En National 2, l'AS Villers aura beaucoup à gagner et bien peu à perdre

Le recrutement

"Je pense qu'on s'est quand même bien débrouillé parce que ce n'est pas évident"

Après une saison de National 3 aussi performante sportivement que l'avaient été ses devancières dans le monde régional, l'AS Villers a obtenu une énième promotion et basculé dans un tout nouveau monde. Et au rang des mouvements de l'été, s'ils ont été nombreux, le principal - il va sans dire - est venu du banc : Benjamin Morel et ses dirigeants n'ayant pas trouvé de terrain d'entente pour prolonger l'aventure. Pour le remplacer, le club de la Côte Fleurie a fait appel à Bruno Luzi. Bien connu dans l'Hexagone pour avoir réussi l'exploit de conduire le modeste FC Chambly jusqu'en Ligue 2, deux saisons durant, le technicien a d'abord eu pour mission de s'associer au recrutement en cours. Alors qu'une dizaine de départs ont été opérés, notamment ceux de Kévin Goba (Pluvigner, R1) et d'Adil Hitouss (Maçon, N3), éléments clé de la montée, ce sont près d'une quinzaine d'arrivées qui ont été enregistrées, d'une part pour combler les éléments en partance, d'autre part pour renforcer l'effectif en vue de la saison redoutable qui s'annonce et pour palier des blessures déjà existantes.

Au rang des arrivées, on retrouve l'ancien Saint-Lois Florian Brèsteau, les ex-Granvillais Allan Bidard, Brimau Nziengui-Nziengui et Junior Assoumou, l'attaquant Thierry Lemaître (ex-Haguenau, N2) ou encore le prometteur joueur de côté Matias Ferreira (ex-Ouest Tourangeau, N3). "On va encore prendre un défenseur, plutôt axial, et ça devrait se faire d'un moment à l'autre", glisse Bruno Luzi dont le souhait a été exaucé avec l'arrivée de Yahaya Medard. Le coach villersois prévoit de jouer à cinq derrière avec deux hommes dans les couloirs. "De manière générale, je pense qu'on s'est quand même bien débrouillé (dans le recrutement) parce que ce n'est pas évident. Je suis assez satisfait".

La préparation

"L'important reste le contenu, même si gagner fait du bien"

L'ASVH a disputé cinq matches de préparation. Si le premier a nettement été perdu 5-0 face à QRM (N1), l'équipe de la Côte Fleurie est peu à peu montée en régime, au point de rester invaincue derrière et de signer, le week-end dernier, un prometteur match nul (2-2) contre l'US Avranches, une autre écurie de N2 (versée dans le groupe B, la concernant). "C'est toujours pareil, lors d'une préparation, il y a des variations de forme et j'ai des gars qui ont commencé à toucher leur meilleur niveau lors de ce match", se réjouit Bruno Luzi. "On a fait beaucoup de nuls, même contre les PTT Caen (N3), on gagne sur la fin. L'important, ça reste le contenu, même si gagner fait du bien". Le seul bémol de la pré-saison, c'est peut-être la blessure survenue en séance de Junior Assoumou. Au rang des autres joueurs sur le flanc pour la reprise, les pépins physiques datent quant à eux de plusieurs semaines en arrière.

Les objectifs

"Il ne faut pas se leurrer, s'il y a maintien cette année, c'est un exploit"

Pour sa première saison au quatrième échelon national, l'AS Villers ne va pas tourner autour du pot. Autoproclamé « Petit Poucet » de ce championnat, le club normand ne va rien viser d'autre que le maintien. "On se l'est déjà dit au sein du staff, il ne faut pas se leurrer, s'il y a maintien cette année, c'est un exploit", assure Bruno Luzi. "C'est une N2 plus cette année, certes il y a moins de descentes (trois ou quatre par groupe sur 16 équipes), mais ça va être très dur, d'autant plus qu'on a un groupe très lointain (géographiquement). La gestion des déplacements rajoute à la difficulté parce que le club aura le plus petit budget". A l'aise par le passé dans ce costume d'entraîneur n'ayant rien à perdre, Bruno Luzi va tenter d'aller décrocher ces fameux petits détails qui peuvent faire toute la différence dans une opération sauvetage. "Hormis les très grosses cylindrées avec lesquelles il y aura un écart, c'est une équipe qui va s'adapter, je ne pense pas qu'on se fera balayer à chaque match. C'est une question de détails, il faudra savoir inverser ces cycles où tu n'es pas loin, mais où malheureusement ça tourne contre toi".

Le joueur à suivre : Florian Brèsteau

"Je voulais vraiment voir de quoi j'étais capable de faire à ce niveau"

Enrôlé par l'US Avranches pour la saison 2022-2023 avec l'espoir de toucher au National, Florian Brèsteau n'a finalement disputé aucune minute en troisième division et a passé le plus clair de son temps avec la réserve en N3. Ayant dès lors décidé de retourner dans son jardin du FC Saint-Lô, le défenseur central, également très à l'aise comme sentinelle au milieu de terrain, a livré un dernier exercice accompli en National 3 et c'est ce qui a convaincu l'ASVH de lui donner sa chance à un niveau qu'il n'a finalement encore jamais côtoyé. "J’ai décidé de rejoindre le projet de l’ASVH parce que c’est un club que j’ai connu avant de découvrir le National 3 avec Saint-Lô", réagit le joueur. "Je ne partais pas dans l’inconnu et je voulais vraiment voir de quoi j’étais capable de faire à ce niveau-là avec un coach qui n’est plus à présenter et des joueurs qui ont connu ce niveau-là". C'est avec un esprit de revanche sur sa saison avranchinaise que le joueur qui soufflera bientôt sa 30^e bougie va donc entamer cette saison.

Alors que Benjamin Morel, le technicien de la montée en N2, n'a pas trouvé de terrain d'entente avec ses dirigeants pour prolonger l'aventure, l'AS Villers a engagé l'expérimenté Bruno Luzi pour s'asseoir sur son banc. ©Damien Deslandes

> N2. J1 - Wasquehal / AS Villers, samedi 17 août à 18 heures au Stade Lucien-Montagne.