"Je regarde aussi ce qu'il y a chez les jeunes. C'est méconnu mais j'en ai souvent lancé", avait rappelé Pascal Dupraz la semaine dernière. Des paroles, le coach savoyard devrait rapidement passer aux actes. Confronté à une cascade de forfaits (Benjamin Jeannot, Santy Ngom et Malik Tchokounté sans oublier Jordan Tell), le patron technique du SMC pourrait offrir sa première apparition chez les professionnels à Nicholas Gioacchini. Sous les yeux de l'ex-entraîneur toulousain, cet attaquant axial de métier, dépannant sur l'aile droite à l'occasion, s'est signalé le week-end précédent avec la réserve en inscrivant un but et en provoquant un penalty contre Saint-Lô.
"Nicholas est capable de créer des espaces. Il est adroit techniquement, bon dos au but. C'est un joueur ne demandant qu'à montrer l'étendue de son talent. Il y a de l'espace pour lui, comme pour d'autres", annonce Pascal Dupraz, référence notamment à Alexis Beka Beka et Kélian Nsona, deux promesses issues du centre de formation*. "C'est peut-être dans cette jeunesse qu'on va trouver nos arguments offensifs qui, pour le moment, nous font défaut et qui nous ont empêchés de remporter nos deux derniers matches (1-1 face à Châteauroux puis 0-0 contre Valenciennes)".
Clin d'œil du destin, Nicholas Gioacchini pourrait connaître son baptême du feu en Ligue 2 face à son ancien club, le Paris FC. Car du haut de ses 19 ans, cet Italo-américain a déjà pas mal bourlingué entre les Etats-Unis (il est né à Kansas City) et l'Italie (où il a vécu pendant quatre ans) avant de poser ses valises en France en 2015. Et c'est lors d'une rencontre en U19 contre le PFC que Michel Rodriguez, le responsable de cette catégorie d'âge au Stade Malherbe, l'a repéré. Sur les tablettes d'écuries de Ligue 1 et de Serie A à l'époque si l'on se fie à Francis De Taddeo, l'ex-directeur du centre de formation caennais, cet avant-centre avait débarqué en Normandie à l'été 2018 avec à la clé un contrat stagiaire jusqu'en 2020.
Il va retrouver le Paris FC, son ancien club
Si Fabien Mercadal, qui l'avait déjà observé quand il dirigeait l'équipe parisienne (en 2017-2018), s'est interrogé à plusieurs reprises pour l'intégrer à son groupe lors de l'exercice précédent, Nicholas Gioacchini a dû attendre jusqu'à la nomination de Pascal Dupraz pour être promu avec les « grands ». Avant d'être retenu dans les « 18 » pour la réception de La Berrichonne début octobre, le N3 constituait son terrain d'expression, enfin entre deux pépins physiques. "Quand il est arrivé chez nous il y a un peu plus d'un an, Nicholas s'est tout de suite montré très performant avant de voir son élan coupé par une blessure", se souvient Fabrice Vandeputte, le coach de la « B ».
Cette saison encore, l'Italo-américain a dû ronger son frein, perturbé un temps par une douleur à un genou. D'ailleurs, il a dû patienter jusqu'au 5 octobre pour disputer un match dans son intégralité (face à Grand-Quevilly, avec un but et un penalty provoqué au passage). Quand il se trouve en pleine possession de ses moyens, Nicholas Gioacchini est décrit comme "un garçon généreux qui court tout le temps, souvent bien placé, un véritable compétiteur".
Un jeune homme dont les émotions peuvent également parfois le trahir. "On a beaucoup travaillé avec lui sur son comportement. Car quand il s'estime victime d'une injustice, il peut perdre sa concentration. A la mi-temps du match à Grand-Quevilly, j'ai été obligé d'aller le chercher pour le ramener dans le vestiaire. Il se plaignait auprès des arbitres d'un penalty oublié sur lui. C'est un garçon à fleur de peau qui s'agace très vite quand il ne marque pas. On peut considérer ça comme une qualité et un défaut", décrit Fabrice Vandeputte. Pour se montrer à la hauteur en Ligue 2, Nicholas Gioacchini va devoir apprendre à garder le contrôle de ses sentiments.
> L2. J12 - Paris FC (18e - 8 points) / SM Caen (17e - 8 points), vendredi 25 octobre à 20 heures au Stade Charléty.
*Contrairement à Nicholas Gioacchini, Alexis Beka Beka et Kélian Nsona ne figurent pas dans le groupe caennais pour le déplacement au Paris FC.