C'est une fin de semaine très importante pour le Stade Malherbe. Alors que le club caennais a communiqué, ce jeudi, qu'il n'avait fait l'objet d'aucune mesure restrictive à la suite de son passage devant la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion), Pierre-Antoine Capton a dû prendre des engagements assez forts pour que son club franchisse l'obstacle du gendarme financier du football français. Car selon nos informations, le SMC a présenté des comptes dans le « rouge ». Alors que si l'on se fie au dernier rapport publié par le gendarme financier du football français, le Stade Malherbe a affiché un résultat net négatif de 2,8 M€ pour l'exercice 2022-2023, celui-ci s'établirait à environ - 4,5 M€ cette saison (2023-2024). Pour expliquer l'augmentation de ce déficit, l'Etat-major des « Rouge et Bleu » met notamment en avant la paralysie du marché des transferts ; un mercato rendu particulièrement calme jusqu'à présent par l'incertitude planant au-dessus des droits TV de la Ligue 1 qui ne sont encore pas attribués à un mois et demi du début du championnat*.
Pour combler son déficit structurel (avant la balance des transferts), qui se portait, tout de même, à 9 M€ au 30 juin 2023, toujours selon le rapport de la DNCG (le chiffre pour 2024 n'a pas été communiqué), le SMC a besoin de réaliser, à minima, un « gros » transfert chaque saison. Rien de surprenant, il s'agit du modèle économique de la grande majorité des clubs professionnels français. A Caen, ce fut le cas avec Alexis Beka Beka au Lokomotiv Moscou en 2021 (6 M€) puis Johann Lepenant à l'Olympique Lyonnais l'été suivant (6,5 M€ avec bonus). Il n'y en a pas eu en 2023. Pour cette année, le SMC ne manque pas d'actifs que ce soit des éléments confirmés (Alexandre Mendy, Ali Abdi) ou des jeunes pousses issues de sa formation (Tidiam Gomis, Norman Bassette, Andreas Hountondji...). Mais cette future vente (plusieurs ne sont pas à exclure), qui paraît indispensable, ne pourra être enregistrée qu'à partir du 1er juillet, soit pour le prochain exercice comptable.
Une assemblée générale des actionnaires, ce vendredi, pour valider cette augmentation de capital
Cette situation fragilise les finances du Stade Malherbe. C'est pourquoi, pour faire face aux pertes de l'exercice 2023-2024 (environ 4,5 M€ pour rappel), Pierre-Antoine Capton va procéder à une augmentation du capital à hauteur de 5 M€ afin de renforcer les fonds propres des « Rouge et Bleu ». Alors qu'il détient (ou va détenir) 100% du club caennais après avoir racheté les parts d'Oaktree (80%), le producteur trouvillais assumera seul cette augmentation de capital. A ce jour, ses recherches pour compenser le départ annoncé du fonds d'investissement américain n'ont visiblement pas abouti. Ce plan va être soumis à l'approbation de l'ensemble des actionnaires à l'occasion d'une assemblée générale qui se tiendra ce vendredi (28 juin) au Stade Michel-d'Ornano.
*Pour l'exercice 2022-2023, le Stade Malherbe a perçu 4,874 M€ de droits TV, soit un tiers de ses revenus hors transferts.
Samuel Essende à Augsbourg, Moussa Sylla à Schalke, le Stade Malherbe remercie le football allemand
Sur le front du mercato, les dirigeants du Stade Malherbe viennent de recevoir deux bonnes nouvelles. Alors que le FC Vizela avait levé son option d'achat dès cet hiver (600 000 €), Samuel Essende, auteur de 15 buts en Liga Nos malgré la relégation de son équipe en D2, s'apprête à être vendu au FC Augsbourg (D1 allemande) pour 5 M€ selon L'Equipe. Si ce chiffre se confirme, le SMC touchera 1,125 M€ dans cette opération ; le président Olivier Pickeu ayant inclu un pourcentage sur un futur transfert (22,5%) il y a un an durant la négociation du prêt de l'ex-attaquant avranchinais avec ses homologues portugais. Processus similaire avec Moussa Sylla. Auteur de 15 réalisations et sept passes décisives avec le Pau FC (L2), il vient de s'engager avec Schalke 04 (Bundesliga II) pour un montant estimé à 2,5 M€ hors bonus. Dans le cadre de son prêt avec option d'achat à l'été 2023, le club normand avait conservé 20% des droits du joueur. Conséquence, en plus des 300 000 € correspondant à l'option d'achat actionnée par les dirigeants béarnais, les « Rouge et Bleu » devraient percevoir autour des 500 000 €.