Quand une équipe enchaîne les contre-performances, tous les regards se braquent naturellement vers le coach. Le Stade Malherbe, avec sa malheureuse unité engrangée en quatre sorties (1N-3D), ne fait pas exception à la règle. Une situation dont est parfaitement conscient Nicolas Seube. "Quand on gagne, il n'y a pas de souci, quand on perd, c'est un métier à risque. Aujourd'hui, j'ai la confiance des dirigeants mais mon avenir dépendra des résultats, comme pour tout entraîneur. Ce n'est pas parce qu'il y a des nouveaux actionnaires (la famille Mbappé) qui sont arrivés..." On ne sera pas aussi catégorique sur ce point que le technicien caennais mais ce n'est pas le débat du jour. Sans décharger Nicolas Seube de toute responsabilité, on a envie de pointer les joueurs comme les principaux fautifs de ce début de championnat raté.
A voir le visage apathique que les coéquipiers de Romain Thomas ont proposé sur la pelouse du Stade des Alpes, lundi, on se demande bien ce qu'ils attendent pour « se bouger les fesses », pardonnez-nous l'expression. Pas un n'échappe à cette triste réalité. "A Grenoble, on n'a pas donné le maximum. C'est frustrant", ne se dérobe pas Yann M'Vila. "Un sentiment confirmé par les vidéos, les données athlétiques. Je leur ai transmis ces infos et il n'y a pas de surprise, c'est comme si on avait joué avec deux-trois garçons en moins", lâche le coach du SMC, avec un ton plus offensif que d'habitude. Pour ce dernier, remporter un match de Ligue 2 requiert "davantage de sacrifices".
Yann M'Vila assure que le groupe a eu "une prise de conscience"
"Tout le monde doit être au diapason quand on n'a pas le ballon, mais tout le monde doit l'être aussi quand on l'a. Je ne peux supporter qu'un joueur en possession du ballon n'est pas de l'entraide autour de lui, je ne peux supporter que quand on dispute un duel, on ne le gagne jamais, je ne peux pas supporter qu'aucun joueur ne soit pas à distance d'intervention... Je ne peux pas le supporter et les joueurs ne doivent pas le supporter", martèle un Nicolas Seube qui en appelle à respecter les fondamentaux du sport, lui, l'homme issu d'une région qui penche plus pour l'ovalie que pour le ballon rond. Un message visiblement entendu par ses troupes. En tout cas, c'est le sens de l'intervention de Yann M'Vila jeudi après-midi devant la presse.
"Depuis le match de lundi, il y a eu une énorme prise de conscience du groupe", assure l'ex-International français. Un constat fruit d'une réunion entre Romain Thomas et ses partenaires. "On s'est expliqués, on a bien parlé", ajoute le n°6 du club normand qui a fixé comme objectif à son équipe d'engranger six points sur les deux prochaines réceptions : l'AC Ajaccio et Amiens, mardi. "Le secret, c'est le mental et la détermination. C'est ce qui nous a tués. On perd sur l'envie". Le Stade Malherbe espère qu'en mettant des mots sur ses maux, il soignera le mal qui le ronge de l'intérieur depuis le coup d'envoi du championnat. Toutefois, pour Nicolas Seube, le temps des belles paroles est révolu. "Au bout d’un moment, parler… Les mots, c'est une chose, les actes, c’en est une autre. J'attends des actes. Les réponses ne se verront que sur le terrain". En espérant pour les supporters « Rouge et Bleu » que leurs protégés apporteront une réponse dès ce vendredi soir.
> L2. J5 - SM Caen (16e - 1 point) / AC Ajaccio (9e - 7 points), vendredi 20 septembre à 20 heures au Stade Michel-d'Ornano.