Avec 24 buts encaissés en l'espace de 16 journées avant la trêve de Noël, il paraissait évident que renforcer la défense constituait une priorité pour le board malherbiste durant le mercato d'hiver. D'ailleurs, l'Etat-major du SMC a rapidement dégainé en officialisant le prêt d'Alex Moussounda le 2 janvier, assorti d'une prolongation automatique de deux ans en cas de maintien. Au demeurant, c'est l'unique recrue qui a défendu le maillot « Rouge et Bleu » au mois de janvier. Malheureusement pour les supporters caennais, le moins que l'on puisse affirmer, c'est que les débuts de l'international Gabonais ne sont pas particulièrement rassurants. En témoigne, ce ballon subtilisé par Brighton Labeau entre ses pieds à 25 mètres de ses cages qui a coûté la défaite aux siens contre Guingamp (J20. défaite 1-0).
Bien sûr, il n'est pas question de porter un jugement définitif sur le rendement d'un joueur après seulement trois apparitions mais force est de constater que les signaux envoyés sont plutôt préoccupants à l'heure où nous écrivons ces lignes. Face à Troyes (J21. 3-0), c'est lui qui concède le coup franc à l'entrée de la surface de réparation à l'origine de l'ouverture du score auboise, même si l'authenticité de la faute peut être contestable. Ce qui ne l'est pas, ce sont ses nombreuses passes directement dans les pieds adverses qui ont provoqué autant de frissons dans le camp normand. De toute façon, quel que soit son véritable niveau, comment espérer d'un joueur qu'il soit rapidement opérationnel alors qu'il n'a disputé que 135' (!) sur la première partie de saison avec son précédente équipe, l'Aris Limassol*, en D1 chypriote ? Cette problématique d'absence de temps de jeu se pose pour la quasi-totalité des renforts caennais cet hiver.
"Brahim n'est pas ambidextre mais il est plus à l'aise qu'Alex pour jouer avec son pied gauche"
Bruno Baltazar
Par ailleurs, on peut s'interroger sur l'utilisation d'Alex Moussounda sur le terrain. Depuis son arrivée, l'arrière a été systématiquement aligné en position d'axial droit dans une charnière à deux têtes ; décalant Brahim Traoré à gauche, sur son pied le plus faible, sachant que l'Ornais est loin du niveau qui en avait fait une référence à ce poste en Ligue 2 durant le dernier exercice. "Brahim n'est pas ambidextre mais il est plus à l'aise qu'Alex pour jouer avec son pied gauche. Brahim peut nous amener une qualité de passe alors qu'Alex a besoin d'autres ressources pour sortir de la pression", justifiait Bruno Baltazar sur ce choix avant la réception de l'En Avant.
Jules Gaudin parti pour déloger Quentin Lecœuche comme latéral gauche
Comme l'idée des « décideurs » malherbistes étaient apparemment d'enlever Romain Thomas du onze, n'aurait-il pas été plus pertinent d'engager un défenseur axial gauche ? "C'est beaucoup plus compliqué de trouver car c'est extrêmement rare sur le marché", nous a-t-on répondu en interne. Soit, même si on note que le Stade Lavallois a fait signer Théo Pellenard, en provenance de l'AJ Auxerre. "Ce n'est pas du tout le profil recherché. Avant, on était systématiquement en danger dans la profondeur. Alex nous permet de nous prémunir face à ce danger". On veut bien entendre tous les arguments du monde, mais en tenter de régler un problème, le SMC ne s'en est-il pas créé un plus important ?
"Un défenseur axial gauche ? C'est beaucoup plus compliqué de trouver car c'est extrêmement rare sur le marché"
Une source en interne
D'ailleurs, la solution ne constituerait-elle pas à mettre en place une arrière-garde à trois ? Si elle est impopulaire auprès de certains supporters, cette formule semble mieux correspondre aux qualités, et aux défauts, des joueurs à disposition, avec Alex Moussounda et Brahim Traoré entourant Romain Thomas, Lamine Sy ou Valentin Henry en piston droit, Quentin Lecoeuche ou plus vraisemblablement Jules Gaudin dans le couloir gauche. Mais même s'il assure qu'il n'est pas figé sur un système, on voit mal Bruno Baltazar déroger à sa ligne défensive à quatre.
Jules Gaudin justement. Quentin Lecœuche suspendu pour le match (de la dernière chance) contre Dunkerque, celui qui a été prêté par le Paris FC va connaître son baptême du feu sous le maillot « Rouge et Bleu ». Une première titularisation qui devrait en appeler d'autres. Alors que de l'extérieur Quentin Lecœuche apparaît comme l'un des rares éléments à surnager au sein de ce collectif en déliquescence malgré quelques erreurs qui ont coûté des buts, en interne, visiblement, on ne partage pas le même point de vue. Les prestations défensives du n°28 du Stade Malherbe seraient pointées du doigt. Conséquence, le latéral formé à Guingamp pourrait s'installer dans le onze de départ caennais jusqu'à la fin du championnat.
> L2. J22 - SM Caen (18e - 15 points) / Dunkerque (4e - 36 points), lundi 10 février à 20 H 45 au Stade Michel-d'Ornano.
*Il convient de signaler qu'Alex Moussounda a été titularisé à cinq reprises avec la sélection du Gabon, en septembre, octobre et novembre 2024, jouant à chaque fois 90'.
Dans les cages, Anthony Mandrea a repris la main
Depuis la nomination de Bruno Baltazar sur le banc caennais, Anthony Mandrea a retrouvé son statut de n°1 dans les cages « Rouge et Bleu ». ©Damien Deslandes
Anthony Mandrea, Yannis Clementia, Anthony Mandrea... Depuis le mois de juin et les propos de Nicolas Seube remettant en cause le statut de n°1 de l'international Algérien, l'instabilité règne chez les gardiens caennais. S'il n'est pas encore l'heure de dresser un bilan de la saison du Stade Malherbe, il sera nécessaire de se poser la question de l'impact de cette concurrence pas vraiment saine entre ces deux portiers sur les résultats de l'équipe. Toutefois, il convient de signaler que les prestations des deux principaux intéressés sont loin d'être infamantes. En tout cas, depuis la nomination de Bruno Baltazar à la tête du SMC, fin décembre, Anthony Mandrea a retrouvé son statut de titulaire, lui qui avait regardé les six journées précédentes depuis le banc.
A moins d'un renvoi du technicien portugais d'ici la fin du championnat ; ce qui n'est pas à exclure compte tenu de la dynamique malherbistes (cinq défaites en autant de sorties à domicile sur cette année 2025), il n'y a pas vraiment de raison que la hiérarchie à ce poste si particulier change de nouveau. Toutefois, on en revient presque à se demander s'il n'aurait pas fallu que les dirigeants « Rouge et Bleu » engagent un nouveau gardien durant ce mercato d'hiver, voire l'été dernier, pour l'installer dans les cages et régler définitivement ce problème, même si cela impliquait de trouver un nouveau point de chute pour l'ex-Angevin. Certainement plus simple à dire qu'à faire.