Les accusations de manque de fair-play de Guingamp
"Ce n'est pas le championnat des bisounours"
"Quand Ronny Rodelin est victime de crampes, il a deux de ses partenaires qui ont le ballon derrière lui. Ils le voient. Ils n'ont pas mis le ballon en touche. Par contre, ils ont entrepris une action de rupture pour marquer. Et après, ils s'aperçoivent qu'il faut peut-être le mettre en touche. Je suis désolé mais on n'a pas le rendre. Ou alors, on est le sparring-partner de l'En Avant. Je l'ai dit aux joueurs dans les vestiaires. Il ne faut surtout pas qu'ils considèrent qu'ils ne sont pas loyaux. J'aime bien le président de Guingamp (Bertrand Desplat) mais il a pété les plombs. Il paraît que j'ai trop célébré notre but. Mais on a encore le droit d'être contents parce qu'on égalise. Sinon, on est les serfs de Guingamp. Quand je vois mes collègues du banc d'en face tout énervés, le petit (Thibault) Giresse tout énervé... Calmez-vous. On n'a tué personne. Derrière notre égalisation, ce qui est préjudiciable, c'est qu'on a joué avec le frein à main. La prochaine fois les garçons, si vous pouvez marquer le deuxième but, faites-le. Ce n'est pas le championnat des bisounours".
La gestion de son effectif
"Je veux mourir avec mes idées, pas avec celles des autres"
"Si je veux vraiment être franc avec vous, j'ai à peine une vingtaine de joueurs compétitifs que je peux interchanger. Pourquoi aussi peu ? Je fais des choix. Il y a des joueurs qui rentrent dans ce que j'aime voir pratiquer et puis d'autres non. C'est pourquoi certains joueurs qui étaient titulaires avant mon arrivée le sont moins maintenant. Je ne suis pas pour un football confortable où on reste à dix mètres de son adversaire. Il n'y a que les non-initiés qui disent : « Tiens, ce joueur, il est bon car il touche souvent le ballon ». Sauf qu'il ne se trouve jamais dans le carrefour du jeu. Je n'aime pas les joueurs qui se planquent. Très vite, je leur dis que leur jeu ne me convient pas : « Il faut que tu t'adaptes à moi ». A mon âge, je ne peux plus m'adapter. Je veux mourir avec mes idées, pas avec celles des autres".
La condition physique de son groupe
"C'est comme à l'école, les premiers attendent les derniers"
"Est-ce que l'enchaînement de deux matches en 72 heures peut poser problème ? Des joueurs possèdent des capacités athlétiques au-dessus de la moyenne. Face à Guingamp, Jessy Deminguet a parcouru 12,7 km. Chaque week-end, il bat son record. Parfois, je me demande si le logiciel de Jean-Marc (Branger, l'un des préparateurs physiques) fonctionne (sourire). Après, depuis qu'on est là, il y a quelques garçons qui ont des petits soucis, qui sont obligés de s'arrêter. Avec mon staff, on est pris entre deux feux. Mon objectif, c'est d'athlétiser tout le monde de manière à ce qu'on soit compétitifs. Aujourd'hui, on est capables d'encaisser des charges de travail qui nous étaient impossibles en octobre. D'ailleurs, on se pose la question, est-ce qu'on ralentit certains pour bénéficier d'un groupe quasi-complet tout le temps ou alors on accepte un peu de casse. C'est comme à l'école, en ce moment, les premiers attendent les derniers. Je ne sais pas si c'est bon pour eux".
La marge de progression sur le plan tactique
"Il faut que des joueurs se révèlent comme des leaders"
"On ne peut pas prendre des buts sur des phases arrêtées comme ça. La gestion de la touche guingampaise sur laquelle on prend le but est catastrophique. Il y a de la négligence. On n'anticipe pas, on réagit. Il y a peut-être une partie des joueurs qui se recroqueville alors qu'il faudrait qu'ils soient positionnés plus haut. Mais peut-être qu'ils le font parce qu'ils sont rappelés par d'autres qui veulent se protéger. Quand on est trop nombreux dans la surface de réparation, on compte toujours sur les autres, jamais sur soi. C'est ce qu'il s'est produit sur l'égalisation du Mans (J15. 3-3 le 22 novembre). On est sept dans nos six mètres alors qu'en face, ils ne sont que deux. C'est la culture tactique affinée du joueur qui doit faire la différence. Il en existe dans notre effectif. Et il faut qu'ils se révèlent comme des leaders même si ce n'était pas leur rôle jusqu'à présent, que ce n'est pas dans leur nature. Je me moque de l'âge qu'ils peuvent avoir".
Le déchet technique de son équipe
"Le football professionnel requiert de l'exigence"
"Si on réalise de mauvaises passes, c'est par manque de concentration. Ce n'est pas tolérable. Le football professionnel, y compris en Ligue 2, requiert de l'exigence, de l'exigence technique surtout quand c'est facile. La technique, c'est une économie d'énergie. Quand on est juste techniquement, on passe moins de temps à courir derrière le ballon ou à essayer de le dompter. Le joueur qui en rajoute, c'est celui qui ne voit pas, qui voit trop tard. A l'inverse, le joueur qui n'en rajoute pas, c'est celui qui voit avant les autres. Et puis il y a des zones où on ne peut pas se permettre de dribbler, où on n'envoie pas un pointu à son copain car il n'y a plus que cette solution. Jusqu'aux 30 mètres adverses, c'est un football pensé par le collectif. Derrière, on peut laisser place à l'improvisation pour faire la délivrance".
> L2. J17 - SM Caen (14e - 17 points) / Nancy (8e - 23 points), lundi 2 décembre à 20 h 45 au Stade Michel-d'Ornano.