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Le PSG, le Mondial U-17, sa vie en Belgique, son arrivée à Vire : 4 choses à savoir sur Pierre Bourdin

Un défenseur rapidement tombé amoureux du football

"J'avais fait une crise en me réveillant parce qu'il ne m'avait pas emmené au match avec lui"

Personne ne l'avait vraiment vu venir mais Pierre Bourdin a récemment rejoint la grande famille de l'AF Virois. La victoire d'entrée de jeu sur l'AS Beauvais (2-0) a prouvé à tous que l'ancien joueur du Cercle de Bruges allait faire un bien fou à Vire dans sa découverte du National 2. Oui, Pierre Bourdin respire le football et sa grande passion pour le ballon rond ne date clairement pas d'hier. À bien y réfléchir, le défenseur de 29 ans a même toujours été féru de la discipline, dès son plus jeune âge. "Quand j'avais 3-4 ans, le dimanche matin, j'accompagnais mon père quand il allait jouer dans son club", se souvient le nouveau venu dans le Bocage. "Ça me permettait déjà de taper dans un ballon et c'est ce qui m'a donné la fibre. Pour l'anecdote, un matin où il était parti jouer en me laissant dormir, on m'a raconté que j'avais fait une crise en me réveillant parce qu'il ne m'avait pas emmené au match avec lui".

De fil en aiguille, le natif de Vincennes a signé sa première licence de joueur dès qu'il l'a pu au Football Club des Lilas. Et s'il n'était encore qu'un enfant, le football s'est mis à occuper une place centrale, plus encore lorsqu'au sortir de quelques tournois, le Paris Saint-Germain a commencé à s'intéresser à lui, au point de lui offrir des essais d'abord puis de lui offrir une place dans sa formation : l'heure du grand chambardement dans la vie du jeune Pierre. "J’ai quitté le foyer familial dès mes 10 ans", confie le nouveau Virois. "Au début c’était assez dur. Vivre en communauté loin de ses parents, c’était difficile. Les premiers mois ont été difficiles, on voyait plus nos amis que nos familles mais après je me suis éclaté. On était une vraie bande de potes. On prenait beaucoup de plaisir. On n’a jamais pensé arrêter". Étape par étape, le défenseur s'est retrouvé en âge d'intégrer le Camp des Loges, le centre de formation parisien, vivant alors le rêve de beaucoup de gamins de son âge.

Les années parisiennes et la folie du Mondial U-17

"C’était de superbes expériences de s’entraîner avec les stars du PSG, sous les ordres de Laurent Blanc et de Carlo Ancelotti"

Joueur prometteur lors de son adolescence, Pierre Bourdin a vécu des années fastes lors de sa formation avec le PSG. Régulièrement surclassé, il s'est même permis de briller en dehors des terrains en décrochant un baccalauréat scientifique. "Au club, je me suis retrouvé à avoir des cours privés pendant deux ans car j’étais le seul à avoir choisi cette voie", rembobine-t-il. "C’était un diplôme important pour moi et pour ma famille". Qu'importe sa réussite scolaire : c'est le football qui restait alors sa priorité. Et si le début de l'ère qatarie à Paris n'a pas été à l'avantage de la formation, le jeune homme s'est quand même offert des souvenirs impérissables. "Des fois, ils nous prenaient pour faire des stages et des entraîneurs. C’était de superbes expériences de s’entraîner avec les stars du PSG, sous les ordres de Laurent Blanc et de Carlo Ancelotti". Que ce soit Zlatan Ibrahimovic, David Beckham, Thiago Silva, Thiago Motta ou Merco Verratti, Pierre Bourdin a eu l'occasion de travailler aux côtés de tous ces joueurs de renom.

Son souvenir le plus précieux toutefois, l'ancien joueur de Virton en Belgique l'a sans doute connu de l'autre côté de l'Atlantique, lors de la Coupe du Monde U-17 2011 au Mexique. S'il n'était pas prévu qu'il accompagne le sélectionneur Patrick Gonfalone, ce dernier l'a convoqué quelques jours seulement avant le décollage, après le succès du PSG en championnat de France U17. En Amérique, Pierre Bourdin a alors vécu une expérience sans pareille avec Aymeric Laporte, Benjamin Mendy et autres Kurt Zouma en s'invitant jusqu'en quarts de finale de l'épreuve. "C’était incroyable niveau organisation, je me rappelle des convois de policiers depuis l’aéroport. Même en stage, on était bien surveillés. Quand on s’est rendus dans le lieu de notre poule à Monterrey, de stade des Tigres, il y avait une ferveur incroyable. On y a joué l’Argentine, la Jamaïque et le Japon". Pour l'anecdote, après avoir pris part à deux rencontres, le défenseur a même gagné le droit de repartir avec le fanion du Japon, qu'il conserve très précieusement.

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Pierre Bourdin, ici entre Théo Épailly et Reda Lamrabette, a réalisé une première sortie impressionnante contre l'AS Beauvais au cours de laquelle il s'est déjà montré indispensable en défense centrale. ©Aurélien Renault

La Belgique, le deuxième pays de Pierre Bourdin

"J’ai passé ma visite médicale, visité les installations puis j’ai signé. En une journée, j’avais pris ma décision"

S'il semblait avoir le futur devant lui après le Mondial, Pierre Bourdin s'est vite retrouvé confronté à la dure loi du sport et à la concurrence féroce qui fait rage au niveau professionnel. Barré au Paris Saint-Germain à une époque où les stars commençaient à s'y empiler, sans projet emballant dans l'Hexagone, le défenseur a fini par décliner une prolongation de contrat de son club formateur pour aller tenter sa chance en 2014 dans le monde professionnel du côté de la Belgique. Bien lui en a pris. "J’ai eu assez vite une D1, le Cercle de Bruges en l'occurrence. J’ai passé ma visite médicale, visité les installations puis j’ai signé. En une journée, j’avais pris ma décision", raconte le joueur qui n'avait alors qu'une envie : vite montrer ce dont il était capable chez les « pros ».

En Belgique, en l'espace de neuf ans, Pierre Bourdin a connu d'intenses émotions et livré de grands matches, en première et en deuxième division. Très réputé de l'autre côté de la frontière, le tonique défenseur a vécu de grands moments avec le Cercle puis Lierse, le Beerschot Antwerpen et dernièrement Virton où il évoluait notamment aux côtés d'un certain Émeric Dudouit. Le point d'orgue de toute cette aventure ? Peut-être bien la montée dans l'élite avec Beerschot en 2020 malgré les circonstances spéciales liées au Covid-19. "Après avoir gagné 1-0 en mars, on a joué la finale retour ultra-motivés à huis clos...en août. On gagne 4-1, on est champions, on fait la cérémonie mais on n’a pas pu fêter avec les supporters. Mais on quand même pris beaucoup de plaisir. La championnat a repris dès la semaine suivante et derrière, on a fait un début de saison tonitruant". Avant, hélas, de retrouver la D2, 24 mois plus tard.

L'arrivée à Vire : un vrai concours de circonstances

"Je ne voulais pas me retrouver dans l’attente, au chômage jusqu’en décembre"

La descente avec Beerschot en 2022 a fait office de déclic dans l'esprit de Pierre Bourdin. Après avoir décidé de résilier, il s'est mis en quête d'enfin trouver un club dans son pays natal mais moins connu dans l'Hexagone, la missions s'est révélée plus périlleuse que prévue et elle lui a même valu de retourner six mois en Belgique, à Virton donc, en début d'année 2023. Désormais, à la surprise de plusieurs observateurs, le natif de Vincennes défend les couleurs de l'AF Virois, promu en quatrième division, alors même qu'il était tout proche de rejoindre l'US Avranches une division au-dessus et que l'US Granville, plus habitué au National 2, l'avait aussi approché.

Cette signature à Vire est un véritable concours de circonstances dans lequel le club comme le joueur ont fini par s'y retrouver. "Je ne me voyais pas revenir aussi bas aussi vite, c'est vrai", concède le nouveau patron de la défense viroise. "Je ne voulais pas me retrouver dans l’attente, au chômage jusqu’en décembre, il fallait faire quelque chose. [...] C’est bien passé avec le coach, avec le président. Le projet est intéressant, humainement je vais retrouver des valeurs avec lesquelles je suis plus en accord. On a réussi à s’entendre sur un contrat gagnant-gagnant". S'il ne s'interdit pas de gravir de nouveau les échelons à l'avenir, lui qui n'a jamais que 29 ans, le voilà désormais pleinement concentré sur son aventure calvadosienne. "Il y a pas mal d’ambitions ici, je suis sûr que le club va grandir petit à venir". Son but est en tout cas d'encadrer du mieux possible ces Virois qui ne demandent qu'à mordre à pleines dents dans leur nouvel univers.

> N2. J2 - AF Virois (1er - 3 points) / FC Chambly (2e - 3 points), samedi 2 septembre à 18 heures au Stade Pierre-Compte.

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