Entre Virginie Clément et le SU Dives-Cabourg, l’histoire remonte à de nombreuses saisons. Par l’intermédiaire de son entreprise, EOL Intérim, qu’elle dirige aux côtés de sa sœur, Géraldine Setzer, la compagne de Philippe sponsorise le club de la Côte Fleurie depuis 2008 ! "Au début, on était un petit partenaire qui achète un jeu de maillots quand il y en a besoin", rembobine celle qui est mariée à l’emblématique entraîneur du SUDC depuis 25 ans. Son père, Louis Fernandez, qui gérait également une société de travail temporaire à Caen, lui avait montré la voie en commençant à donner un coup de main aux « Rouge et Blanc » dès la fin des années 1990. "A la base, je ne suis pas spécialement une grande fan de foot", reconnaît-elle. "Même si j’ai toujours aimé voir jouer Philippe et mes enfants. Pendant longtemps, pour le club, j’étais surtout la femme du coach".
Mais son rôle va considérablement s’étoffer à partir de 2019. Quelques mois plus tôt, un projet de fusion avec le voisin, l’AS Villers-Houlgate a avorté. "A ce moment-là, Philippe a un peu le moral en berne, il se sent esseulé, il s’interroge sur l’avenir… Il songe à s’éloigner du terrain mais il n’est pas prêt. On sait tous que sa place, elle est encore sur le banc", raconte Virginie. Afin que son mari ne lâche pas « son bébé », le SUDC, elle réfléchit à la manière dont elle pourrait l’accompagner. Elle s’en épanche auprès de Cyrille Lanois, un proche, bénévole au club à l’époque et aujourd’hui, l’un de ses vice-présidents. C’est l’un des personnages majeurs de la restructuration du SU Dives-Cabourg.
"Je me suis dit qu'on n'était pas plus bête que Villers et que nous aussi, on pouvait fédérer une poignée de chefs d'entreprise"
"Je me suis dit qu’on n’était pas plus bête que Villers et que nous aussi, on pouvait fédérer une poignée de chefs d’entreprise du secteur. L’idée était de faire venir des meneurs d’hommes qui savent manager, afin de permettre à Philippe d’être délesté de certaines tâches, de se concentrer sur le sportif. Avec Cyrille, on partageait le même point de vue". Virginie se tourne alors vers une connaissance : Stéphane Gilquin, ancien joueur du club et directeur du casino de Cabourg. "Etant une joueuse de poker, je fréquentais son établissement", explique celle qui partage la passion des maisons de jeux avec Philippe ; les deux tourtereaux s’étant même mariés dans ce lieu en 1995. "J’explique notre projet à Stéphane. Il me répond que si je m’engage de mon côté, il me suit". L’aventure est lancée. Pour Virginie qui intègre le bureau, il s’agit d’un premier virage dans son engagement associatif auprès du SU Dives-Cabourg. Pas le dernier.
Baptême du feu réussi devant la DNCG pour la trésorière
A la tête de Busitech, Jérôme Huchet rejoint quelque temps plus tard ce duo. Sponsor maillot du SM Caen via Starwash, fabricant de portiques pour des stations de lavage, il endosse même le costume de président dans la foulée, comme son beau-frère au Stade Malherbe, un certain Olivier Pickeu. Avec « ses » présidents, Virginie est exigeante. "On peut même dire que je suis chiante", en rigole la principale intéressée. "Quand je ne suis pas d'accord avec eux, ils m'entendent". Ce n'est pas Stéphane Gilquin qui la contredira. Quand Bertrand Baron, qui a succédé à Jérôme Huchet en 2022, démissionne deux ans plus tard, la dirigeante toque de nouveau à la porte de son ami pour qu’il reprenne la présidence. "Auparavant, Stéphane n’était pas prêt. Mais là, dans notre situation, je lui ai expliqué qu’il n’y avait plus de discussion possible. « Il faut que ce soit toi »".
"Attention, toute seule, rien n'est possible. Si ça fonctionne, c'est parce qu'on est entouré de gens compétents"
Pour le convaincre d’assumer ses nouvelles responsabilités, la moitié de Philippe Clément lui formule une promesse. "En contrepartie, je prends à ma charge la trésorerie". Un poste crucial pour un pensionnaire de National 3 au budget qui avoisine les 500 000 €. Il y a quelques jours, elle a vécu son baptême du feu devant la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion). "Notre encadrement de la masse salariale a été levé", se félicite la responsable des finances des « Rouge et Blanc ». Preuve du sérieux du dossier divais. Il faut dire que Virginie y consacre quotidiennement deux heures de son temps. "Jamais je ne l’aurais cru mais un club comme le nôtre, c’est comme gérer une entreprise".
Epouse, dirigeante, trésorière donc mais avant tout bénévole. C’est ce qui la caractérise. Responsable des partenaires les soirs de match, elle n’hésite jamais à mettre la main à la pâte, que ce soit à la friterie, pour nettoyer le club house ou comme lors de la veille de ce 1/32e de finale, contre Saint-Denis, où avec sa cadette, Miléna, et une autre jeune fille, elle a fait des crêpes quasiment jusqu’au bout de la nuit pour les vendre le lendemain à Heurtematte. "Quand je m’engage dans quelque chose, je le fais à fond. Mais, attention, toute seule, rien n’est possible. Si ça fonctionne, c’est parce qu’on est entouré de gens compétents. Et il y a toujours des volontaires pour aider". Pour la réception du Puy, ils seront environ 70 sur le pont ! Mais qu’est-ce qui peut bien pousser cette cheffe d’entreprise accomplie à s’investir autant. "Je me suis prise au jeu pour le club plus que pour le foot en lui-même. J’aime ça, j’aime les gens et surtout, j’aime Philippe. Je le fais pour lui". Et si l’amour de la famille Clément contribuait à renverser une montagne ce mardi soir.
> Coupe de France. 1/16e de finale - SU Dives-Cabourg (N3) / Le Puy Foot 43 (N2), mardi 14 janvier à 20 H 45 au Stade André-Heurtematte.