Groupe D : la montée tend les bras à l'Evreux FC 27, derrière, tout reste ouvert

La course au Régional 1

Le cauchemar dans lequel est plongé l'Evreux FC 27 depuis deux ans va-t-il prendre fin dans quelques semaines ? Ça en a tout l'air. Leader incontesté du Groupe D de Régional 2 avec à la fois un épais matelas de points d'avance par rapport à ses poursuivants et de nombreux matches en retard, le club eurois semble tout bonnement intouchable cette saison. "On a quasiment 10 points d'avance sur le deuxième, ça serait un raz-de-marée si on ne montait pas cette année, d'autant qu'on a zéro défaite pour l'instant", observe le président du club Samuel Brigantino. Là où la méfiance est de mise, c'est évidemment dans le domaine de l'extra sportif puisque le président ébroïcien n'a évidemment pas oublié qu'en fin de saison dernière, son club avait vu la porte du Régional 1 se refermer devant son nez alors même que Valentin Candas – parti depuis – et ses partenaires avaient déjà fait un cavalier seul en tête de leur poule. Alors empêtré dans son redressement judiciaire, l'EFC 27 n'avait pas su convaincre la Commission Régionale de Contrôle des Clubs (CRCC), le gendarme financier des clubs de niveau régional, et avait été contraint de rempiler en R2.

Si l'on en croit Samuel Brigantino, l'EFC 27 ne subira pas le même sort cette saison et devrait pouvoir célébrer prochainement le retour de son équipe fanion au sein de l'élite régionale. "Sportivement, la montée va logiquement arriver et derrière, la CRCC aura des éléments pour voir qu'Evreux sort du redressement judiciaire, adopte son plan et respecte les échéances. Donc, on devrait pouvoir avancer". Pour rappel, Samuel Brigantino avait pris les commandes d'un navire en plein naufrage qui, à l'issue de la saison 2022-2023, avait sombré droit du National 2 en Régional 2. Les dettes de l'EFC 27 étaient alors abyssales pour un club de niveau fédéral. "Honnêtement, ça avance, mais on revient vraiment de loin, la réalité c'est qu'on est reparti avec plus de 700 000 euros de dette", poursuit le président qui s'est engagé dans une opération sauvetage en élaborant une stratégie complexe qui a notamment impliqué la création d'une deuxième association pour sauver la première. "La fusion des deux associations va avoir lieu à la fin du redressement judiciaire, c'était ça tout l'enjeu", précise d'ailleurs le président, très optimiste.

Les joueurs du FC Serquigny-Nassandres, sous la houlette de Julien Vinette, continuent leur croissance et font un candidat crédible à la deuxième place du groupe ©FCSN

Les partenaires d'Éder Verissimo, revenu de l'AFC Compiègne, ne devraient voir personne les inquiéter sur la route de la montée. Reste désormais à savoir quelle formation sera en mesure de jouer la deuxième place potentiellement synonyme d'accession. L'AL Déville Maromme est présentement le dauphin d'Evreux, mais elle possède à la fois trois points et trois matches d'avance sur ses deux poursuivants que sont la réserve du Grand-Quevilly FC et le FC Serquigny Nassandres. Autant dire que tout risque de très vite s'inverser. "La deuxième place n'était pas un objectif en début de saison", précise l'entraîneur du FCSN Julien Vinette. "Maintenant qu'on est au mois de mars, c'est vrai qu'on commencer à y penser. Quand on voit nos matches en retard et le classement, on ne peut pas dire qu'on n'y pense pas". S'il a bien compris, comme ses confrères, que l'EFC 27 resterait seul sur sa planète, l'ancien joueur de l'AF Virois veut jouer le coup à fond pour cette place de dauphin.

"Aujourd'hui, on a notre destin entre nos mains, c'est ce que je n'arrête pas de faire passer comme message aux joueurs", poursuit l'ancien pensionnaire du SM Caen. La fin de saison, sacrément copieuse car il reste encore dix rencontres à disputer, promet quelques affrontements épicés aux Eurois. Outre une double confrontation face au leader, ils devront aussi se déplacer à Déville Maromme le mois prochain pour un match charnière. Elle aussi bien placée, la réserve du GQFC aura sans doute son mot à dire, mais elle devra scruter de près le devenir de l'équipe fanion, pour l'heure relégable, qui ne la rendrait pas éligible à la montée en cas de descente. La réserve du CMS Oissel et dans une moindre mesure le FC Val-de-Reuil n'ont pas non plus abattu encore toutes leurs cartes dans un groupe où tout le monde ou presque a encore quelque chose à jouer en ce début de printemps. "Dans notre championnat, il y a deux moitiés", conclut Julien Vinette. "Soit tu joues la montée ou soit tu espères te maintenir. Il n'y a pas une équipe qui est un peu au milieu et qui va passer une fin de saison tranquille. C'est vraiment un championnat compliqué". Tant mieux pour le suspense.

La lutte pour ne pas descendre en Régional 3

L'exception qui confirme la règle dans cette poule D, c'est peut-être tout de même le FC Pays du Neubourg qui, plombé par six points de pénalité, apparaît nettement détaché et certainement condamné la descente. Au-dessus, si certaines équipes ont davantage de points à aller chercher que d'autres, tout semble encore envisageable. De Saint-Sébastien Foot, 7^e du classement et nettement distancé par le top 6, au FC Saint-Etienne-du-Rouvray, avant-dernier, toutes les équipes se tiennent en six petits points et toutes auront leur mot à dire. Saint-Etienne-du-Rouvray a beau être en difficulté sur le plan comptable, le club de la banlieue rouennaise fait tout de même partie des rares équipes à avoir tenu tête au leader ébroïcien cette saison (J13. 1-1, le 22 décembre 2024). Pour échapper aux quatre dernières places, voire aux cinq dernières selon ce qui se passe plus haut, la lutte promet d'être féroce. Et parmi les équipes à la lutte, l'US Mesnil-Esnard, ex-pensionnaire de Régional 1, va vite devoir redresser la barre pour s'éviter deux descentes consécutives.