Le championnat de Ligue 2
"Ça m'est arrivé de nombreuses fois d'être à la ramasse dans les trois-quatre premiers mois et de finir par monter"
"Un championnat, c'est quelque chose de très long au cours duquel tu peux traverser des périodes très difficiles. Ça m'est arrivé de nombreuses fois d'être à la ramasse avec mes équipes dans les trois-quatre premiers mois et de finir par monter. Lors de ma première saison avec Troyes (2004-2005), on avait gagné d'entrée à Montpellier avant de perdre cinq matches d'affilée (18e après sept journées). Pourtant, derrière, à la trêve, on était 2e (l'Estac accédera en L1 au terme de cet exercice). Quand tu vois la Ligue 2 cette saison, c'est une Ligue 1 bis. Seulement cinq clubs n'ont jamais connu la Ligue 1 (Concarneau, Dunkerque, Pau, Quevilly-Rouen et Rodez). C'est une Ligue 2 qui s'annonce très relevée même si quand tu débutes un championnat, tu ne connais jamais la valeur de tes adversaires. Est-ce qu'on va me laisser le temps de travailler ? Je ne sais pas. Aujourd'hui, tu te rends compte qu'on t'en laisse peu".
L'objectif de monter en Ligue 1
"C'est le championnat qui va définir notre objectif"
"Quand tu sondes les clubs de Ligue 2, presque tous veulent la Ligue 1. J'entends ce discours depuis 20 ans, je suis habitué. Les supporters, le peuple, les dirigeants... Tout le monde te réclame la Ligue 1. Bien sûr que je ressens profondément la forte attente autour du Stade Malherbe. Partout où je suis passé, Auxerre, Troyes, Brest, je l'ai connue. Maintenant, quand tu es un compétiteur comme moi depuis autant de temps, je ne te cache pas que j'ai envie de terminer 1er. Mais on n'a pas le plus gros budget du championnat pour ça. Est-ce que Malherbe est un candidat au Top 5 ? Sincèrement, ça ne fait que quatre semaines que je suis là. Je vais voir comment les joueurs réagissent sur les premiers matches, s'ils parviennent à monter d'un, deux ou trois paliers. C'est le championnat qui va définir notre objectif. Il faut attendre les premières journées pour avoir une idée plus précise de notre potentiel. Je suis impatient que ça commence pour voir comment les joueurs répondent".
La constitution de son staff
"Au début, je reconnais que ça m'a fait drôle de venir sans mon staff"
"C'est la première fois de ma carrière que je viens sans mon staff. D'habitude, j'arrive toujours avec trois-quatre personnes. Au début, je reconnais que ça m'a fait drôle. Pourquoi j'ai accepté cette situation ? Il y avait déjà une équipe (technique) complète en place(1). D'ailleurs, je dois dire que j'ai un staff très compétent, très réactif à mes séances. Bien sûr, le fait que mon staff doive assimiler ma méthode est un travail de longue haleine. Et à côté, il faut aussi le faire avec les joueurs. L'arrivée de Quentin Bernard dans le staff ? Quentin est l'un de mes anciens joueurs que j'aurais aimé faire venir. Quentin possède cette qualité d'être capable de fédérer autour de lui. Je voulais lui proposer une reconversion. Pour le moment, ce n'est pas possible (Quentin Bernard est sous contrat avec Niort jusqu'en 2024). Peut-être dans six mois ou dans un an..."
(1)L'entraîneur adjoint Patrice Sauvaget, le préparateur physique Benoît Pickeu et l'entraîneur des gardiens Eddy Costil. Après le départ de Serge Le Dizet, Denis Moutier, arrivé la saison dernière au centre de formation pour couvrir un besoin en termes de diplôme, a été promu adjoint.
Sa méthode
"Quand il était au Standard de Liège, Birama Touré m'expliquait que du lundi au vendredi, il était du matin au soir au centre d'entraînement"
"Pendant les entraînements, je laisse mes adjoints prendre en main les exercices. J'ai toujours fonctionné ainsi. Par contre, quand on fait des mises en place à 11 contre 11, je suis assez impactant. Le discours avec les joueurs dans les vestiaires, les séances vidéo, c'est moi aussi qui les anime. Depuis que j'ai commencé à entraîner à Libourne, je double les séances deux fois par semaine. C'est rarement le cas en France ; ce que je trouve regrettable. Quand tu vas à l'étranger, c'est différent. Quand il était au Standard de Liège, Birama Touré (l'un de ses anciens joueurs à l'AJA) m'expliquait que du lundi au vendredi, il était du matin au soir au centre d'entraînement. Chaque joueur avait une chambre pour se reposer entre les séances. Les mardis et les jeudis, en plus des deux séances, on prend les petits-déjeuners et les déjeuners en commun. Comme on n'a pas de chambres sur notre lieu d'entraînement, les joueurs rentrent chez eux pour faire la sieste avant de revenir pour la deuxième séance, à 17 heures. Le jeudi, à 48 heures du match, les séances ne durent que 55'. Elles sont axées sur la vitesse, ce sont des séances toniques. Il n'y a pas de charge lourde, contrairement au mardi".
La solidité défensive de son équipe
"Le goal, les deux centraux, une sentinelle : c'est ce losange qui doit être monstrueux"
"On a des capacités indéniables sur le plan offensif mais ce que je redoute, c'est l'aspect défensif. Autant, je suis un partisan d'un jeu offensif avec la volonté de marquer un but de plus que l'adversaire mais il faut aussi parvenir à prendre un minimum de buts. Pour prétendre à quelque chose dans ce championnat, l'équipe ne peut pas encaisser autant de buts que la saison dernière (43, cinquième meilleure défense de L2 mais dix de plus par rapport à Metz, 15 par rapport à Bordeaux et 24 par rapport au Havre). J'ai énormément insisté sur ce point avec les joueurs. Au fur et à mesure de la préparation, je dois reconnaître que ça allait mieux. A chaque fois que je suis monté, que ce soit avec Brest, Auxerre ou Troyes, je me suis appuyé sur de grosses défenses(2). Le goal, les deux centraux, une sentinelle : c'est ce losange qui doit être monstrueux. J'en ai beaucoup parlé aux dirigeants. Ils le savent (lire ci-dessous)".
(2)A l'exception de Troyes en 2005, les équipes de Jean-Marc Furlan sont toujours montées en L1 avec des défenses encaissant moins de 40 buts.
> L2. J1 - Paris FC / SM Caen, samedi 5 août à 19 heures au Stade de l'Aube à Troyes.
Encore une sentinelle et un attaquant attendus
Jeune défenseur ne possédant quasi aucune expérience chez les « pros », Daylam Meddah (20 ans) ne correspond pas vraiment au portrait type de la recrue souhaitée par Jean-Marc Furlan. ©Damien Deslandes
Alors que le Stade Malherbe a déjà enregistré cinq recrues (Valentin Henry, Syam Ben Youssef, Alexandre Coeff, Mathias Autret et le jeune défenseur Daylam Meddah), deux renforts supplémentaires, au minimum, sont espérés par Jean-Marc Furlan d'ici la fin du mercato, le 1er septembre. "On recherche encore un milieu défensif capable de jouer sentinelle. C'est très important pour rééquilibrer le groupe. Il y a aussi un attaquant qui va arriver", détaille le coach caennais. Le technicien ne verrait pas d'un mauvais œil de rapatrier des joueurs qu'il a déjà dirigé.
"J'aime bien faire appel à eux car ils ont complètement assimilé ma méthode", explique Jean-Marc Furlan laissant entendre que c'est l'une des clés de son succès dans ses précédents clubs. "Ici, il y a trois joueurs dans l'effectif que j'ai dirigé auparavant (quatre avec Yoann Court). Mais vous savez, à Brest, Grég Lorenzi (le directeur sportif) avait pris sept-huit joueurs que j'ai très bien connu. A Auxerre, j'en avais cinq-six. Là, je n'en ai que trois, ce n'est pas beaucoup".