« Muscle ton jeu Robert ». Immortalisée par le documentaire Les Yeux dans les Bleus en 1998, cette célèbre consigne d'Aimé Jacquet à l'encontre de Robert Pires peut s'appliquer à Naël Anouari (19 ans). "Si Naël ne durcit pas son jeu, il ne va pas exister. Il doit progresser dans sa faculté à résister aux charges, il faut qu'il développe sa force, sa puissance, qu'il soit plus agressif sur le porteur quand on n'a pas le ballon", décrypte Nicole Seube en évoquant le Franco-marocain. Si dans les catégories de jeunes, ce milieu offensif a régulièrement évolué en excentré, ses qualités naturelles le prédisposent à l'aligner dans le cœur du jeu. "Par sa qualité technique, c'est un joueur de déséquilibre, capable d'éliminer, de faire des dernières passes... C'est un gamin qui a du volume de jeu, qui tourne à 20 de VMA".
Un « gamin » fauché en plein vol il y a quasiment un an, jour pour jour, par une rupture des ligaments croisés d'un genou lors d'un tournoi à Ifs disputé avec les U19. "Naël n'est pas encore revenu à 100% de son potentiel mais j'ai constaté du progrès sur les matches de préparation, sur la démarche de travail au quotidien...", souligne le coach de la réserve du SMC à propos d'un garçon dont le nom avait circulé en Italie avant sa blessure. "Il retrouve petit à petit des jambes, il est en mesure de réaliser des différences sur ses prises de balle ; ce qu'il ne parvenait pas à faire au mois de mai (quand il a repris la compétition)". Mais pour prétendre jouer un rôle majeur avec la « B » caennaise cette saison, Naël Anouari doit franchir un cap "dans les courses à haute intensité, les sprints". Surtout que l'exercice 2022-2023 s'annonce déterminant pour l'avenir de celui qui défend le maillot « Rouge et Bleu » depuis les U11, repéré à l'époque chez le voisin de l'ASPTT, notamment par Antoine Théault ; son contrat stagiaire expirant en juin prochain.