Fajr assume son statut, Beauvue pas encore
"Du très bon, du bon et du moins bon". Voilà comment Fabien Mercadal dresse le bilan du mercato estival du Stade Malherbe. Au rayon des satisfactions, Fayçal Fajr figure, bien entendu, tout en haut de la liste. Leader technique, précieux sur coups de pied arrêtés, déterminant avec trois buts pour deux passes décisives, l'international marocain s'est imposé comme le taulier du collectif caennais. A l'image du n°10 des « Rouge et Bleu », trois autres recrues sont devenues des titulaires indiscutables : Paul Baysse, Prince Oniangué et Claudio Beauvue. Mais malgré ses trois réalisations, on est en droit d'attendre plus du Guadeloupéen qui semble évoluer à contre-nature dans le couloir droit. "Pourtant, il a été recruté pour jouer à ce poste", rappelle le patron technique du SMC.
Blessé jusqu'en octobre, Jonathan Gradit a été utilisé pour pallier les absences, tour à tour, de Frédéric Guilbert, Paul Baysse et Alexander Djiku. Alors qu'il n'a eu l'occasion de chauffer ses gants qu'à une seule reprise (en Coupe de la Ligue), Erwin Zelazny - à en croire les propos de son coach - s'acquitte de sa tâche de doublure à la perfection. "Si Brice (Samba) s'est montré si performant en fin d'année, c'est aussi parce qu'Erwin le pousse à aller au bout de lui-même. Avec le p'tit Thomas (Callens, le troisième portier), ils font du très bon travail sous la direction d'Hervé (Sekli, l'entraîneur des gardiens)".
Ninga, Tchokounté, Bammou : des attaquants dans le dur
A la cave depuis son incroyable raté contre Rennes (J12. le 3 novembre) qui avait plombé son moral et conduit son équipe dans le plus grand doute, Casimir Ninga s'est relancé lors de la dernière journée en Champagne (une réalisation, une passe décisive). Pénalisé par des lacunes techniques criantes contrebalancées par un potentiel athlétique certain, le Tchadien est quasiment l'unique élément de l'effectif, avant l'éclosion d'Evens Joseph, à posséder les qualités pour prendre la profondeur.
Découvrant la Ligue 1 sur le tard, Malick Tchokounté (30 ans) connaît un apprentissage compliqué. "Mais je vous garantis que ses coéquipiers sont bien contents quand il rentre, pour pouvoir se structurer défensivement autour de lui", assure Fabien Mercadal. Alors que son arrivée avait été accompagnée d'une vague de scepticisme, Yacine Bammou - en dépit de deux buts marqués en début de championnat - n'est pas parvenu à retourner l'opinion publique en sa faveur. "A cause de douleurs pubalgiques récurrentes, Yacine n'a pas pu s'exprimer pleinement", souligne l'entraîneur normand comme circonstances atténuantes.
« Si c'est Neymar qui fait le même geste, ça fait le tour des télés »
Auteur de deux coups de canon contre Strasbourg et Toulouse avec des frappes à plus de 30 mètres, Saîf-Eddine Khaoui a fait preuve d'une inspiration géniale face à Reims. Sur un centre en retrait de Casimir Ninga, l'international tunisien a laissé passer le ballon entre ses jambes au profit d'Enzo Crivelli qui a marqué derrière. Sur la fin de l'année 2018, l'ex-Troyen a confirmé une partie des espoirs placés en lui. "On oublie que Saîf est arrivé tardivement chez nous (le 31 août) avec une préparation tronquée et des douleurs au mollet", commente Fabien Mercadal pour justifier les débuts poussifs du milieu offensif sous le maillot « Rouge et Bleu ».
Mbengue, Peeters, Repas… : les candidats à un départ ne manquent pas
Alors que Chaker Alhadhur s'est déjà engagé avec Châteauroux (L2), le Stade Malherbe - qui compte 28 professionnels dans son effectif - espère une nouvelle vague de départs au mercato d'hiver. "L'idéal, c'est que les six-sept joueurs qui n'ont pas ou peu de temps de jeu puissent aller s'exprimer ailleurs", ne cache pas Fabien Mercadal. "Cette situation est malheureuse pour eux mais aussi pour nous". Le moins que l'on puisse dire, c'est que les candidats ne manquent pas : de Jan Repas à Issa Marega en passant par Adama Mbengue et Stef Peeters. L'arrière gauche n'est plus que l'ombre de la révélation qu'il a été lors de son arrivée en Normandie il y a un an et demi. Alors qu'il aspirait déjà à faire ses valises cet été, l'international sénégalais ne sera pas retenu si une opportunité intéressante, pour toutes les parties, se présente.
Cas de figure identique pour le milieu de terrain belge qui n'a plus été utilisé depuis la mi-octobre et une prestation fantomatique contre Guingamp (J10). A l'inverse, le technicien caennais n'envisage pas de séparer de Jessy Deminguet malgré une utilisation avec parcimonie (dix apparitions pour six titularisations). "Il est hors de question que Jessy parte, qu'on le prête ou quoi que ce soit. On a besoin de lui. Jessy a gros potentiel. Je sais qu'il n'a pas toujours été mis dans les meilleures dispositions (milieu relayeur de formation, Jessy Deminguet a été utilisé, entre autres, comme meneur de jeu et milieu offensif droit) mais je lui cherche une certaine polyvalence pour augmenter son temps de jeu".
2
Fabien Mercadal a fait sa liste au Père Noël. Pour combler les carences de son équipe constatées sur la phase aller, l'ex-technicien du PFC souhaite deux renforts cet hiver : "un excentré côté droit capable de dribbler et un milieu défensif athlétique pouvant dépanner en charnière centrale". Pour le premier poste ciblé, le coach normand veut "un véritable spécialiste comme Evens (Joseph) mais plus expérimenté". Une description qui correspond au profil du Havrais Zinédine Ferhat (25 ans), en fin de contrat dans six mois et sur les tablettes du SMC cet été. "Je pense que c'est trop cher pour nous".
Compte tenu de ses finances exiguës, le club caennais - qui a investi environ 14 M€ lors du précédent mercato - va devoir certainement s'orienter vers des prêts. Un temps envisagé, le recrutement d'un latéral gauche n'est plus d'actualité. "Le petit Yoël (Armougom) nous a vraiment fait une forte impression. C'est un garçon qui centre très bien et qui possède de belles qualités athlétiques. Et Manu (Imorou) avant sa blessure nous avait signé des prestations solides comme à Lille (J11)".