Brahim Traoré, Diabé Bolumbu, Noé Lebreton, Tidiam Gomis et Godson Kyeremeh. Vendredi soir, lors de la victoire aux dépens de Valenciennes (3-0), Nicolas Seube a aligné un onze de départ comprenant pas moins de cinq joueurs issus du centre de formation. Sans oublier qu'un sixième est sorti du banc pour les ultimes minutes en la personne de Mohamed Hafid. Une proportion assez rare dans le milieu professionnel. Preuve de l'incroyable vivier de jeunes dont dispose à ce jour le Stade Malherbe, en se projetant un peu, et en partant de l'hypothèse qu'aucun de ses espoirs ne quitterait le nid cet été, le technicien normand pourrait, la saison prochaine, se doter d'une équipe 100% composée d'éléments formés dans la maison « Rouge et Bleu ».
On va tout de suite mettre fin au doux rêve de certains supportes caennais, ça ne se produira pas. Pour une simple et bonne raison : victime d'une rupture des ligaments croisés du genou droit ; la deuxième en trois ans après avoir subi la même blessure à gauche, le malheureux Lamine Sy ne devrait pas être opérationnelle avant début 2025. Cette indisponibilité ne devrait pas empêcher le latéral droit, prêté au FC Rouen (N1) pour cet exercice 2023-2024, de parapher une prolongation comme nous l'a laissé entendre son entourage. Il lui reste actuellement une année de contrat.
PAC veut s'appuyer sur cette jeunesse pour bâtir le Malherbe de demain
Hormis Lamine Sy, combien de ces jeunes pousses feront toujours partie de l'effectif du SMC au 3 septembre, à minuit, date de la clôture du mercato ? Sachant que certains d'entre eux représentent les plus importantes valeurs marchandes d'un club caennais qui a accusé, selon le dernier rapport de la DNCG (celui pour la saison 2022-2023), un déficit structurel (avant la balance des transferts) de 9 M€. Traduction, le Stade Malherbe a besoin de vendre pour équilibrer ses comptes, à moins que ses actionnaires ne remettent la main à la poche tous les ans. Bien sûr, le club n'est pas obligé de céder ses « pépites », il possède d'autres actifs à l'image d'Alexandre Mendy et Ali Abdi.
Surtout qu'en interne, Pierre-Antoine Capton (PAC) - comme il l'avait suggéré dans sa dernière interview parue dans les colonnes d'Ouest France - fait passer le message qu'il entend construire le SMC de demain en s'appuyant sur cette jeunesse conquérante. Mais entre les discours et la réalité, il existe parfois un immense écart. Comment les dirigeants normands réagiront-ils s'ils reçoivent dans les semaines à venir une proposition de plusieurs millions d'euros pour l'un de leurs « petits » ? On pense en priorité à ceux qui ont gagné leurs galons de titulaire incontournable sous l'égide de Nicolas Seube : le pilier Brahim Traoré et la révélation Noé Lebreton. De l'identité des futurs associés de PAC à la tête du club caennais - qui pourrait être dévoilée courant juin, à la suite du passage devant la DNCG, fixée au 29 mai - dépend peut-être une grande partie de cette réponse. Car pour conserver ses talents made in « Rouge et Bleu », le board a besoin de moyens. Tout d'abord pour leur offrir des contrats plus attractifs vis-à-vis de la concurrence et aussi pour présenter un projet solide, en mesure de ramener le Stade Malherbe en Ligue 1 dans les plus brefs délais.
Tidiam Gomis : sa fin de saison peut-elle rebattre les cartes ?
Auteur d'un doublé contre Valenciennes ; ses deux premiers buts chez les « pros », Tidiam Gomis a profité du temps de jeu que Nicolas Seube lui a accordé en fin de saison pour s'illustrer. ©Damien Deslandes
C'est le feuilleton qui anime le mercato malherbiste depuis maintenant un an : Tidiam Gomis (18 ans le 8 août) va-t-il quitter son club formateur ? Il y a six mois, le Bayer Leverkusen, qui lui fait une cour assidue, avait formulé une proposition comprenant un prêt de cinq mois assorti d'une option d'achat de 5 M€ plus différents bonus qui auraient pu doubler cette somme ! Sans oublier un pourcentage sur une future vente. A l'époque, les dirigeants normands s'étaient montrés inflexibles. Aujourd'hui, si une telle offre revenait sur leur bureau, leur avis serait peut-être légèrement différent. Principalement parce que le spectre de voir partir le vice-champion du Monde U17 sans la moindre indemnité se rapproche à grand pas ; son contrat expirant au 30 juin 2025. Ce scénario constituera une catastrophe économique pour les « Rouge et Bleu ».
Jusqu'à présent, Tidiam Gomis et son entourage n'ont jamais voulu entendre parler d'une prolongation. La faute, entre autres, à un temps de jeu famélique en équipe première (80' jusqu'à la mi-avril). Avec quatre titularisations sur les six dernières journées, la fin de championnat du jeune attaquant, auteur d'un doublé contre Valenciennes ; ses deux premiers buts chez les « pros », est-elle en mesure de lui faire changer d'avis ? Rien n'est moins sûr.