Un coup franc pour l’histoire ! En transformant au quart d’heure de jeu un coup de pied arrêté indirect, à proximité des 16,50 mètres, Rafik Chadri a envoyé le FA du Roumois au 4e tour de la Coupe de France ; une première pour ce club de l’agglomération elbeuvienne. En début de saison, l’ambition avait été clairement affichée. "Comme notre effectif n’avait quasiment pas bougé durant l’été avec un seul départ enregistré, c’était un objectif que j’avais fixé à mes gars", affirme le coach Jean-Philippe Ricard. Pour les « Vert et Noir », tout juste relégués en D2 malgré une 7e place lors de l’exercice précédent, conséquence de la réforme des championnats départementaux, cette performance constitue un événement. "Hormis trois d’entre eux, aucun de mes joueurs n’avait jamais reçu les maillots". Les « fameux » maillots offerts par la FFF aux équipes ayant composté leur billet à ce niveau de la compétition.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les hommes du président Laurent Ameline ont été gâtés par le tirage au sort puisque c’est un énorme morceau qui se dresse sur leur route. Créditée de trois victoires en autant de journées avec un statut de leader de la poule A de R1 à la clé, l’ESM Gonfreville-l’Orcher se présentera dimanche au Stade René-Berthelot. "Petit ou gros, l’important, c’était de recevoir. Sinon, je ne rentrais pas chez moi", lance, avec le sourire, le jeune technicien (36 ans), présent à Lisieux il y a une semaine quand les boules ont livré leur verdict. "C’est un gros morceau qui descend de National 3 qui nous attend. Gonfreville, c’est un sacré club, une sacrée équipe et une sacrée école de foot. Ça promet une belle fête".
Un groupe composé pour moitié de joueurs formés au club
Pour tenter de soulever cette montagne, le FA du Roumois mise sur un savant mélange de jeunesse et d’expérience. "Sur les 16 garçons qui composaient mon groupe au 3e tour, neuf ont été formés chez nous", expose Jean-Philippe Ricard dont le club, fort de ses 260 licenciés, dispose de formations dans chaque catégorie. "Cette saison, cinq U18 sont montés. Ça rajeunit l’effectif. On a la chance d’être proche de Rouen (à environ 25 km). Les gamins restent dans le coin pour leurs études sachant que l’agglo elbeuvienne est un réel vivier de joueurs". Des jeunes entourés de quelques « anciens » à l’image de Florent Etienne et de Rafik Chadri, l’heureux buteur. Ce dernier possède un joli petit CV avec même une poignée d’apparitions en Ligue 2 sous les couleurs du FC Rouen, en mai 2004. "C’est un capitaine sur et en dehors du terrain", se félicite l’entraîneur roumois à la tête de l’équipe fanion depuis la crise sanitaire de la Covid-19.
"Pour moi, pour le club, pour tout le monde, ce fut essentiel de retrouver le football. Il nous a tant manqué pendant un an", témoigne cet historique des « Vert et Noir ». "C’est vrai que je connais pas mal de tronches autour de la main courante", poursuit cet ex-défenseur, précédemment en charge de la réserve. Une vocation de coach qui s’est déclarée sur le tard. "Je n’étais pas forcément destiné à devenir entraîneur mais je me suis vachement pris au jeu. C’est un enrichissement personnel. Les joueurs ne se rendent pas compte à quel point on peut apprendre d’eux. Peu importe le coach en place, avec ce groupe, il se régalerait". Dimanche, Jean-Philippe Ricard espère que ce sont ses protégés qui régaleront le public.
> Coupe de France. 4e tour - FC Roumois (D2) / Gonfreville (R1), dimanche 1er octobre à 15 heures au Stade René-Berthelot