Pour la première fois depuis votre départ du Stade Malherbe en 2016, vous retrouvez d'Ornano ; une pelouse que vous n'avez foulée que deux fois durant votre passage sous le maillot « Rouge et Bleu » (au deuxième tour de la Coupe de la Ligue face à Auxerre puis à l'occasion du match du centenaire contre l'AC Milan, à chaque fois en 2013)...
"C'est un joli clin d'œil. C'est forcément un rendez-vous spécial. Et puis quand vous affrontez le Stade Malherbe, ça signifie que vous évoluez en Ligue 1 ou en Ligue 2. Personnellement, c'est un club qui m'a beaucoup apporté sportivement mais aussi humainement. J'y ai quand même vécu une grande partie de ma vie (il est arrivé au centre de formation en 2010 en provenance de la région parisienne). A Caen, j'ai croisé des super mecs : Thomas Lemar, Raphaël Guerreiro, N'Golo Kanté... Ce fut un plaisir de côtoyer des garçons de ce niveau. Des mecs humbles qui réalisent tous une grande carrière. Ce sont des symboles pour le Stade Malherbe".
Avec désormais un peu de recul, pourquoi n'avez-vous pas percé à Caen ?
"J'ai sans doute manqué de maturité, comme joueur mais aussi en tant qu'homme. J'ai été rapidement mis dans le bain. J'ai signé mon premier contrat professionnel à 18 ans et demi. On me voyait comme un jeune prometteur. On comptait sur moi. Les gens à l'extérieur ne s'en rendent pas forcément compte mais il peut y avoir énormément de pression autour d'un jeune joueur. C'est un monde compliqué. Peut-être que c'est allé trop vite. Je n'étais tout simplement pas prêt".
Quand vous n'avez pas été prolongé avec le SMC, que vous avez connu quelques mois de chômage, participé au stage de l'UNFP avant d'atterrir en N2 à Granville, est-ce que vous aviez fait, à cette époque, une croix définitive sur la possibilité de réaliser une carrière professionnelle ?
"Bien sûr que j'ai douté un jour de devenir pro. Je ne pensais plus jouer en Ligue 1 ni en Ligue 2. A un moment, je me suis enlevé cette idée de la tête. Ce ne fut pas une période facile. Heureusement que j'étais bien entouré ; ce qui m'a permis de relativiser. A cette époque, je me prenais aussi trop la tête. Depuis, j'ai arrêté et ça fonctionne mieux comme ça".
Alors que plus grand monde ne croyait en vous, c'est à Granville sous la direction de Johan Gallon que vous avez rebondi...
"Au début, ce ne fut pas facile de se dire qu'il fallait redescendre en N2. Pourtant, c'est à Granville que j'ai repris goût au foot. Au contact du coach, des dirigeants, des bénévoles, ça m'a donné envie de rejouer. J'ai repris du plaisir. C'est venu naturellement. Comme je sortais d'un centre de formation professionnel, jouer en N2 m'a permis aussi de redescendre les pieds sur terre".
Et derrière, après deux exercices accomplis dans la Manche avec notamment un 1/8e de finale de Coupe de France en 2018, vous avez rejoint Chambly en N1 il y a un an...
"Quand Chambly m'a contacté, c'est une offre qu'il m'était difficile de refuser. Le coach (Bruno Luzi) m'avait parlé de ses ambitions de monter en Ligue 2 mais quand j'ai signé, personne n'aurait pu s'imaginer que ça aille aussi vite. Le club a montré qu'il comptait sur moi. Je viens de prolonger de trois ans. Je veux lui rendre la pareille sur le terrain".
Qu'avez-vous ressenti le week-end dernier en disputant votre premier match de votre carrière Ligue 2 (titulaire contre Grenoble, J3) ?
"C'est toujours un plaisir de découvrir un niveau supérieur. Je ne retiens que du positif de cette soirée. On n'a pas perdu, on n'a pas pris de but. Même si on est conscients que la saison sera longue, on compte sept points après trois journées. Et personne ne va nous les enlever".
Le FC Chambly, c'est du costaud !
Promu pour la première fois de son histoire en Ligue 2, le FC Chambly - malgré l'élimination au 1er tour de la Coupe de la Ligue sur la pelouse du Gazélec Ajaccio (2-0) - réalise une entame presque parfaite avec deux succès (aux dépens de Valenciennes et Orléans, à chaque fois 1-0, pour un match nul contre Grenoble, 0-0). Surtout, les hommes de Bruno Luzi - organisés, comme le SMC, dans un système en 3-5-2 - n'ont toujours pas encaissé le moindre but en championnat.
"On est une équipe solide. C'était déjà peu notre marque de fabrique la saison dernière", avance Jonathan Beaulieu qui se verrait bien jouer un vilain tour à son club formateur. "Bien sûr que Caen est favori. Mais une chose est certaine, on ne va pas venir en victime. Ça ne correspond pas à l'identité du club", promet le milieu relayeur. "Caen ayant perdu son premier match à domicile (J2. 2-1 face à Lorient), il aura besoin des trois points. Nous, on viendra pour en gratter au moins un".