Un club à part habitué de la Coupe de France
Le FC Rouen Plateau Est (FCFRPE) constitue tellement une rareté dans le paysage footballistique normand qu’il mérite de s’y arrêter. Unique club exclusivement féminin à évoluer en Régional 1, il est aussi l’une des 16 entités seinomarines dirigée par une femme en la personne de la présidente Lucie Barbet. Créée en 2015, l'association rouennaise est aussi l’un des quatre derniers représentants régionaux qualifié pour le 1er tour fédéral de la Coupe de France, synonyme des fameux maillots, avec son voisin de Quevilly-Rouen Métropole (R1), l’Avant-Garde Caennaise (R1) et La Maladrerie (R2). En débarquant au FCFRPE cet été, Morad Mokhlis ne s’attendait pas à vivre de telles émotions dès sa première saison à la tête de l’équipe. "Je suis surpris par l’entame du championnat et la cohésion qui règne au sein de l’effectif", se félicite l’entraîneur qui se trouve sur son petit nuage. Septième de R1 (1V-2N-1D), le FC Rouen Plateau Est a déjà franchi trois tours de Coupe de France, aux dépens de Gonfreville (5-1), de l’Olympique Havrais Tréfileries-Neiges (2-2, 4-1 tab) et dernièrement, d’Alençon (2-1). Des Rouennaises qui n’en sont pas à leur galop d’essai en Coupe de France. Elles ont déjà atteint les 1/32e de finale en 2017 face à l'époque un cador de D2 : Arras. Ces matches couperets, elles les apprécient. "Elles ont aussi l’habitude de jouer la Coupe de Normandie", ajoute le nouveau coach qui a découvert le football féminin à Saint-Etienne-du-Rouvray.
Bourges, un sacré obstacle sur sa route
En revanche, cette saison, c’est la première fois qu’elles vont affronter un adversaire d’un niveau supérieur : le Bourges Foot 18. Au tour précédent, le représentant du Centre-Val de Loire, qui évolue en D3, n’a fait qu’une bouchée de Blois (7-0). "Bourges n’est pas une équipe facile. Ce sont des joueuses qui évoluent un cran au-dessus de nous mais elles vont jouer comme contre une équipe de leur niveau", analyse le technicien rouennais. "C’est un club qui a de l’ambition". D’autant plus depuis que l’ex-attaquant de Liverpool et international sénégalais Sadio Mané a racheté 90 % des parts de cette structure à la fin du mois d’octobre. Compétiteur dans l’âme, Morad Mokhlis n’est pas effrayé. Il avance avec conviction. "Ça va être compliqué mais il faut aborder ce rendez-vous comme un match de championnat. La seule différence, c’est que la Coupe, ça se joue une fois, il n’y a pas de calcul. Ça passe ou ça casse".
Le rêve d'accueillir une D1 en 1/16e finale
Malgré l'importance de cette confrontation, pas question de changer ses habitudes. Outsider, le FC Rouen Plateau Est n'entend pas faire de la figuration. "Il faut dépasser l’enjeu et avoir l’envie de passer ce tour quelle que soit l’équipe en face", réagit Morad Mokhlis. Avec l’avantage d'évoluer à domicile, les Seinomarines n’ont rien à perdre. "Que l’on gagne ou que l'on s'incline, c’est déjà un beau parcours pour le club. C’est aussi l’occasion de nous faire connaître pour accueillir de nouvelles joueuses". Une fois sur le banc dimanche, le coach normand ne pensera plus qu’à une chose : la victoire qui pourrait permettre de défier une formation de l’élite du football français. Il est vrai qu’affronter l’Olympique Lyonnais ou le Paris Saint-Germain à la maison, ça a de quoi faire rêver. Pour cela, encore faut-il se qualifier pour les 1/16e de finale. "Je suis compétiteur, je veux passer les deux tours fédéraux", clame ce passionné de ballon rond. Ce serait, aussi, un super cadeau d’anniversaire pour cet entraîneur qui soufflera sa 47e bougie le 29 novembre.
> Coupe de France féminine. 1er tour fédéral - FC Rouen PE (R1) / Bourges (D3), dimanche 19 novembre à 14 H 30 au Stade Stanislas-Bilyk.