Ce n'est pas que la Normandie commençait à lui manquer, mais l'histoire retiendra que Batissaninque Mendes n'aura passé qu'une petite saison hors de ses frontières. Le robuste défenseur central est en effet l'une des recrues phares du FC Dieppe, lequel va ouvrir d'ici quelques semaines un nouveau chapitre de son histoire sous la houlette de Djilalli Bekkar, transfuge du FC Saint-Lô ; Guillaume Gonel ayant plié bagages pour retrouver l'Eu FC (R3). Ce ne sera toutefois pas le début de l'histoire entre le nouvel entraîneur des Harengs et son défenseur. "Dji et moi, nous avons joué ensemble à Grand-Quevilly", explique le défenseur de 29 ans, ravi de travailler de nouveau avec son ex-coéquipier. "Joueur, c'était quelqu'un de très exigeant, un renard des surfaces toujours bien placé qui savait finir une action s'il y avait un cafouillage. C'était aussi un taulier dans les vestiaires, c'est une personne qui m'a beaucoup aidé quand j'étais jeune. Il parlait beaucoup aux jeunes, ça nous permettait de nous remettre en question. Djilalli fait partie des joueurs qui m'ont marqué quand j'ai joué avec eux".
Si Batissaninque Mendes a passé une année hors de la Normandie, c'est parce qu'il évoluait la saison dernière du côté de l'AFC Compiègne, justement l'ancien club de Djilalli Bekkar. Ce n'est toutefois là "qu'un pur hasard", l'entraîneur n'ayant joué aucun rôle dans la venue de son ancien partenaire. Les deux n'ont d'ailleurs fait que se croiser sur les bords de l'Oise et pendant que le coach rayonnait à Saint-Lô, le défenseur a vécu une saison difficile marquée par une assez nette relégation du club compiégnois en Régional 1. "C'est toujours une expérience bonne à prendre, même si elle a été mauvaise", philosophe l'ex du CMS Oissel. "Il y a bien plus grave dans la vie". L'exercice précédent avait bien commencé mais plombée par des problèmes extra-sportif, l'AFC Compiègne s'est enfoncée dans la crise et le départ rapide de Bruno Luzi, désormais sur le banc de l'AS Villers-Houlgate, n'a pas aidé l'équipe. "L'ambiance était bonne au début, mais à un moment donné, le club a quasiment arrêté de fonctionner et on a dû finir en effectif réduit. Le départ du coach a aussi fait du mal au groupe. C'est quelqu'un de gentil, porté sur l'humain, j'ai tout de même vécu une bonne expérience avec lui".
Une arrivée au FC Dieppe pour se relancer
Ce sont d'ailleurs les deux saisons écoulées qui ont apporté avec elles leurs lots de déconvenues à « Baté », comme tout le monde le surnomme. Avant Compiègne, le défenseur jouait en effet pour l'Evreux FC 27 et il était un moussaillon de premier plan au sein du navire ébroïcien quand celui-ci a coulé et s'est retrouvé précipité du National 2 aux profondeurs du Régional 2, voilà un an. Le défenseur n'arrive pas abattu pour autant au FC Dieppe. "Je connais la plupart des joueurs de l'effectif, je connais les ambitions du club, je sais que c'est un club travailleur", poursuit le nouveau joueur des Harengs. "Je connais aussi la mentalité de Djilalli qui est également un grand travailleur, un grand bosseur, je n'arrive pas abattu mais revanchard. J'arrive avec beaucoup d'humilité, avec l'envie de travailler". Batissaninque Mendes débarque aussi dans une formation normande de premier plan en National 3 et il n'échappera évidemment pas aux grandes attentes qui planent constamment au-dessus du Stade Jean-Dasnias. "L'idée, c'est de faire une bonne saison, d'être dans la continuité de ce que Guillaume (Gonel) a créé, d'être travailleurs et humbles. Puis on verra où ça nous mène, le foot n'est pas une science exacte".
Lors de notre échange, les liens qu'on a pu tisser entre Batissaninque Mendes et le football local se sont révélés innombrables. Il y a d'abord celui qu'il entretient avec ses anciens partenaires, à commencer par le gardien Alexandre Lefebvre et un autre défenseur, Alexander Borja, qu'il a tous deux croisés à Evreux. "Je me réjouis de les retrouver, ça a clairement pesé dans la balance. Je ne les considère pas comme des amis, mais comme des frères. C'est quelque chose de spécial et c'est toujours un plaisir de jouer avec eux". Outre d'autres retrouvailles avec anciens partenaires, notamment Godfried Kitenge et Quentin Stockley, Batissaninque Mendes aura l'immense plaisir de croiser sur sa route celui qu'il considère comme son club formateur : le Grand-Quevilly FC, où il a passé tant de saisons. Le club de la couronne rouennaise a remporté le barrage d'accession au N3 pour le plus grand bonheur de son ancien joueur. Ce dernier va presque avoir la sensation de ne jamais avoir quitté la Normandie quand le championnat reprendra. "Je n'ai jamais rien perdu des yeux, et il y avait Foot Normand pour que je continue à bien suivre ce qui se passait", sourit le joueur qui s'apprête à reprendre un rôle actif dans notre Débrief hebdomadaire.