Voilà une nouvelle preuve qu'il ne faut jamais dire jamais. Lorsqu'il terrorisait les défenses de Ligue 1 et de Ligue 2 ces 20 dernières années, à aucun moment Anthony Le Tallec ne se serait imaginé basculer de l'autre côté et endosser le costume de coach. Et pourtant, l'ex-Manceau vient de faire son retour au HAC - un club qui lui est cher puisqu'il y a vécu sa formation - en tant qu'entraîneur-adjoint de l'équipe réserve (N3). "Quand j'étais joueur, je me disais que jamais je ne serais coach", sourit celui qui fêtera ses 39 ans dans un peu plus d'un mois (le 3 octobre). "Finalement, je me suis pris au jeu et aujourd'hui, j'aime ça, je passe mes diplômes, j'attaque ma troisième formation en continu". Aux côtés de François Rodrigues qui a pris les commandes de la « B » du HAC en échangeant les rôles avec Jaïr Karam, parti pour sa part entraîner les U19 Nationaux, Anthony Le Tallec espère franchir un nouveau cap.
Après avoir arpenté les terrains français et même d'Europe, le natif d'Hennebont a mis fin à sa belle carrière de joueur en National du côté d'Annecy, voilà maintenant deux ans. Il était alors hors de question pour l'ancien de Liverpool de laisser le ballon rond derrière lui. "J'ai arrêté à Annecy et je ne voulais pas quitter le terrain", abonde-t-il. "Je me suis mis d'accord avec les dirigeants pour que je passe mes diplômes, pour qu'ils m'aident et j'ai tout de suite adhéré". Dans un rôle différent de celui qu'il avait toujours eu dans le football, Anthony Le Tallec a alors pris la tête des U17 Nationaux et s'est mis en quête de passer les diplômes obligatoires pour entraîner. "C'est lourd, c'est très chargé mais j'apprends des choses, je suis content, les diplômes et mon vécu se marient bien".
Un retour au HAC presque comme si c'était écrit
Deux ans après avoir entamé cette nouvelle aventure, voilà donc l'ex-buteur de retour là où tout a commencé : à la Cavée Verte. Lorsque Mathieu Bodmer (le directeur sportif), Mohamed El Kharraze (son adjoint) et François Rodrigues (le directeur du centre de formation) l'ont appelé, il n'a pas hésité bien longtemps. "Ça me trottait un petit peu dans la tête, en plus les gens me parlaient souvent de ça", concède-t-il même s'il ne s'attendait pas faire son retour si vite en Normandie. "Pour dire la vérité, je n'étais pas préparé à venir tout de suite vu que je vais au DES (Diplôme d'Etat Supérieur) l'année prochaine. Mais bon, il y avait un besoin au club et les missions qui m'ont été proposées, j'y ai tout de suite adhéré". Pour l'anecdote, celui qui a gardé beaucoup d'attaches dans la cité portuaire, où il possède même un complexe de football à cinq, avait quand même prévenu sa femme en amont. "Je lui avais dit que je ne cherchais pas de club mais que si le HAC m'appelait, je ne pourrais pas refuser et c'est ce qui s'est passé".
Malgré son expérience de joueur et ce qu'inspire sa trajectoire sur les terrains, Anthony Le Tallec a fait son retour aux sources avec de réelles ambitions. "Je sais que je suis un peu attendu et c'est normal. J'ai mon vécu au centre de formation, j'ai ma carrière mais je suis serein. Je suis sûr de ce que je peux apporter et transmettre aux petits, par rapport à tout ce que j'ai vécu", déclare-t-il. Le championnat de National 3 qui s'ouvre samedi verra les (très) jeunes Havrais commencer chez le promu Villers-Houlgate. "On est dans un centre de formation et ce qu'on veut en premier lieu, c'est développer les joueurs et les amener là-haut, les accompagner", expose l'ancien joueur professionnel. "Bien sûr, il va falloir se maintenir et le plus vite possible mais ça va être compliqué car on joue très très jeune. On a même des 2007 en séances". Le dernier amical perdu 3-0 à Granville (N2), samedi dernier (19 août), est d'ailleurs venu rappeler à tout un groupe le chemin qu'il reste à parcourir. "Ça va être difficile mais c'est aussi comme ça qu'ils vont se former deux fois plus vite", conclut Anthony Le Tallec.
> N3. J1 - AS Villers-Houlgate / Le Havre AC, samedi 26 août à 18 H 30 au Stade André-Salesse.
Aurélien Renault