Alors que ce rendez-vous s'annonçait comme une véritable fête populaire, devant combien de spectateurs se tiendra la confrontation entre le FC Rouen (N1) et Toulouse (L1) ? Cette question pourrait paraître saugrenue quand on connaît la ferveur des fans des « Diables Rouges » mais ces derniers sont en colère. La raison ? Le prix des places appliqué pour cette affiche de Coupe de France : 75 € en tribune Horlaville, 50 € en Lenoble, 35 € en Zénith et 25 € en pourtour. Il y a quatre ans, pour le précédent 1/16e de finale du FCR à Diochon, contre Angers (L1) à l'époque, les tarifs étaient en moyenne trois fois moins élevés. Devant cette flambée des prix, qu'on peut qualifier de prohibitive, la réponse des groupes des supporters ne s'est pas fait attendre. Dans des communiqués, le Kop Lenoble et les Rouens Fans ont annoncé leur intention de boycotter ce match !
La polémique est même remontée jusqu'à l'adversaire ; le droit d'entrée en parcage ayant été fixé à 35 €. Certains sur les réseaux sociaux n'ont pas manqué de souligner qu'il n'était que de 20 € à Anfield, l'antre de Liverpool que le Téfécé a affronté cette saison en Coupe d'Europe ! Pour permettre à un maximum de ses fans de faire le déplacement jusqu'en Normandie, les dirigeants toulousains ont décidé de prendre les deux tiers de cette somme à leur charge, ne restera plus que 10 €, soit le tarif en vigueur en Ligue 1 pour les supporters visiteurs.
La tension est montée d'un cran entre le président et les supporters
Cette politique tarifaire, pour le moins surprenante, s'inscrit dans un contexte de fortes tensions entre le président Charles Maarek et le public de Diochon, sur fond de difficultés financières. En décembre, le FCR a été pénalisé de cinq points en championnat par la DNCG pour des différences importantes entre les comptes estimés pour l'exercice 2022-2023 lors du passage au mois de juin et les comptes arrêtés présentés au gendarme financier du football français durant l'audition des dirigeants fin novembre. Depuis que cette sanction a été révélée et alors qu'une ombre plane sur l'avenir du club malgré d'excellentes performances sportives (6e), les supporters réclament le départ de Charles Maarek. Et la réunion qui s'est tenue entre les deux camps la semaine dernière n'a fait, semble-t-il, qu'ajouter de l'huile sur le feu. Vendredi, les banderoles et les chants hostiles au président ont fleuri dans les travées de l'enceinte rouennaise.
En attendant, le Stade Diochon - qui peut accueillir jusqu'à 10 000 personnes dont 8 000 assises - pourrait bien sonner creux contre Toulouse. "On a vendu 2 500 - 2 700 places", assure Charles Maarek qui n'a pas souhaité répondre à plus de questions sur ce sujet afin de ne "pas entrer dans la polémique". "On fera le point sur la billetterie dimanche". Dans cette histoire où on ne parle pas du tout de football, les principaux lésés risquent bien d'être les joueurs de Maxime d'Ornano, privés d'un soutien qu'ils méritent amplement et quasi-indispensable pour réaliser l'exploit d'éliminer une Ligue 1.