois journées de la fin avant d’enchaîner avec deux titularisations face à Valenciennes et Troyes. A l’occasion de la réception de l’ESTAC, en clôture de l'exercice 2020-2021, il a même signé son premier but et quel but ! Une frappe croisée du gauche, lui le droitier, à 20 mètres qui est venue se loger dans la lucarne opposée de Sébastien Rénot, le portier aubois. En seulement trois apparitions, Abdoullah Ba, car c'est bien entendu de lui dont on parle, a confirmé tout le bien que de nombreux observateurs pensent de lui. Pour ce milieu de terrain, à tendance plutôt offensive, malgré les promesses qu’il avait laissé entrapercevoir, il s’agit, mine de rien, d’une ascension express. Et pour cause, la saison précédente, il évoluait encore ponctuellement avec les U17 !
"Mais il s’entraînait très souvent avec les U19", précise Michaël Lebaillif, le responsable de la réserve havraise qui l’a eu régulièrement sous ses ordres depuis deux ans. "Vous savez, pour un jeune à fort potentiel, la priorité, c’est de jouer, peu importe la catégorie. Quand il était surclassé en U19, c’était pour être titulaire, pas pour démarrer sur le banc. Et puis il y a aussi de très bons joueurs dans les générations 2001-2002 (Abdoullah Ba appartient à la génération 2003)". Visiblement, le natif de Pitres (Eure), qui avait vécu une sérieuse blessure à la jambe gauche à l’âge de 13 ans (six mois d’indisponibilité), a doublé la concurrence. Il faut dire que ce « gamin » (il soufflera sa 18e bougie le 31 juillet) possède quelques atouts dans son jeu.
"C’est un milieu très à l’aise sur le plan technique, capable de casser des lignes par ses dribbles et par sa conduite de balle. C’est un garçon de projection, qui s’insère dans les espaces libres. Il est également assez athlétique, il met beaucoup d’intensité dans ses courses", détaille Michaël Lebaillif. Alors que Paul Le Guen envisage de s’appuyer sur lui cette saison, Abdoullah Ba va rapidement être confronté au défi de la confirmation. "Des garçons qui ont fait des coups d’éclats en pro, on en a tous connu. Le plus dur reste à venir", prévient l’éducateur havrais. "Maintenant, il va être un peu plus sollicité, regardé, observé". En attendant, pour le moment, ce sont les supporters « Ciel et Marine » qu’il régale.