Lorsqu'ils ont quitté la pelouse du Stade de Vernonnet samedi dernier au sortir d'un succès autoritaire 4-1 sur Yvetot, les joueurs du SPN Vernon auraient pu basculer dans une euphorie tout à fait compréhensible. Les promus ont en effet réussi un pas qu'on pourrait qualifier de déterminant vers le maintien, eux qui possèdent à l'heure où sont écrites ces lignes une confortable avance de 13 points sur la zone rouge alors qu'il ne reste que six matches au programme. Cela dit, les joueurs de l'Eure viennent de trop loin pour se laisser griser. "Ça commence à sentir bon, c'est vrai, mais il faut faire attention car il reste encore des matches", avance avec prudence le gardien et capitaine Ibrahima Macalou, un sourire en coin. "Si on perd tout et que derrière ils gagnent tout...". Voilà presqu'en substance le seul scénario qui pourrait faire basculer les hommes de Franck Stient, un scénario qui ne tient toutefois pas la route.
Les joueurs de Vernon, la rédaction de Foot Normand avait eu le plaisir de les mettre en avant lors de leur victoire pleine de panache en finale de la Coupe de Normandie 2022 contre l'US Avranches (2-1). Alors en Régional 2, le club est reparti au charbon, avec l'élite normande en ligne de mire et, à force de travail, a finalement eu gain de cause en mai dernier, non sans avoir aussi "un peu de chance". "On était dans la poule de la réserve d'Évreux et on a fini deuxièmes derrière eux", rembobine Ibrahima Macalou. "Ils ont eu des problèmes financiers, leur équipe première a été rétrogradée et c'est ce qui nous a permis d'être promus". Cela serait toutefois fort réducteur de résumer la promotion de Vernon à un coup de poker. Comme le rappelle le champion de Normandie 2022, le club de l'Eure avait manqué la montée d'un rien l'année d'avant. Ce n'était donc qu'une question de mois avant que son heure ne sonne.
Promu mais costaud
Finalement, tous les doutes possibles, Vernon les a levés sur le terrain. C'est peu dire que le promu impressionne depuis le début de saison et sa place sur le podium résume à elle seule son adaptation express à un niveau plus impitoyable que jamais cette saison. "On était sur une saison pour se jauger, pour voir comment ça allait se passer et nous on était là pour jouer le maintien, c'était la base", précise Ibrahima Macalou qui a toutefois rapidement compris que son équipe allait pouvoir boxer plus haut. "Je ne suis pas forcément surpris de la place qu'on occupe actuellement, je connais la qualité du groupe, je sais comment sont les garçons". Autour de son capitaine, Franck Stient s'appuie depuis le début du championnat sur la dextérité de l'ancien Dieppois Kévin Mendy notamment et s'est révélé plutôt inspiré dans son recrutement quand il a fait venir l'ex-Ébroïcien Sabri Rafa ou l'ancien joueur de Saint-Marcel Karim Surgeon, tous les deux décisifs.
Mame Banor et ses partenaires ont désormais une fin de saison, non pas en roue libre, mais moins stressante à négocier. Surtout, le club semble s'être octroyé un atout précieux par rapport à bon nombre de rivaux : du temps. Loin de la lutte pour la montée qui risque de ne concerner que Gisors et Grand-Quevilly, à l'abri (semble-t-il) d'une défaillance qui le renverrait à l'étage inférieur, le SPN Vernon peut d'ores et déjà envisager le futur exercice de R1. Dans l'est de l'Eure, l'objectif est d'ailleurs on ne peut plus simple : il s'agit avant tout de pérenniser le club au sixième échelon français. "On a notre place en Régional 1, on nous l'a déjà dit", assure Ibrahima Macalou, bien déterminé à gagner encore contre le Mesnil-Esnard le week-end prochain. "On a un bon groupe en place depuis presque trois ans, ceux qui sont arrivés dernièrement nous apportent énormément. Le R1, c'était le projet et l'arrivée du coach et de 'Gaby' (De Faria, l'entraîneur-adjoint) a changé beaucoup de choses". Maintenant qu'il a goûté au niveau, le club de Vernon n'a clairement aucune envie de le quitter.
> R1. J18 - US Mesnil-Esnard Franqueville (9e - 12 points) / SPN Vernon (3e - 27 points), samedi 23 mars à 18 heures au Stade du SIVOM.
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