L’OM et le PSG en Coupe de France
"C’est la meilleure expérience de ma vie"
Ne vous fiez pas à son physique, elle en a sous la carcasse. À seulement 20 ans, Ambrine Laidaoui a du caractère, sur et en dehors du terrain. Après des débuts au tennis, la Franco-algérienne passe de la balle jaune au carré vert très jeune, à six ans. Comme beaucoup de petites filles de son âge, sans repère, elle suit les pas de son frère jumeau, Kassy, et chausse ses premiers crampons à l’Entente Saint-Priest, au Sud-Est de Lyon. "J’étais attaquante mais lors d’un tournoi, il manquait un gardien. Je me suis désignée et depuis, je n’ai pas décroché", se remémore la nouvelle portière du Stade Malherbe. Longtemps formée au FC Lyon, "le deuxième plus gros club derrière l’Olympique Lyonnais", selon elle, Ambrine Laidaoui côtoie l’international Algérien Farès Chaïbi, Joao Beni Antonio ou encore Lucas Russo (tous les deux à l'OGC Nice).
La gardienne quitte le domicile familial à l’âge de 14 ans direction Saint-Etienne avant de rejoindre la Savoie, du côté de Thonon Evian Grand-Genève. Après une saison en U18, elle intègre le collectif senior en D2 féminine, en doublure de Blandine Joly. "J’ai accepté ce défi. Le niveau était très relevé. Le coach (Thierry Uvenard, ancien entraîneur du HAC) faisait confiance aux jeunes". Si elle ne dispute qu’un match ; la titulaire du poste ayant été testée positive à la Covid-19, elle gagne en expérience. Parmi ses meilleurs souvenirs, les confrontations face à l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain, qu’elle a vécu du banc, en Coupe de France. "C’était la meilleure expérience de ma vie si on ne connaît pas de demi-finale avec le Stade Malherbe", sourit-elle, déjà accrochée à ses nouvelles couleurs. "On passait à la télévision, c’était du jamais-vu !"
En ouverture du championnat, si elle n'avait pu empêcher la défaite du Stade Malherbe (1-0), Ambrine Laidaoui s'était particulièrement illustrée avec notamment six parades en première période. ©Damien Deslandes
Le poste de gardienne de but
"Je ne vois pas ma taille comme un handicap"
Ambrine Laidaoui ne connaît rien de la Normandie. Mais en arrivant sur les installations de Venoix cet été, la jeune joueuse a vite trouvé ses marques. Son objectif ? S’imposer en tant que titulaire au sein du collectif de Chloé Charlot à un poste où la concurrence fait rage avec la Canadienne Stephania Turyk et Lou Nehlig même si cette dernière est arrêtée six mois en raison d’une blessure au doigt. Rien ne lui fait peur. "A moi de prouver sur le terrain. C’est un autre niveau mais je pense avoir la maturité pour jouer en D3", déclare-t-elle, sans retenue. Elle envisage la fonction de gardienne comme un rôle de leader. "Selon moi, c’est le poste le plus important d’une équipe. On est le dernier rempart, on peut tout changer dans un match. Il faut savoir résister à la pression".
Gérer la pression, l’Auvergnate sait faire. En raison de son petit gabarit (elle mesure 1,53 m), elle a dû effacer un lot de critiques depuis ses débuts dans le monde du ballon rond. Elle en fait même une force. "Je ne le vois pas comme un handicap. Je peux aller rapidement au sol et j’ai aussi une belle vision du jeu", analyse la n°16 des « Rouge et Bleu ». "Je veux prouver que les petites gardiennes peuvent faire de grandes choses dans le football féminin".
Son rêve ? Jouer pour l’équipe nationale d’Algérie
"Je veux rendre fière ma famille"
Impeccable dans ses cages en ouverture du championnat, avec notamment six parades en première période, même si elle n'a pu empêcher la défaite de son équipe contre Châtellerault (J1. 1-0, le 17 septembre), Ambrine Laidaoui rêve d'accéder en D2 avec le Stade Malherbe. "Je n’ai jamais connu de montée. La D2, c’est un autre monde". Et cette fois, le vivre pour de bon, en tant que titulaire. "Je veux jouer en D2 et pourquoi pas aller toucher la D1". Et tout cela, sous les yeux de sa famille. "Je veux rendre fière mon père et mon oncle, qui m’ont toujours soutenu dans le football", raconte-t-elle, les étoiles dans les yeux.
Pour aller plus loin, la nouvelle portière caennaise ambitionne de porter un jour le maillot de l’équipe nationale d’Algérie. Fille d’un papa algérien et d’une maman portugaise, Ambrine, née en France, pourrait bien avoir l’embarras du choix. Encore faut-il taper dans l’œil d’un sélectionneur. Qui a dit qu’il était interdit de rêver ?
› D3F. J4 - Roubaix (3e - 7 points) / SM Caen (5e - 6 points), dimanche 8 octobre à 15 heures au Stade Antoine-Maillard.
Le making-off de l’interview
- Date de l'interview : Vendredi 29 septembre
- Heure : 18 heures
- Durée de l'entretien : 25 minutes
- Lieu : Dans les tribunes du Stade de Venoix
- Tenue : Décontractée, jean, crop top, baskets, cheveux attachés et maillot du Stade Malherbe (pour la photo)