Les spectateurs qui garniront les travées du Stade Océane dimanche après-midi risquent de ne pas reconnaître leur équipe. Et pour cause, à la suite de sa relégation de D1, la section féminine du HAC a enregistré pas moins d'une vingtaine de départs ! C'est bien simple, sans compter les U19 qui ont été intégrées, elles ne sont plus que sept joueuses de l'effectif de la saison dernière (Olesya Arsenieva, Deja Davis, Laurene Tresfield, Santana Sahraoui, Elise Legrout, Sylia Koui et Luce Ndolo Ewele). Et encore, elles n'étaient pas toutes des titulaires indiscutables, loin de là, sachant que Sylia Koui (Covid long) et Luce Ndolo Ewele (cicatrisation) sont, pour le moment, toujours indisponibles. Pour autant, selon Frédéric Gonçalves, sa formation ne repart pas totalement de zéro. "Il y a eu du travail d'effectué depuis le lancement de la section (en 2015), un passé glorieux avec les différentes montées".
Reste à savoir dans quelle mesure le nouvel entraîneur des Havraises peut s'appuyer dessus pour construire un collectif. Car logiquement, les arrivées ont également été légion. A ce jour, elles se portent au nombre de 11. Au moins un renfort supplémentaire, sur le plan offensif, une étrangère, devrait encore se greffer avant le 21 septembre, date limite du mercato chez les Féminines. Un recrutement qui a été réalisé avec un temps de retard et au compte-gouttes. La faute aux atermoiements de la FFF. Alors que le championnat de D1 s'est terminé le 4 juin, les « Ciel et Marine » ont dû patienter jusqu'à la mi-juillet pour connaître leur sort.
"On ne va pas se cacher derrière ça mais tout a été tronqué avec ces décisions tardives de la Fédération", peste Frédéric Gonçalves. "Forcément, ça aurait été plus facile si on avait eu tout notre groupe dès le 18 juillet (pour la reprise des entraînements) comme c'était prévu au départ. On fait avec". L'ex-technicien de la VGA Saint-Maur dispose d'un effectif très jeune (23 ans de moyenne d'âge) dans lequel « l'ancienne » Deja Davis et les nouvelles Fanny Hoarau et Nadjma Ali Nadjim (une sélection avec les Bleues) font office de cadre. "En général, dans le foot féminin, c'est assez jeune", ne s'inquiète pas outre mesure le coach normand qui aspire à voir son équipe "jouer au foot". "On n'est pas le Barça mais on essaye de jouer. Ma vision du foot est semblable à celle de mon prédécesseur, Michaël Bunel, et à celle que l'on retrouve chez les garçons à la formation. Quoi qu'il arrive, il faudra un temps d'adaptation".
Aucun objectif de fixer avant la trêve de Noël
Au regard de tous ces changements (effectif, staff), pas question de parler, à l'heure actuelle, d'accession (seul le premier de chacun des deux groupes accède en D1). "On sera attendu car l'équipe descend de D1 mais on n'a pas assez de recul. Aujourd'hui, c'est trop compliqué de dire qui ira au bout. Les 24 clubs de D2 ont cette ambition. Il faut revenir sur terre et être assez pragmatique. Il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions. On ne va pas se fixer d'objectif avant la trêve de Noël", prévient Frédéric Gonçalves qui a eu le bonheur de retrouver au HAC Laure Lepailleur, la manager générale de la section, à l'origine de sa venue. Deux personnalités qui ont déjà collaboré à Juvisy. "Quand je suis arrivé à Juvisy pour m'occuper des U19 nationales, Laure était la responsable des jeunes avant de basculer sur un poste d'adjointe de l'équipe de D1".
Pour ajouter à la complexité de la situation havraise, les coéquipières de Nora Coton-Pélagié ont hérité de la poule la plus homogène, tout du moins sur le papier, avec Metz, Lille, Nantes. "Limite, la poule du Nord l'est trop. Beaucoup d'équipes se valent. Dans le Sud, je pense qu'au bout de cinq-six journées, on va assister à un championnat à deux vitesses", analyse l'entraîneur des « Ciel et Marine » n'oubliant pas que la plupart des joueuses à ce niveau renouent avec la compétition pour la première fois depuis le mois d'octobre ; crise sanitaire oblige.
Vainqueurs en ouverture à Vendenheim (2-1), non sans difficulté, les filles de Frédéric Gonçalves passeront un sérieux test dimanche avec la réception de Metz, l'un des poids lourds de la poule. Comme tous les rendez-vous à domicile, cette confrontation se disputera à Océane, peut-être la plus belle enceinte du football féminin dans notre pays, D1 et D2 confondues. "Hormis Lyon et le PSG quand elles délocalisent des grandes affiches (au Groupama Stadium et au Parc des Princes), il y a très peu de stades comme ça en France. C'est une marque de confiance supplémentaire de la part du club. Il règne une certaine excitation", avance Frédéric Gonçalves qui avait été marqué par un déplacement au Stade Océane quand il dirigeait la VGA Saint-Maur. Alors que les entraînements y sont proscrits ; afin de préserver la pelouse, une reconnaissance de l'enceinte est prévue samedi pour les joueuses ; la plupart n'y ayant jamais évolué. Histoire d'éviter de céder à l'émotion le jour j.
> D2F. J2 - Le Havre (4e - 3 points) / Metz (1er - 3 points), dimanche 12 septembre à 15 heures au Stade Océane.
Le mercato du HAC
> Arrivées : Nora Coton-Pédigié (Nancy, D2), Alice Pinguet (Paris SG, D1, p), Fanny Hoarau (Nantes, D2), Léa Sotier (Guingamp, D1), Sura Yekka (CAN, Duisbourg, ALL), Lucie Tengue (Orléans, D2), Eva Sumo (Thonon-Evian-Grand-Genève, D2), Romane Enguehard (Saint-Malo, D2), Kelsey Araujo (CAN, Buffalo, USA), Nadjma Ali Nadjim (Thonon-Evian-Grand-Genève, D2), Nor Mustafa (SUE, West Ham, D1).
> Départs : Berglind Björg Thorvaldsdóttir (ISA, Hammarby, SUE), Anna Björk Kristjánsdóttir (ISL, Inter Milan, ITA), Andrea Hauksdóttir (Breiðablik, ISL, rp), Melike Petel (Reims, D1), Constance Picaud (Paris SG, D1), Ashley Clark (USA, Marseille, D2), Kethna Louis (HAI, Reims, D1), Ekaterina Tyryshkina (RUS, Dijon, D1), Francisca Lara (CHI, Villareal, ESP), Assimina Maoulida (Lyon, D1, rp), Hawa Sangaré (Paris SG, D1, rp), Jesse McDonough (USA, arrêt ?), Maya Camille (USA), Maya Neal (USA), Allie Thornton (USA), Elodie Policarpo (Thonon-Evian-Grand-Genève, D2), Margaux Huaumé-Danet, Lina Boussaha, Ariana Anastasiadis (GRE).