Sans aller jusqu'à écrire que c'était prévisible, le début de saison du promu virois n'a rien de vraiment surprenant en National 2. Héroïques face à Beauvais (J1. 2-0, le 26 août) pour leur grande première historique en quatrième division, les Bocains ont par la suite vite déchanté et enchaîné quatre revers de rang, le plus souvent en rivalisant avec leur adversaire. Avant-derniers de leur groupe, comment les Calvadosiens expliquent-ils ce mois de septembre pénible qu'ils viennent de vivre ? "Le premier mot qui me vient, c'est « efficacité », on en manque aussi bien offensivement que défensivement", analyse le gardien Louis Deschateaux. "L'efficacité qu'on avait l'année dernière, on ne l'a pas encore cette saison et elle explique cette seule victoire et nos quatre défaites de suite".
S'il y a un constat à faire sur l'entame de saison viroise, c'est que Luca Boudonnet et ses partenaires sont globalement dans le vrai, qu'ils peuvent regarder leurs adversaires dans le blanc des yeux. Après tout, aucune de leurs cinq premières sorties n'a valu aux Normands de prendre la moindre valise. "On n'est pas moins bons que nos adversaires", juge l'entraîneur Cédric Hoarau qui note toutefois un vrai savoir-faire chez ses adversaires. "Il y a plus de puissance en face, plus de vice et sans doute plus d'expérience. On se fait secouer. À part Beauvais, on n'a livré aucune prestation où l'ensemble des onze joueurs a sorti le grand match".
"J'ai musclé le discours avec les joueurs. Le prochain qui n'est pas au marquage, il ne jouera pas"
Cédric Hoarau, entraîneur
Si les axes d'amélioration sont multiples à Vire, il y a un point principal où le bât blesse : les coups de pied arrêtés. Les ouvertures du score adverses contre Saint-Malo (J4. 2-0, le 16 septembre) puis dernièrement face à la réserve de Lorient (J5. 1-0, le 23 septembre) l'ont à chaque fois été après des corners. Sur cette thématique précise, Cédric Hoarau a décidé de hausser le ton. "Je crois que tout le monde a vu qu'on concédait beaucoup sur ces phases-là, nos adversaires aussi donc ils appuient bien", déclare l'ancien technicien de La Maladrerie. "Ça nous coûte cher, en plus, on les prend parce qu'on n'est pas au marquage. C'est énervant et en plus, ce n'est jamais le même joueur. J'ai musclé le discours et je leur ai dit que le prochain qui n'est pas au marquage, il ne jouera pas. Parce qu'on ne peut pas se saborder de la sorte sur des erreurs individuelles et de concentration".
Des motifs d'espoir au sein d'un groupe toujours soudé
Depuis sa surface de réparation, Louis Deschateaux a assisté, impuissant, à ces errances défensives coûteuses. "Il y a quand même un côté malchance qui nous touche, même si c'est un bien grand mot", tempère-t-il. "On est dans une phase un peu négative et en plus, on n'a pas la chance avec nous". En National 3, la saison dernière, il est vrai que l'AF Virois n'a que très rarement subi des vents contraires qui reviennent en force en National 2, comme des bourrasques. "Je suis quand même un peu plus sollicité que l'année dernière, même si l'année dernière, c'était un peu exceptionnel", confie l'ancien portier du Stade Malherbe. "Mais je m'attendais quand même à plus ! On sent toutefois que c'est un cran au-dessus. Pour moi, les équipes qu'on a affrontées ont le collectif et devant le but, les joueurs tergiversent moins. S'ils sont à 25 mètres et que c'est ouvert, ils tirent. J'ai l'impression qu'ils se posent moins de questions".
"quatre défaites de suite, tu te dis que ça peut vite mettre le feu à la maison, mais pas du tout"
Cédric Hoarau, Entraîneur
Heureusement pour eux, les Virois ont su mettre fin à leur série de revers consécutifs grâce à la Coupe de France. Au 4e tour, dimanche, ils sont allés s'imposer 3-1 à l'AS Carentan (R2), grâce à un but d'Alban Bekombo et un doublé de Dorian Charlier, non sans se faire bousculer. Ce succès peut-il alors avoir un effet curatif pour les têtes et les jambes en vue du duel d'importance prévu samedi soir contre le Stade Briochin ? "Sur ces matches-là parfois, il y a plus à perdre qu'à gagner", tranche Cédric Hoarau qui n'a pas forcément apprécié la performance dans la Manche d'un collectif qui doute. "Malgré tout, on s'est qualifiés et ce n'est jamais si facile de gagner ces matches-là".
Malgré les secousses de ce début de saison et un apprentissage redoutable du niveau, l'AFV peut se targuer de garder un groupe concerné et une ambiance de travail au beau fixe. "On n'est jamais dépassés, jamais à l'agonie, les garçons sont à l'écoute et bossent bien", fait remarquer Cédric Hoarau. "Les semaines sont bonnes. Quand tu n'as quasiment fait que gagner pendant un an, quatre défaites de suite, tu te dis que ça peut vite mettre le feu à la maison, mais pas du tout. On a des joueurs qui connaissent leurs lacunes, mais qui savent qu'ils ne sont pas loin non plus". Le groupe virois, Louis Deschateaux en tête, est convaincu que le retour de la victoire est proche. "On n'est pas largués, ça se joue sur des détails donc on va avoir notre spirale positive et ça va nous lancer", assure le portier de 26 ans qui croit dur comme fer aux chances viroses contre l'ex-pensionnaire de National. "Personnellement, je ne pense pas au début du championnat, je ne garde que le positif du match d'avant". Pour l'heure Vire est certes touché, mais bien loin d'avoir coulé.
> N2. J6 - AF Virois (13e - 3 points) / Saint-Brieuc (11e - 5 points), samedi 7 octobre à 18 heures au Stade Pierre-Compte.
Aurélien Renault