Ils ont effectué une partie de leurs études ensemble, ont été formés tous les deux au SCO avant d’y devenir partenaires en D2 au milieu et à la fin des années 1980. Entre Stéphane Moulin et Patrice Sauvaget, c’est une très longue histoire d’amitié qui se poursuit, aujourd’hui, au Stade Malherbe. "On se connaît par cœur", confirme ce dernier. Leur relation dépasse largement le cadre du rectangle vert. En 2011, à sa nomination à la tête des « pros » d’Angers, quand le nouveau coach caennais cherchait un adjoint pour l’épauler, c’est vers l’ex-attaquant de Lille, Cannes et Thouars qu’il s’est tourné pour obtenir des conseils.
"Stéphane rencontrait Serge (Le Dizet). Avec Serge, on s’est affrontés pendant des années. Lui avec Rennes et Nantes, moi avec Angers. Il va vous dire qu’il a tout le temps gagné mais ce n’est pas vrai", lance, avec le sourire, le natif de Fougères. "Avec Serge, on a aussi appris à se connaître en formation. On a passé deux ans ensemble, toutes les semaines. Stéphane m’a appelé pour solliciter mon avis. Je lui ai dit : « C’est l’homme qu’il te faut, tu vas très bien t’entendre avec lui »".
Patrice Sauvaget les rejoindra une saison plus tard. A la demande de Stéphane Moulin, il prend en main la réserve (N3) puis intègre le staff des « pros » en 2016. Avant de renouer avec son club formateur, il dirigeait Saumur, là où il a tapé dans ses premiers ballons à l’école de foot. Sous sa houlette, l’équipe du Maine-et-Loire passe de DHR (l’équivalent du R3) au CFA (N2) ! Une expérience qui l’aide dans sa mission aux côtés de Stéphane Moulin. "J’essaye d’être l’adjoint que j’ai apprécié avoir eu quand j’étais n°1", indique-t-il. "Un mec droit, fiable, honnête, respectueux, sur qui on peut compter dans les bons comme dans les mauvais moments. Quelqu’un qui m’amène sa compétence, qui donne le meilleur de lui-même".
Un échange permanent au sein du staff de Stéphane Moulin
Quand on écoute Patrice Sauvaget, on comprend que l’échange semble permanent au sein du staff de Stéphane Moulin. "On a la chance d’avoir un entraîneur qui nous demande notre avis. Quand on a envie de susciter une réflexion chez lui, on a cette liberté. On se connaît tellement bien depuis tellement longtemps. Après, le responsable, c’est le coach, il ne faut jamais l’oublier. C’est lui qui prend les décisions et doit les assumer. Une fois qu’il a tranché, on se range tous derrière son point de vue. On met tout en place pour que le coach réussisse car sa réussite, c’est aussi celle du club".
Dans ce staff, le Breton d’origine possède également des missions précises comme l’élaboration des vidéos d’après match pour les débriefings ainsi que des spécifiques attaquants. Logique au regard de sa carrière de joueur. "C’est comme pour les gardiens, il y a un ressenti particulier", souligne celui qui ne va pas manquer de travail au SMC. La saison passée, le meilleur goleador des « Rouge et Bleu », Yacine Bammou, a plafonné à six buts et il a été absent le dernier tiers du championnat pour cause de blessure !
"Ce sont des postes à responsabilités. Quand tout va bien, c’est magnifique. Par contre, quand tout va un peu moins bien, on est un peu plus pointé du doigt que les autres". Principalement lors de ses fameuses périodes de disette que l’adjoint relativise. "Quand on en traverse une, ce qu’il faut se dire, c’est qu’on n’a jamais été aussi près qu’elle se termine". C’est pourquoi, pour Patrice Sauvaget, l’attaquant doit être "fort mentalement". "C’est évident qu’une grande partie se joue dans la tête. Mais c’est vrai pour tous les footballeurs".