Pourquoi avoir engagé Adolphe Teikeu(1) ?
"L’opportunité s’est présentée. C’est un poste où on cherchait à se renforcer. Dans tous les cas, on aurait pris quelqu’un au mercato d’hiver. Maintenant, c’est un garçon qui a besoin de se préparer car il n’a pas joué depuis un moment (son dernier match remonte au 11 mai avec les Turcs Erzurumspor). Je ne peux pas vous dire exactement quand il sera aligné. Avec Adolphe, on a quelque sorte anticipé le mercato d’hiver pour qu’il puisse s’entraîner en décembre, qu’il intègre le groupe progressivement et qu’il soit opérationnel le plus rapidement possible. L’idée est qu’il soit prêt à la reprise en janvier (le 8 janvier avec la réception de Niort). Si c’est avant, tant mieux ».
Lors des derniers mercatos, le Stade Malherbe a recruté beaucoup de joueurs avec un profil similaire à celui d’Adolphe Teikeu, qu’ils soient libres ou en prêt (Franklin Wadja, Nuno Da Costa, Mehdi Chahiri...) : des garçons qui n’ont pas joué depuis plusieurs mois et qui ne sont, par conséquent, pas opérationnel immédiatement…
"Aujourd’hui, on est obligé de se positionner sur des joueurs qui sont soit en difficulté dans leur club, qui ne jouent pas et qui peuvent être prêtés ou des joueurs libres comme avec Adolphe. Bien sûr, cela comporte des inconvénients. Maintenant, si on prend des garçons qui jouent dans leur club, il faut payer une indemnité de transfert, proposer certainement un salaire plus important".
On doit comprendre que cette politique de recrutement répond aussi à des contraintes économiques ?
"Mais aujourd’hui quel club de Ligue 2 a les moyens de faire un investissement (sous-entendu un transfert payant) sur un joueur ? Nous, on l’a fait l’été dernier avec Ibra Cissé (pour une somme estimée à environ 400 000 €). Les actionnaires ont fait l’effort de régler l’indemnité de sortie. Mais d'une manière générale, dès qu’on s’intéresse à un joueur sous contrat, on se rend vite compte que le prix n’est pas envisageable pour nous. A l’échelle d’un club de Ligue 2, ce n’est pas possible. Quand un joueur appartenant à un club de Ligue 2 est sollicité, son prix est conséquent. On l’a vu chez nous avec Alexis Beka Beka (transféré cet été au Lokomotiv Moscou pour 6 M€ + 1 M€ de bonus). Et ceux qui sont en fin de contrat dans six mois, ce n’est pas en janvier qu’ils vont partir. C’est la réalité du marché".
Ahmed Khalil ne signera pas à Caen
La semaine dernière, Ahmed Khalil (26 ans) s'est entraîné pendant trois jours avec le groupe de Stéphane Moulin, participant même à l'opposition face à l'US Avranches (défaite 3-0). Toutefois, à en croire Yohan Eudeline, il n'a jamais été question que l'international tunisien (six sélections entre 2016 et 2019) ne s'engage avec les « Rouge et Bleu ». "C’est le joueur qui nous a sollicités. Comme on n’avait pas de match (officiel) ce week-end et de nombreuses séances programmées, on a accepté mais on ne donnera pas suite. Si on avait été qualifié en Coupe de France, Ahmed ne serait même pas venu", confie le directeur sportif du Stade Malherbe.
L’arrivée d’Adolphe Teikeu va renforcer la concurrence en charnière centrale. Dans ce contexte, on se demande le rôle que va bien pouvoir tenir un jeune comme Brahim Traoré (17 ans) ? Le défenseur ayant peu joué dans cette première partie de saison en Ligue 2 (164') mais aussi avec la réserve en N2 (90') car se trouvant régulièrement convoqué dans les « 18 » de Stéphane Moulin. C’est une position inconfortable…
"Brahim, c’est un joueur sur lequel on compte, qui fait partie intégrante de notre projet. Comme il a beaucoup de temps de jeu à la fin de la saison dernière, on pourrait penser qu’il faut le faire jouer encore plus aujourd’hui. Peut-être qu’il n’a pas le temps de jeu qu’il espère mais il est tout le temps dans le groupe, le coach l’a déjà titularisé (contre Ajaccio, Amiens et Dinan en coupe). On est aussi dans une période un peu compliquée par rapport au classement (16e avec un point d'avance sur le barragiste). On aimerait le lancer dans des meilleures conditions, avec un peu plus de sérénité autour des résultats de l’équipe. Son tour va arriver. Il n’y a aucune inquiétude sur ce sujet. Est-ce qu’un prêt est envisagé au mercato d’hiver ? Pas du tout, il est avec nous. C’est d’ailleurs le discours que j’ai tenu à ses agents il y a quelques jours".
Hormis Adolphe Teikeu, envisagez-vous d’autres renforts durant le mercato d’hiver (1er-31 janvier) ?
"Tout d’abord, on va essayer de trouver des solutions pour les joueurs en manque de temps de jeu. Maintenant, on le sait, c’est ce qu’il y a de plus dur, encore plus en janvier que l’été même si les joueurs ont envie de jouer. En parallèle, on veut se renforcer sur un poste. On estime qu’on est un peu juste en quantité au milieu de terrain. Comme il n’a pas beaucoup joué la saison précédente, Franklin (Wadja) est parfois encore un peu juste au niveau de sa condition physique. On cible un joueur capable de jouer défensif, relayeur. On travaille là-dessus avec la cellule (de recrutement)(2) pour apporter une cartouche supplémentaire au coach".
Avez-vous avancé concernant une éventuelle prolongation pour Kélian Nsona dont le contrat arrive à son terme au 30 juin ?
"On discute avec sa famille et son représentant quasi quotidiennement depuis quelques mois. On avance. On espère trouver une solution le plus rapidement possible. On comprend qu’il puisse être sollicité mais notre volonté est toujours de le faire prolonger. On compte beaucoup sur Kelian. Même si on sait qu’il a les qualités pour évoluer plus haut demain, on a encore envie de l’accompagner. Je pense que c’est important pour un jeune joueur, surtout avec son club formateur. Il a besoin de travailler, de jouer. Il avait réalisé une très bonne préparation avant de connaître ce coup d’arrêt (rupture des ligaments croisés du genou droit, son retour est espéré pour février). C’en fut également un pour l’équipe tout comme la blessure de Yoann Court".
(1)Défenseur central camerounais, Adolphe Teikeu (31 ans), libre de tout engagement, a signé un contrat jusqu'en juin 2023.
(2)Les recruteurs Philippe Leclerc et Frédéric Viseux, qui ont également en charge de superviser les adversaires du SMC. Travaillant également sur le secteur jeune, Axel Lablatinière complète cette cellule.
"Après la CAN, ça ne peut durer que 15 jours"
Interrogé sur la possibilité que la prochaine Coupe d'Afrique des Nations (9 janvier - 6 février) influence la stratégie du Stade Malherbe lors du prochain mercato, Yohan Eudeline a rappelé que la CAN ne concernait potentiellement que deux Caennais (Ali Abdi avec la Tunisie et Alexandre Mendy avec la Guinée-Bissau) et pour une durée qui pourrait être relativement courte. "On va encore avoir des discussions à ce sujet", ajoute le directeur sportif du SMC.