Pour la deuxième fois en sept journées, le FC Rouen va avoir l'honneur d'être diffusé sur Canal + Foot, lundi soir (21 heures), à l'occasion de son déplacement à Sochaux. La télédiffusion comme le fait de jouer en troisième division sont autant de nouveautés dont s'accommode pourtant parfaitement le milieu offensif Farès Ghedjemis. Arrivé de Vannes (National 2) cet été, le Franco-Algérien est à coup sûr la révélation du début de saison, lui qui est déjà impliqué sur un tiers des buts marqués par le FCR depuis l'entame (deux buts et une passe décisive). Ce début de saison réussi n'étonne pas forcément le garçon de 21 ans, forcené de travail. "Je ne dirais pas que c’est normal de commencer comme ça mais c’est une suite logique", réagit-il. "En tout humilité, j’ai confiance en mon football. Je suis quelqu'un de perfectionniste. L’idée c’est de travailler et de progresser un maximum, je ne me fixe pas de limites".
Qu'importe le contexte, le terrain ou même le niveau manifestement, la nouvelle coqueluche du stade Robert-Diochon apparaît en mesure de réciter un football fait de fulgurances, de dribbles courts et bien évidemment de gestes décisifs devant le but. Nouveau venu en National, celui qui a grandi à Chelles (Seine-et-Marne) a, comme beaucoup avant lui, été frappé par l'engouement qui entoure le club rouennais. "On sent vraiment que les supporters comme les gens qui travaillent au club aiment le club", confie-t-il. "Moi, ça me stimule, je prends toujours le football comme un jeu. C’est un élément en plus, ça me galvanise". Et le public, qui l'a élu Joueur du mois d'août, lui rend manifestement déjà la pareille.
Si l'on rembobine la carrière de Farès Ghedjemis et qu'on retourne plusieurs mois en arrière, rien ne laissait penser que l'ancien Havrais connaîtrait déjà pareille trajectoire. Voilà un an, le jeune homme était en effet bien loin de s'imaginer célébrer un but plein de panache face à une tribune Lenoble en folie, lui qui allait bientôt prendre de plein fouet les déboires financiers de son club d'alors, l'Évreux FC 27. "Ces 12 derniers mois m’ont beaucoup appris, ça m’a forgé une carapace", déclare le joueur qui, comme ses compagnons de fortune, a vécu des heures difficiles dans l'Eure. "L’année dernière a été compliquée, mais dans ces moments-là il ne faut jamais douter. Je n'ai pas douté et je pense que c’est ce qui fait ma force". Pas rancunier, celui qui a bien rebondi préfère faire la part de choses. "Je vais garder des bons souvenirs, j’ai croisé des bonnes personnes, qui m’ont aussi apporté. Dans la vie, il faut avancer. Je leur souhaite simplement une bonne continuation".
Vannes ou le rebond parfait d'un joueur déterminé
Quand les choses se sont corsées à Évreux alors qu'il était encore en pleine découverte du National 2, celui qui s'était révélé avec la réserve du Havre AC (National 3) a pris la décision décisive de s'engager au Vannes OC (N2), pourtant promis à la descente. "L’important, c’était de choisir un club qui allait avoir besoin de moi", explique le milieu offensif. "Il y a eu des pistes et c’est le club de Vannes qui a montré le plus d’envie de me prendre. Le coach, qui m'avait vu jouer à l'aller, a beaucoup insisté pour me faire venir". Si le VOC a bel et bien été relégué en N3, le club breton a joué un vrai rôle d'accélérateur dans la carrière de Farès Ghedjemis. En 16 matches chez les « Noir et Blanc » dans sa position préférentielle d'ailier droit, le néo-Rouennais a marqué 6 buts et délivré 6 passes décisives. Déjà prometteur au Havre et à Evreux, le jeune homme a alors vu les clubs se bousculer au portillon pour obtenir sa signature.
Avant que le FC Rouen ne s'attire ses faveurs, Farès Ghedjemis a eu de nombreuses propositions à étudier. "Certaines venaient de National 2, de National mais il y a aussi eu des clubs de Ligue 2 et même un de Ligue 1", précise le footballeur. Si le monde professionnel avait alors un attrait évident, le risque de végéter avec la réserve comme il avait pu le faire au HAC mais aussi à Troyes a vite été écarté. En réalité, la possibilité de rejoindre Rouen où l'entraîneur Maxime d'Ornano en avait fait sa cible prioritaire est vite devenue la plus attrayante pour le joueur. "J'ai senti un vrai intérêt du FCR. Je voulais aller dans un club qui voulait vraiment de moi. Avec le président, le coach, j’ai tout de suite compris qu’on me voulait vraiment. J’espère que je vais leur donner raison".
Pour l'instant, celui qui a retrouvé à Rouen son ancien partenaire d'Evreux Amede Kabongo a réussi son acclimatation. Le FCR a aussi cet avantage géographique de placer le joueur non loin de sa famille, toujours résidente de la région parisienne. "C’était un moment important de ma carrière et le mieux c’est d’avoir ma famille auprès de moi", explique le joueur. "Depuis que j’ai commencé, s'ils sont là quand ça va, ils sont aussi là quand ça ne va pas". Pour l'instant, ce sont davantage les réjouissances et les bonnes nouvelles que Farès Ghedjemis partage avec les siens. Et alors qu'il progresse à vitesse grand V, l'ancien joueur de Créteil ne s'interdit aucun rêve dès lors qu'il s'assure de bien garder les pieds sur terre. "On a tous envie de jouer au plus haut niveau possible", confirme-t-il. "Mais là, je me concentre à 100% sur le FCR, je suis à fond sur ma saison et pour l’avenir, on verra ensuite". Fortement marqué par les intenses émotions ressenties lorsqu'il a marqué pour la première fois à domicile contre le GOAL FC (J6. 2-1, le vendredi 15 septembre), le milieu offensif n'a qu'une hâte : renouer au plus vite avec ces sensations uniques.
> N1. J7 - FC Sochaux (12e - 6 points) / FC Rouen (6e - 9 points), lundi 25 septembre à 21 heures au Stade Bonal.
Aurélien Renault