Contexte, mercato, objectif... Tout ce qu'il faut savoir sur l'US Avranches

Le contexte

Malgré la menace sanitaire, l'US Avranches veut continuer à grandir

Avranches va entamer vendredi sa huitième saison de rang en National : une vraie performance. Depuis sa montée de CFA en 2014, le club du président Gilbert Guérin n'a que très rarement tremblé pour valider ses maintiens et fait désormais figure de « vieux briscard » au sein d'une division en perpétuel mouvement. Seule l'US Boulogne fait partie des murs depuis plus longtemps*. "En étant présent depuis plusieurs années, il y a des choses qui se mettent en place plus facilement, on a même maintenant des routines de fin et de début de saison sur la gestion de l'effectif", expose Fred Reculeau qui s'avance pour sa part vers son quatrième exercice consécutif sur le banc manchois. S'il a dû attendre les dernières journées de la saison passée pour voir son groupe officiellement valider son maintien, l'ancien entraîneur de Luçon s'avance avec pas mal de certitudes concernant son projet et ses relations au club.

Reste cependant la désormais sempiternelle menace de la Covid-19. Si le National est passé à travers les mailles du filet lors du précédent exercice, le virus rode toujours et les Avranchinais, déjà très perturbés il y a un an, sont bien placés pour le savoir. "Ça se passait bien, on n'était pas embêtés jusqu'à la semaine dernière", commente le coach vendéen. Et puis... "Quatre de nos joueurs ont été impactés, ce n'était pas anodin et ça nous a forcés à revoir notre organisation". Alors que la pandémie a souvent bouleversé le calendrier en 2020-2021 avec des reports à la pelle, qu'en sera-t-il cette saison ? Dur de le savoir et Fred Reculeau continue de craindre pour la santé de ses joueurs. "Je ne sais pas si on peut s'avancer plus serein, avec l'arrivée du pass sanitaire, on s'est tout de suite dit qu'on était tous protégés mais on se rend compte que ça n'est pas forcément le cas".

Au rang des réjouissances enfin, cette saison 2021-2022 est celle qui doit faire passer l'USAMSM dans une nouvelle dimension en interne. S'il n'y aura pas de révolution lors de leurs matches, les Avranchinais vont pouvoir investir un centre d'entraînement flambant neuf durant cet exercice. Si la pandémie a causé quelques retards et que Fred Reculeau ne connaît pas encore la date précise de sa livraison, il mesure déjà l'importance qu'aura un outil que beaucoup de ses pairs lui envient déjà. "Ce sera un réel confort de travail et on aura plaisir à l'utiliser", assure-t-il. "Là, on s'entraîne dans de bonnes dispositions sur de bons terrains mais on sait qu'entre les débuts de saison et les conditions de l'automne ou de l'hiver, ce n'est plus la même chose". Le déménagement de l'équipe première dans ses nouveaux locaux devrait en tout cas marquer une grande étape dans l'histoire du club ces prochaines semaines.

*Reléguée de Ligue 2 à l'issue de la saison 2011-2012, l'USBCO n'a dès lors plus quitté le troisième échelon du football français.

Le mercato

Un apport mêlant expérience et jeunesse pour combler les départs

Points de jonction entre le monde professionnel et la vaste sphère amateur, les pensionnaires de National vivent en général des étés particulièrement agités. Depuis deux saisons, c'est encore plus vrai du côté de l'US Avranches et plus de 60% de l'effectif a dû être renouvelé ces dernières semaines. "Avec la crise du Covid, avec beaucoup de joueurs sur le marché, ça a même été un mercato plus difficile que les autres saisons", témoigne Fred Reculeau. Aux départs de cadres comme Khaled Adenon, Steven Séance ou Samuel Essende ont succédé des arrivées diverses. Si le buteur transfuge du Gazélec Ajaccio qu'est David Pollet fait figure de joueur confirmé, les dirigeants manchois ont souvent misé sur la jeunesse ou saisi des opportunités auprès de joueurs issus de clubs professionnels, que le voyage s'effectue librement (pour sept d'entre eux) ou par le biais d'un prêt (au nombre de trois).

"Il a fallu prendre en considération que certains n'ont pas pu exercer leur métier dans les meilleures conditions depuis deux ans. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'on a lancé la pièce mais c'est presque vrai pour certains dont on ne connaît pas encore la capacité à accomplir une saison pleine". Si le milieu de terrain Madih Talal (Red Star) ou le défenseur central Kassim M'Dahoma (Lyon-La Duchère) évoluaient en National la saison passée, prés de la moitié des recrues avranchinaises n'ont pas joué en compétition depuis au moins octobre 2020. C'est le cas de l'ex-Granvillais (N2) Reda Lamrabette ou encore de Virgile Piechocki, arrivé en provenance de Vannes (N2).

Au-delà de toutes ces considérations, Fred Reculeau et les dirigeants manchois se disent satisfaits de leur recrutement. "En dehors des questionnements athlétique, il y a une vraie qualité chez les joueurs qu'on a choisis, on a eu beaucoup de temps pour étudier les hommes", assure le technicien. "Sur ce qu'on a fait cet été, on est relativement contents de ce qu'on a réussi, je pense même qu'il y a une équipe qui me correspond un peu plus avec de vrais joueurs de ballon au milieu de terrain. On a aussi un potentiel offensif qui ne demande désormais qu'à confirmer tout le bien que j'en pense". Par ailleurs, Gilbert Guérin et son entraîneur ne s'interdisent pas une ou deux renforts supplémentaires si les premiers matches révélaient un quelconque manque. "Peut-être qu'on affinera, on ne s'interdit rien même si ce n'est pas notre volonté actuellement".

L'objectif

Les belles promesses de la préparation à transformer en résultats

Si certains recrutements en National attirent déjà l'attention (Laval, Châteauroux), dans ce championnat, l'empilement de joueurs confirmés au moment de s'inviter sur la case départ ne signifie pas toujours réjouissances à l'arrivée. Bien éclairé serait alors celui qui pourrait tout à la fois prédire quels seront en mai 2022 le tiercé gagnant et le malheureux quatuor de relégués à l'échelon inférieur. "J'ai un peu de passif derrière moi pour bien connaître le National", lance Fred Reculeau. "Je n'arrive pas avec des ambitions démesurées. Avec le groupe dont je dispose, j'en ai, certes. Mais de là à dire que je vais jouer les trois premières places parce que j'ai une équipe pour le faire, non. On va déjà s'atteler à réussir une bonne entame de championnat. Au bout des trois-quatre premiers matches, on en saura plus sur notre potentiel".

Ces dernières saisons, même lors de la dernière en date pourtant achevée à une pâle 13^e place (mais à deux points du huitième), l'USAMSM disposait souvent d'une belle équipe. Et dans le club du Sud-Manche, on sait pertinemment que le National est un marathon et non un sprint. Les écuries récompensées sont d'ordinaire les plus constantes dans leur travail et leurs résultats. De toute évidence, il faudra donc attendre que le championnat ait déroulé un peu de son programme pour savoir où se situent les Manchois. "Pour l'heure, je suis dans l'incapacité de parler du potentiel des autres équipes, mais on est préparés à faire une grosse saison". 

Le motif de satisfaction pour le staff, source d'espoir pour les supporters avranchinais, repose sur la préparation qu'ont mené les ouailles de Fred Reculeau. Sans tout renverser sur leur passage lors des rendez-vous de pré-saison (2V-1N-2D), les joueurs ont su convaincre un entraîneur pourtant très à cheval sur les détails. "J'ai connu de bons groupes ces dernières années au sein desquels beaucoup de garçons sont partis vers la Ligue 2", confie l'ex-technicien des Herbiers. "L'impression que j'ai cette fois-ci, c'est que ça prend un peu plus vite au niveau des principes de jeu. Ce n'est évidemment pas gage de victoire mais j'ai le sentiment que nous sommes en avance par rapport à d'habitude". Reste donc le plus difficile : transformer cette aptitude à très bien s'entraîner en capacité à remporter des victoires. Dès vendredi à Créteil et le suivant, à Fenouillère (le 13 août), contre un candidat avéré à la (re)montée : la Berrichonne de Châteauroux.

Aurélien RENAULT