Olivier Cahoreau prolongé, budget en baisse, DNCG : l'US Granville s'active déjà pour 2023-2024

Pour de bonnes et de mauvaises raisons, l'US Granville se souviendra longtemps de sa saison 2022/2023. Côté négatif, le club manchois a été contraint de se séparer d'un entraîneur en cours de saison pour la première fois depuis sa montée en quatrième division en 2016. Pendant l'hiver, Sylvain Didot a en effet cédé sa place à celui qui était alors son adjoint, Matthias Jouan, lequel a bientôt été rejoint sur le banc par Olivier Cahoreau, titulaire du DES (Diplôme Supérieur d'Etat). Ensemble - et c'est là le côté positif de la saison - les deux hommes sont parvenus à maintenir Granville en National 2 d'extrême justesse, dans les derniers instants du dernier match. "Se maintenir, c'était essentiel pour nous", glisse comme une évidence le président granvillais Benjamin Bahu.

À peine remis de leurs émotions, les dirigeants de l'USG ont rapidement dû se retrousser les manches. Le premier dossier et non des moindres concernait en effet le poste d'entraîneur. S'il existait une possibilité de voir Matthias Jouan poursuivre seul, ce dernier a une fois encore eu le malheur de ne pas être retenu au DES. "Je suis bloqué par un fichu diplôme, on peut avoir des qualités et il y a aussi des choses qu'on ne maîtrise pas", regrette l'ancien Quevillais, amer, qui songe d'ailleurs à ne pas se représenter. "J'ai eu l'impression de faire mon meilleur passage mais on ne me donne jamais les raisons des refus". Dès lors, pour Granville, il était impossible pour ne pas se mettre en faute de laisser Matthias Jouan seul à la barre.

Par chance, Benjamin Bahu et ses équipes ont eu le nez creux en mars dernier lorsqu'ils ont convaincu Olivier Cahoreau de rejoindre leur mission maintien. Rapidement intégré, l'ancien Condéen a tout naturellement rempilé pour la future saison. "On est très heureux qu'il ait re-signé pour un an avec nous", se réjouit le président manchois. "La situation pour l'an prochain est d'ailleurs actée : Olivier sera l'entraîneur principal et Matthias son adjoint". Un distinguo qu'il est important de préciser et de respecter. Si l'on a longtemps présenté les deux techniciens comme formant un duo - nous les premiers - dans le déroulé d'un match, seul le coach principal est par exemple en droit de se lever. Pour ne pas s'attirer d'ennuis d'un point de vue réglementaire, il est essentiel que l'USG clarifie les choses d'entrées de jeu.

Un budget en baisse, un passage devant la DNCG non-redouté

Le dossier de l'entraîneur et de son adjoint bouclé, le directeur sportif Laurent Boulouard et ses collègues vont pouvoir se pencher sur la composition de l'effectif granvillais pour la saison prochaine. S'il faudra composer avec d'inévitables départs comme celui déjà acté de Tony Théault, il faudra aussi faire avec un budget qui s'annonce plus restreint que lors de la saison écoulée. "On aura un renouvellement de l'effectif, ça c'est certain", reconnaît Benjamin Bahu. "Pour autant, on va essayer d'être dans la continuité de la deuxième partie de saison. On va essayer d'être assez fin au niveau du recrutement. On va partir avec un budget qui sera certainement plus optimisé mais ça reste un budget qui doit nous permettre de bien figurer en National 2".

Le National 2 version 2023/2024 d'ailleurs, Granville ne devrait pas avoir de mal à y accéder officiellement après son passage devant la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) prévu pour le 27 juin prochain. Alors que les sanctions tombent et font des dégâts chez beaucoup de clubs au niveau fédéral, le club manchois est manifestement à l'abri d'une mauvaise surprise si l'on en croit son président. "On est sereins", assure-t-il avec calme. "On est exactement dans ce qu'on avait prévu, on va leur présenter un atterrissage qui est fidèle au prévisionnel, comme l'an dernier. À partir de là, il n'y a pas de raison qu'il y ait de remarque particulière ou négative".

Seul représentant normand au quatrième échelon français aux côtés du novice virois la saison prochaine, l'US Granville sera forcément plus scrutée dans la région. Le club du sud-Manche sera aussi plus que jamais en danger car si la saison écoulée laissait peu de marge avec son nombre record d'équipes reléguées (34% des participants), l'exercice 2023/2024 s'annonce encore plus périlleux (37% de descentes). "On espère que nos partenaires nous seront encore fidèles la saison prochaine. Il faut avoir conscience toutefois que ce n'est pas la période la plus simples pour les entreprises. Des partenaires, oui, on pourrait en perdre mais on en a tenu compte pour travailler intelligemment". L'USG va donc relever son futur challenge avec moins de moyens, certes, mais aussi avec davantage d'idées et beaucoup plus d'expérience. 

Aurélien Renault