Au regard de l'actualité caennaise et de la mise à pied de Jean-Marc Furlan ce mardi matin, la nouvelle est presque passée inaperçue. Pourtant, elle est de taille ; Bilal Brahimi a repris les séances collectives depuis le début de la semaine. "J'ai bien bossé. J'ai eu la chance d'être très bien entouré par le staff médical, le doc Cyril Bellot, les kinés Félix (Berhaut) et Alexis (Dubois). Ils m'ont beaucoup aidé", les remercie le milieu offensif qui se languissait de revenir sur les terrains. "Au quotidien, les entraînements m'ont manqué. J'avais très envie de rejoindre mes coéquipiers, de retrouver du plaisir". Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces sentiments sont réciproques ; le club normand piaffant d'impatience de revoir son meneur de jeu de poche sur le pré.
Positionné en soutien d'Alexandre Mendy dans un schéma en 4-4-1-1 ; "J'apprends beaucoup à ses côtés, il me donne des conseils", Bilal Brahimi a été l'un des artisans majeurs de l'entame de championnat canon du SMC avec quatre victoires de rang d'entrée. Son volume de jeu avec jusqu'à 13 kilomètres parcourus par rencontre, son sens de la provocation (5,3 duels offensifs gagnés par match) et son art de la passe (5,4 par match dans le dernier tiers du terrain) l'ont vite rendu indispensable malgré une fiche statistiques vierge. "Avant que la préparation ne démarre, je me suis dit que cette saison, ma troisième en Ligue 2 (la première avec Dunkerque), devait être celle de l'explosion. Je sais que ma progression passe par marquer plus de buts et délivrer plus de passes dé", reconnaît celui qui avait trouvé à trois reprises le chemin des filets lors de l'exercice précédent.
"Je sais que ma progression passe par marquer plus de buts et délivrer plus de passes dé"
Bilal Brahimi
Mais il y a deux mois, jour pour jour, la progression du Franco-Marocain a été stoppée dans son élan sur une partie amicale face au Havre. Le principal intéressé se rappelle parfaitement de la scène. "On joue la 10', Issa Soumaré accélère, j'essaye de le tacler, un geste que je n'ai jamais fait, et là, je vois mon pied qui se bloque, j'entends « crac ». J'ai tout de suite senti que c'était grave". Malheureusement pour lui et le Stade Malherbe, le pressentiment de Bilal Brahimi, qui n'avait jamais connu de blessure sérieuse auparavant dans sa carrière, se révèle exact. Diagnostic : fracture de la malléole externe de la cheville gauche ! "Le personnel de la clinique (du Parc où il a été examiné) doit s'en souvenir, quand j'ai vu mon pied, j'étais choqué, j'avais les larmes aux yeux. Au début, c'était assez impressionnant. Je ne pouvais même pas poser le pied au sol". Quatre jours plus tard, il est obligé de passer par la case opération.
Malherbe était leader quand il s'est blessé
Commencent alors une convalescence puis une rééducation longue de deux mois. "Au départ, même dans la vie de tous les jours, c'était compliqué", témoigne un Bilal Brahimi qui, une fois sa botte de marche orthopédique enlevée, a dû réapprendre des gestes simples comme de poser le pied au sol. Dans son malheur, le n°21 des « Rouge et Bleu » a eu la chance de ne pas perdre trop de muscle sur le bas du corps. Car depuis qu'il s'est engagé avec le Stade Malherbe à l'été 2022, le natif de Villepinte n'est plus le même homme, athlétiquement. Finis le joueur tout frêle qui portait les couleurs de Dunkerque durant l'exercice 2021-2022. "A Caen, je suis tombé sur un très bon préparateur physique, Ben (Pickeu). Au niveau des cuisses, je suis le joueur de l'effectif qui a le plus pris. Par rapport à l'époque où je suis arrivé, je sens une différence, je suis plus costaud, plus puissant..."
"Le jour où je reviens, même si c'est pour 20-30', à moi de répondre présent"
Bilal Brahimi
C'est un euphémisme de dire que le retour de Bilal Brahimi est accueilli avec une forme de soulagement pour un collectif normand qui n'a pas goûté à la victoire durant son indisponibilité (3N-5D). Même s'il était présent lors de la première défaite de la saison, à Laval (J5. 2-1, le 2 septembre), quand l'ex-Dunkerquois a été contraint de quitter ses partenaires, le Stade Malherbe occupait le fauteuil de leader de la Ligue 2. Huit semaines plus tard, les « Rouge et Bleu », désormais 12e, se trouvent aux portes de la zone rouge avec seulement deux longueurs d'avance sur le premier relégable. "Même si on n'a pas fait de grands matches contre Auxerre (J11. 1-1, le 21 octobre) et Valenciennes (J12. 2-2, le 28 octobre), l'équipe est revenue. Ça prouve l'état d'esprit du groupe. Il ne va rien lâcher", préfère positiver le milieu offensif.
Forcément, en utilisant le levier du changement d'entraîneur avec le renvoi de Jean-Marc Furlan, Patrice Sauvaget assurant l'intérim, le SMC espère que la dynamique va s'inverser. Une chose est sûre, quel que soit le technicien en poste, il s'appuiera sur Bilal Brahimi. Dès samedi pour la réception de QRM ? "Ça dépend de mes sensations. Est-ce que j'ai les mêmes appuis qu'avant ma blessure ? En tout cas, mentalement, je suis prêt". Attention, toutefois, à ne pas en demander trop à un élément qui est resté aussi longtemps sur le carreau. "Le jour où je reviens, même si c'est pour 20-30', à moi de répondre présent. Je serai jugé comme les autres". Avec sans doute une pointe d'indulgence supplémentaire tout de même.
> L2. J14 - SM Caen (12e - 15 points) / Quevilly-Rouen Métropole (18e - 10 points), samedi 11 novembre à 19 heures au Stade Michel-d'Ornano.