Retourné dans sa tendre Alsace natale pour passer les fêtes, Damien Ott va sans doute apprécier plus que jamais de pouvoir se ressourcer en famille. Pour lui comme pour ses joueurs, ainsi que l’ensemble de l’US Avranches, c’est peu dire que la période juillet-décembre 2023 aura été éreintante émotionnellement, harassante même, au regard de la perte brutale qu'a subi le club manchois. "Avant de faire le moindre bilan, il faut noter qu’on a eu des moments très difficiles quand il a fallu faire face à la disparition de Gilbert, notre président, on a tous été affectés", rappelle l’entraîneur des « Bleu et Blanc ». "Au-delà de ça, je trouve qu’on a su montrer un esprit de corps assez fort au niveau du club, au niveau du groupe. On s’est tous mobilisés pour ne pas se décourager et continuer à poursuivre l’héritage".
Si le championnat avait dû refermer ses portes vendredi soir, l’US Avranches s’en serait tirée avec ce maintien qu’elle appelle encore et toujours de ses vœux. Juché juste au-dessus de la zone rouge, à la 12e place, le club de la baie du Mont-Saint-Michel signerait sans doute des deux mains pour occuper cette position à la fin du mois de mai. "Le groupe a su vivre une bonne période malgré les moments difficiles et de façon générale, on est dans les temps de passage", apprécie Damien Ott. "On est sur un championnat très difficile, il y a six descentes, mais on est dans les temps". Avec son bilan de cinq victoires, quatre nuls et sept défaites, l'USAMSM est en effet en droit d’y croire.
"Je n'ai jamais vu cette sanction de ma vie. Soit tu as bien fait les choses, soit mal faites mais pas à moitié"
Damien ott
Ce bilan va par ailleurs se retrouver chamboulé ces prochains jours. Il se trouve que le revers concédé contre Villefranche-Beaujolais (2-0), à domicile, le 1er décembre, va être annulé et que la rencontre va devoir être rejouée. La raison ? L’un des joueurs caladois, Fahem Bénaïssa, a joué en National depuis le début de saison sans disposer de la licence adéquate. En infraction, le club rhodanien risquait de perdre trois rencontres sur tapis vert, dont celle face à l’USAMSM, mais la Fédération française a finalement décidé de faire disputer de nouveau ces matches, considérant que l’erreur ne venait pas de Villefranche mais de la Ligue régionale dont il dépend. "Je n’ai pas tous les tenants et tous les aboutissants, mais je n’ai jamais vu cette sanction de ma vie", s’étonne Damien Ott. "Soit tu as bien fait les choses, soit tu les as mal faites, mais tu ne les fais pas à moitié". La saison passée, l'US Avranches avait subi la perte sur tapis vert d’une rencontre à Cholet pourtant gagnée sur le terrain et n’avait bénéficié d’aucune clémence dans une situation toutefois peu analogue.
Dans le jeu, Avranches est encore et toujours dans le vrai
Pour l'heure, l'USAMSM et son nouveau président Nicolas Leroux ont annoncé avoir fait appel, mais avant d'éventuellement disputer encore 19 journées cette saison en championnat, le club manchois peut, d'ores et déjà, se retourner sur les 16 premiers qu'il a eu à négocier. "On est tous mobilisés pour atteindre notre objectif et c'est ce qu'il faut retenir", juge Damien Ott. Dans ce qu'il y a de plus positif, on relèvera la solidité de l'équipe normande à domicile où elle a pris l'essentiel de ses points (14 sur 19) et où elle n'a concédé qu'un revers, le fameux match contre Villefranche qui va en plus être effacé des tablettes. Plus poussive à l'extérieur, la formation avranchinaise a toutefois su débloquer son compteur victoire hors de ses bases à Châteauroux (J14. 1-0, le 24 novembre), alors que le choc de la disparition du président était encore très prégnant. "On essaie de progresser et le groupe est réceptif, les joueurs travaillent bien", se satisfait le technicien.
"Franchement, pour une équipe qui a été quasiment intégralement reconstruite, on a eu une bonne cohésion d'entrée"
Damien Ott
La force de l'USAMSM, encore et toujours, c'est d'avoir su réussir un nouveau mercato d'été cohérent, ce qui est devenu une vraie marque de fabrique pour le club le plus ancien du championnat. De l'explosif Dany Jean, à son solide compatriote Leverton Pierre en passant par le redoutable Sékou Fofana, la majorité des recrues se sont fondues dans le moule quand des joueurs comme Alan Kérouédan ont plus que confirmé leurs bonnes dispositions de l'exercice précédent. "On a un groupe jeune et homogène, cela veut dire qu'on est capable de faire des bonnes choses et des moins bonnes", poursuit Damien Ott qui a d'ailleurs dû faire sans l'attaquant qu'il appelle de ses vœux depuis le premier jour. "Dès juillet, je voulais trouver un attaquant axial qu'on n'a toujours pas et je pense que tant qu'on n'aura pas de joueur à ce poste-là, on sera en difficulté, point final".
Inspiré voilà un an en allant chercher Goduine Koyalipou à Lausanne, le directeur sportif Xavier Gravelaine est assurément en pleine recherche à l'heure où sont écrites ces lignes. Alors qu'il peut se targuer de posséder des finances saines, le club manchois va certainement tenter de trouver le juste équilibre pour rester dans les clous tout en complétant l'effectif. Ce dernier sera, de toute manière, prochainement renforcé par les retours de blessure du capitaine polyvalent Emeric Dudouit et de l'attaquant Isaac Tshipamba, prêté par QRM, et qui attend toujours son baptême du feu en National. "Franchement, pour une équipe qui a été quasiment intégralement reconstruite, on a eu une bonne cohésion d'entrée, on a vu des choses très intéressantes, de bonnes productions, mais il y a toujours la pression des points, du maintien", conclut Damien Ott. "En termes de qualité de travail, d'effort et d'investissement des joueurs, je suis totalement satisfait des joueurs". On l'aura compris, malgré des vents contraires plus tumultueux que jamais, l'US Avranches reste encore et toujours debout.