La probabilité de voir de lourdes frappes fracasser les filets adverses ou des lobs grandioses faire mouche dans la prochaine saison du Débrief vient grandement de diminuer. Alors que l'AFV des frères Théault, Tony et Robin, se prépare à un ambitieux retour par la case National 3, ce « come-back » s'effectuera sans Dorian Charlier. Le milieu de terrain a très tôt manifesté son souhait de s'installer en National 2 et d'ici quelques heures, il quittera le Bocage virois, non sans émotions. "Je suis excité de découvrir le projet qui m'attend, d'être dans la continuité du niveau que j'avais cette année", nous a confié l'ancien Malherbiste. "D'un autre côté, ça fait bizarre de partir après quatre années, je vais quitter des personnes que j'apprécie avec qui j'avais tissé des liens assez forts. C'est davantage le côté relationnel, le côté humain qui me touche". Si de nombreux joueurs ont déjà plié bagage (Alban Bekombo, Melvin Bachelet, Killian Corenthin, Pierre Bourdin...), à l'instar d'Arthur Dallois (qui a signe au Hauts Lyonnais, N3), lui aussi parti, Dorian Charlier a marqué son époque avec le club virois.
Quand il a débarqué à l'AFV début 2020, juste avant la crise du Covid-19, le joueur de 27 ans n'imaginait clairement pas s'y s'installer pour quatre saisons et vivre des aventures inoubliables, lui qui revenait alors d'une expérience professionnelle mitigée en Suisse, du côté du FC Chiasso (D3). "Quand je suis arrivé, je voulais surtout me relancer et trouver un tremplin", n'a jamais caché le principal intéressé. "Puis pour diverses raisons, je suis resté. On se sent bien ici, j'ai développé beaucoup de choses et je ne m'attendais pas à rester autant de temps ici. Au final, je suis très heureux de ce que j'ai pu accomplir". Outre les buts venus d'ailleurs dont il a le secret, Dorian Charlier a été l'un des grands acteurs de la montée en puissance de Vire en National 3 jusqu'à la saison historique que le club calvadosien vient de vivre en N2. Sans oublier, évidemment, l'incroyable épopée en Coupe de France en 2022-2023 au cours de laquelle le milieu de terrain a pu affronter son club formateur, le SM Caen, puis le FC Nantes au Stade Michel-d'Ornano.
La stabilité et le défi corse
D'ici quelques jours, Dorian Charlier posera ses valises à plus de 1 100 kilomètres du Bocage normand. La suite de son histoire s'écrira au FC Balagne, club corse qui vient de valider sa montée en National 2 sous la gouverne d'un certain Nicolas Huysman. Les supporters malherbistes de longue date se rappelleront peut-être de cet ancien milieu de terrain a porté les couleurs « Rouge et Bleu » entre 1993 et 1995. Manifestement, le technicien et ses dirigeants ont été séduits par le profil du milieu de terrain. "A Vire, j'arrivai en fin de cycle, j'avais déjà en tête de découvrir autre chose, même si j'étais bien ici, que j'étais heureux et que j'étais épanoui", témoigne Dorian Charlier. "Avec Balagne, le feeling est tout de suite passé, que ce soit avec le président, le directeur général et le coach. Le projet qu'ils m'ont présenté m'a convaincu. Ça me permet de rester au niveau N2 tout en découvrant une région qui m'a toujours attiré (...) Je ne connais personne là-bas donc pour moi, ce sera une découverte totale".
Nous voilà donc arrivés à cette croisée des chemins où le désormais ex-joueur de l'AF Virois va se muer supporter et observateur extérieur. Au moment de refermer sa valise, Dorian Charlier était alors sûr d'une chose : le club normand a plus que grandi lors des années où il y a évolué. Ainsi, il garde foi en l'avenir immédiat de Vire. "Je n'ai pas d'inquiétude pour le club, que ce soit les dirigeants ou Christophe (Lécuyer, le président), ils gèrent ça très bien. Je ne sais pas s'ils vont parler de remontée immédiate, mais Tony et Robin, c'est une relève qui va assurer et remettre le club dans le droit chemin, je ne me fais pas de souci. La R1 sera gérée par Axel (Flucher) dans la même lignée, le club continuera à bien performer". Si les adieux avec les jeunes qu'il encadrait par sa fonction d'éducateur au club ont été "forts en émotion" le week-end passé, encore une fois, le milieu de terrain part avec le sentiment du devoir accompli, même s'il regrette la relégation en N3 au sortir d'une saison où le groupe n'avait "sans doute pas suffisamment d'expérience". Ses derniers mots sont, par ailleurs, pour son désormais ancien président : "Je le remercie pour sa confiance, il a été très important dans mon aventure viroise". Indiscutablement, un grand chapitre de l'histoire de l'AFV vient de se refermer.