A sa manière, c’est en quelque sorte un phénomène de précocité. A 31 ans, Arnaud Saint-André, en poste à QRM depuis avril 2021, est le plus jeune directeur général d’un club « pro » en France. Surtout que ce Strasbourgeois de naissance navigue dans le milieu du foot depuis plusieurs années déjà. "De base, je souhaitais être avocat avant rapidement de me rendre compte que ce n’est pas ce que je voulais faire", raconte le principal intéressé dont la vie va prendre une tournure différente après une rencontre avec l’un de ses anciens professeurs de droit, Marc Ferracci. "Son père, Pierre, est le président du Paris FC. Il m’explique que le club, à la suite de son repêchage en Ligue 2 (en 2017), a besoin de renforcer son équipe administrative avec un juriste".
Fusion avec les Féminines de Juvisy, création du centre d’entraînement à Orly… A l’époque, les projets sont nombreux. C’est au PFC qu’Arnaud Saint-André fait la connaissance de Pierre Dréossi, le manager général de la structure parisienne (aujourd’hui, directeur technique du FC Metz), l’un des deux hommes, avec Arnaud Tanguy, qui a beaucoup compté dans le parcours footballistique de l’actuel DG de Quevilly-Rouen. Justement, Arnaud Tanguy, croisé sur un séminaire de la LFP, le contacte quelque temps plus tard pour qu’il le rejoigne au Stade Malherbe. Il y restera trois ans, pas les meilleures de la « maison » caennaise. "De la relégation en Ligue 2 à l’issue de la première saison au PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi qui a vu la suppression de 27 postes en CDI sur un total de 64), j’ai eu l’impression d’avoir toujours été en gestion de crise", expose celui qui possédait la casquette de secrétaire général du SMC.
Un plan social à Malherbe qui l'a profondément marqué
Ce plan social dont il était en partie en charge, un épisode qui l’a profondément marqué. "C’est ma pire saison depuis que je suis dans le foot. Alors, bien sûr, c’est dans ces périodes que tu apprends le plus mais je m’en serais bien passé car c’est une tragédie humaine avec des gens pour qui j’ai énormément d’affection qui étaient concernés". Toutefois, l’Alsacien ne renie pas son passage chez les « Rouge et Bleu ». Au contraire. "Ce club a une âme avec un vrai vivier de supporters qui vivent pour Malherbe". Mais alors que le SMC se restructure depuis quelques mois avec notamment l’arrivée d’Olivier Pickeu à la présidence, Arnaud Saint-André ressent le besoin de trouver un nouveau projet. C’est à ce moment-là que l’opportunité QRM se présente (en avril 2021). "Je suis tombé sur des dirigeants d’une compétence rare", confie-t-il, référence à Michel Mallet et Philippe Blot, respectivement président de la SAS et du Conseil de surveillance.
A Quevilly-Rouen, l’ex-étudiant en droit possède des prérogatives élargies puisqu’il intervient même sur le mercato. "Le Directoire nous donne une feuille de route financière, le coach choisit ses joueurs et moi, j’attaque les relations avec les agents et la négociation contractuelle", détaille le DG dont le club seinomarin n’est pas sans lui rappeler le Paris FC d’il y a quelques années. "On est au début d’une histoire". Il faut dire qu’entre l’amélioration des conditions d’entraînement, la construction d’un centre de formation, le développement des sources de revenus sans oublier la structuration de la section féminine, les chantiers ne manquent pas chez les « Rouge et Jaune ».
> L2. J14 - Quevilly-Rouen (13e - 15 points) / Le Havre AC (2e - 26 points), samedi 5 novembre à 19 heures au Stade Robert-Diochon.