Avant le derby du Bocage qui mettra aux prises le FC Saint-Lô et l'AF Virois dans la poule C de National 3, ce samedi, notre rédaction est partie à la rencontre des deux équipes qui vivent pour l'heure une saison aux antipodes l'une de l'autre...
Voilà maintenant dix mois, quand l'AF Virois a compris que son avenir s'écrirait non plus en National 2 mais dans la division inférieure, l'état-major du club savait certainement que cet exercice 2024-2025 ressemblerait davantage à un numéro d'équilibriste qu'à une opération remontée immédiate. Quand on descend d'un étage, la pente est souvent glissante, en effet. Qu'à cela ne tienne, ceux qui pensaient que les Bocains rentreraient dans le rang avaient tort puisqu'à l'aube du sprint final, l'AFV est co-leader de son groupe, à égalité de points avec la réserve de l'EA Guingamp, pour le plus grand plaisir de son entraîneur Robin Théault et de son adjoint, son frère Tony. "On est passés par différentes émotions au cours de la saison", témoigne ce dernier. "Il a fallu reformer un groupe et une dynamique, ce qui n'était pas une chose facile, mais on a pris le truc à cœur avec Robin". Si les Virois ont commencé timidement (deux défaites lors des trois premières rencontres), les protégés du président Christophe Lécuyer ont vite trouvé la bonne carburation.
S'ils semblent en mesure de remonter dans l'ascenseur, c'est avant tout parce que le casting de la saison donne satisfaction. "Dès la préparation, on a été rassurés par rapport aux choix de joueurs qu'on a faits pour constituer l'effectif", poursuit Tony Théault. "On n'a pas été déçus sur le plan humain, surtout, par rapport aux garçons qui sont restés et aux garçons qui nous ont rejoints. Parce que c'était un peu le leitmotiv : quand on sait qu'on veut redynamiser quelque chose et repartir sur le bon pied, c'est surtout l'aspect humain qui compte". Même si des coups durs sont venus jalonner la saison avec les blessures longue durée des défenseurs Benjamin Beaufils et Thomas Chesnel, le club du Calvados a réussi à faire front sans perdre son unité.
"On arrive au mois de mars, et si le championnat ne peut pas encore se gagner, il peut se perdre"
Tony Théault
A l'abord du derby du Bocage contre une équipe du FC Saint-Lô à la lutte pour son maintien, il apparaît naturel de parler de montée aux frères Théault, d'autant plus alors qu'il ne reste qu'un tiers du championnat à disputer. Pour l'heure, l'aîné préfère cependant ne pas trop s'avancer sur ce sujet. "On arrive au mois de mars, et si le championnat ne peut pas encore se gagner, il peut se perdre", philosophe-t-il. "Si dans deux ou trois matches, on n'a pas gagné et que les autres si, on n'aura quasiment plus rien à jouer, parce qu'on aura laissé échapper le truc. Et a contrario, selon ce qu'on fait sur les trois matches qui arrivent, on va pouvoir se positionner pour arriver au mois d'avril et voir réellement ce qu'on va jouer". Alors qu'il a déjà affronté les équipes avec lesquelles il caracole en tête, c'est principalement contre des formations à la lutte pour leur maintien, comme Saint-Lô, que le groupe virois va devoir faire le travail. "Il n'y a pas de petits matches, il n'y a pas de petites équipes dans ce championnat-là. Tout le monde peut battre tout le monde chaque week-end". Il n'en demeure pas moins que l'AF Virois a réussi son rebond. Reste à découvrir jusqu'où il propulsera les pensionnaires de Pierre-Compte ?
> National 3. J20 - FC Saint-Lô Manche (13e - 16 points) / AF Virois (2e - 34 points), samedi 8 mars à 18 H au Stade Louis-Villemer.
AF Virois - Saint-Pierre-de-Milizac sera-t-il à rejouer ?
Sur le terrain, le match retour entre l'AFV et Saint-Pierre-de-Milizac disputé le 8 février s'est terminé comme le premier rendez-vous : par un revers des Normands. Si les Bretons ont mérité leur succès 2-0 au Stade Pierre-Compte, une erreur d'arbitrage manifeste pourrait bien la remettre en cause. Images à l'appui, les Virois ont en effet pu démontrer que l'arbitre de la rencontre avait sanctionné un joueur de Milizac de deux cartons jaunes... sans pour autant l'expulser ! Passés devant une commission de la FFF cette semaine pour faire valoir leurs droits, le club du Bocage estime que la rencontre devrait être rejouée. Maintenant qu'elle a entendu les deux parties et les arbitres, la Fédération va devoir trancher. "Sportivement, il n'y a rien à redire", glisse Tony Théault. "Si le match est rejoué, ce ne sera que du bonus". Un bonus qui pourrait toutefois valoir son pesant d'or dans le décompte final.