Il y a un an, QRM - crédité seulement d'une victoire au compteur à l'époque (pour quatre défaites et autant de matches nuls) - avait lancé son championnat en s'imposant à d'Ornano, aux dépens du Stade Malherbe (1-0). Dans ses rangs, figurait un certain Syam Ben Youssef ; l'international tunisien avait effectué à cette occasion son baptême du feu sous le maillot « Sang et Or » Normands. Clin d'œil du destin, c'est contre son ancien club que le nouveau n°5 des « Rouge et Bleu » devrait jouer ses premières minutes cette saison après avoir été victime d'une vilaine entorse de la cheville pendant la préparation face à... Quevilly ! Sans Syam Ben Youssef donc, passé dans le camp adverse durant l'été, l'équipe d'Olivier Echouafni se verrait bien faire le même coup.
Si le championnat est un peu plus avancé (on s'apprête à disputer la 14e journée alors que c'était la 10e la saison dernière), QRM est dans une situation comptable comparable à celle de l'exercice précédent : 18e à trois points du premier non-relégable aujourd'hui, 19e à deux longueurs du 16e il y a 13 mois. "On s'attendait à souffrir au début mais pas autant quand même", s'étonne le technicien méridional, amputé de 60% de son onze type pendant le mercato (Nicolas Lemaître, Kalidou Sidibé, Mamady Bangré, Issa Soumaré, Louis Mafouta). "Pourtant, on avait réussi à travailler en amont sur le recrutement. Je trouvais même qu'on était en avance par rapport à la saison d'avant".
"En revenant avec un point d'Amiens (J1), en restant solide jusqu'au bout, on aurait enclenché une dynamique"
Olivier Echouafni
Mais en s'inclinant au bout du bout des arrêts de jeu à Amiens (1-0), pour le coup d'envoi de cette Ligue 2 plus aléatoire que jamais, les coéquipiers de Garland Gbellé ont subi un grand coup derrière la tête. "Ce match a laissé beaucoup de traces. Il fut difficile à encaisser. En revenant avec un point, sans prendre de but, en restant solide jusqu'à la 94', on aurait enclenché une dynamique. Finalement, on a couru un certain temps avant d'ouvrir notre compteur", analyse l'ex-milieu de Marseille, Rennes et Nice qui a dû patienter jusqu'à la 4e journée et la réception du leader lavallois avant de voir sa formation glaner son premier point (0-0, le 26 août). "Pourtant, nos prestations étaient plutôt satisfaisantes, certaines, vraiment bonnes mais on n'a pas été récompensé à cause de nos erreurs, qui nous avaient déjà coûté cher l'année passée".
Sur une dynamique positive avec huit points sur 15 possibles
Sauf que depuis un mois, fort de huit unités sur 15 possibles sur cette période dont trois contre Rodez il y a une semaine (J13. 3-1, le 4 novembre), Quevilly-Rouen présente un visage bien plus compétitif. "Notre dynamique est meilleure, tout comme notre ratio de points. De toute façon, on ne pouvait pas faire pire. On a retrouvé un peu d'allant et surtout une bonne bouffée d'oxygène après notre dernière victoire. Le groupe, le staff et le club ont été récompensés car quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, on traverse des moments compliqués", ne cache pas Olivier Echouafni qui a activé différents leviers pour dynamiser son collectif "que ce soit sur le système (passage en 4-4-2), sur le choix des hommes, sur les exercices au quotidien et aussi en-dehors du terrain en cherchant de la cohésion".
"On est préparé à se battre jusqu'au bout, là, où d'autres ne le sont pas"
Olivier Echouafni
Toutefois, cet édifice demeure fragile en atteste ce revers face à Annecy, à Diochon (J12. 2-1, le 28 octobre). "Cette défaite nous a fait mal car la semaine d'avant, on avait réussi à égaliser dans les dernières secondes à Guingamp dans un match qu'on aurait pu, qu'on aurait dû gagner (J11. 2-2, le 21 octobre). Je me suis dit : « Là, il y a un vrai déclic ». Mais derrière, on n'est pas parvenu à enchaîner. C'est pourquoi je ne souhaite pas trop à me projeter", annonce l'ex-sélectionneur des Bleues. Quoi qu'il en soit, que QRM lutte pour sa survie en Ligue 2 ne surprendra personne, à commencer par les premiers concernés. "Ça demande des caractéristiques propres. On est préparé à se battre jusqu'au bout, là, où d'autres ne le sont pas".
Comme le Stade Malherbe ? "Je ne considère pas une seule seconde cette équipe comme un concurrent direct pour le maintien. Il y a un effectif de qualité, avec de fortes individualités, un buteur (Alexandre Mendy), voire deux avec (Mickaël) Le Bihan. Ils ont tous : de l'expérience, de la jeunesse, du talent...", ne tarit pas d'éloges Olivier Echouafni même si la semaine n'a pas été de tout repos côté « Rouge et Bleu » avec la mise à pied de Jean-Marc Furlan et l'intérim assuré par Patrice Sauvaget. "C'est quand même assez surprenant d'assister à ce changement de coach au regard de leur début de saison (quatre succès consécutifs, aucun but encaissé). Certes, on n'a pas les mêmes objectifs... Maintenant, chacun ses problèmes. Restons concentrés sur nous". Vainqueur à deux reprises du SMC la saison passée, le technicien quevillais se verrait bien créer d'autres tourments au voisin caennais.
> L2. J14 - SM Caen (12e - 15 points) / Quevilly-Rouen Métropole (18e - 10 points), samedi 11 novembre à 19 heures au Stade Michel-d'Ornano.