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Et le champion est... Oissel !

Après leur succès face au SU Dives-Cabourg lors de la dernière journée de National 3 (4-1) synonyme de montée à l'étage supérieur, les hommes de Romain Djoubri laissent éclater leur joie dans le vestiaire.

Après leur succès face à Dives (4-1), les hommes de Romain Djoubri laissent éclater leur joie dans le vestiaire.

Il aura donc fallu attendre la 26e journée pour connaître l'identité du champion. Alors qu'il ne restait plus que deux candidats pour l'accession en National 2 dans la dernière ligne droite, le CMS Oissel a résisté à la pression exercée par Mondeville. Comptant un nombre de points identiques avec l'USONM avant cet ultime « round », les banlieusards rouennais possédaient l'avantage au classement grâce à leur deux succès aux dépens de leur concurrent direct (le goal-average particulier départageant les équipes en cas d'égalité et non la différence de buts générale). "Avec ce point virtuel en plus, on savait qu'on avait notre destin entre nos mains. Si on gagnait à Dives (une lanterne rouge déjà condamnée depuis plusieurs semaines), on n'avait pas besoin de se soucier du résultat de Mondeville*. C'était un gros avantage", ne cache pas l'entraîneur Romain Djoubri (45 ans). Et les partenaires d'Alseny Cissokho n'ont pas tremblé en s'imposant 4-1. "C'est une belle histoire qui se termine de manière exceptionnelle".

Car au coup d'envoi de la saison, les Oisseliens n'étaient pas du tout programmés pour monter. Joueurs, coach, dirigeants…, le CMSO a quasiment démarré d'une page blanche. "Le club avait des difficultés financières. On ne pouvait plus se permettre de garder autant de contrats fédéraux. Après la démission du président de l'époque (Charles Maarek), on a eu beau leur présenter notre projet, certains joueurs ont pris peur. Du coup, on a dû faire face à un exode. On est repartis avec seulement 10% de l'effectif", rappelle Romain Djoubri qui a succédé à Eric Fouda l'été dernier. Promu en N3 avec le FC Rouen lors de l'exercice précédent, cet « enfant du pays » est revenu dans un club où il a tout connu ou presque (joueur, éducateur…). "Comme me le dise certains anciens, c'est un retour fracassant", en plaisante le manager général d'Oissel.

Joueurs, coach, dirigeants..., une feuille quasi-blanche

Une restructuration à tous les niveaux qui explique en grande partie des débuts poussifs. "La mayonnaise a prise", en sourit aujourd'hui le manager général du CSMO. "Au départ, on visait un maintien confortable entre la 6e et la 9e place". Mais après deux défaites et autant de matches nuls au bout de quatre journées, les « Bleu et Blanc » se destinaient plutôt à lutter pour leur survie. "Suite à notre élimination en Coupe de France à Bretteville-sur-Odon (R1, au 6e tour, 1-1, 5-4 tab), on se rend chez la réserve de Malherbe qui vient d'en passer cinq à Quevilly-Rouen. On se dit que si on affiche le même visage que le week-end d'avant, on va être la risée du foot régional". Mais c'est tout le contraire qui se produit avec un succès 2-0 des coéquipiers d'Alseny Cissokho. "Derrière, on reçoit Mondeville, le grand favori de la poule. Et on gagne de nouveau. A ce moment-là, il y a eu une prise de conscience individuelle et collective. Notre dynamique était née". Les hommes de Romain Djoubri enchaînent 13 rencontres sans défaite dont 11 victoires.

Si les Oisseliens ont composté leur ticket pour l'étage supérieur, c'est en grande partie grâce à leur faculté à répondre présent le jour j. "On doit être les seuls à avoir battu à deux reprises Mondeville et Saint-Lô". Des rendez-vous au sommet qui ont grandement influencé l'issue de la saison. "Quand on s'impose à Saint-Lô en janvier (J13), cette équipe réalisait un parcours parfait tant en championnat qu'en Coupe de France (les Manchois ont été éliminés en 1/16e de finale par Les Herbiers le 24 janvier). Ce soir-là, on s'est emparés du fauteuil de leader", pointe l'ex-coach du FC Rouen. "Il y a eu aussi notre succès face aux Mondevillais à l'extérieur en mars (J20). En cas de victoire, ils portaient leur avance à sept points. Autant vous dire qu'on ne les aurait jamais revus".

Se professionnaliser pour préparer la N2

A la rentrée, Oissel va donc découvrir pour la première fois en 50 ans d'histoire la quatrième division nationale. "Le plus dur reste à venir", reconnaît Romain Djoubri ; un technicien normand légèrement effrayé par la perspective d'évoluer en N2. "Le fossé avec le N3 est grand. Quand vous vous trouvez à ce niveau, vous êtes plus proche du National que de la N3. Ma hantise serait de ne pas y faire bonne figure. Je ne veux pas vivre une saison galère". Pour répondre à ces nouvelles exigences, le club oisselien - à défaut de disposer de moyens financiers conséquents (on évoque un budget autour des 650 000 €) - doit « se professionnaliser ». "On va passer de quatre séances hebdomadaires le soir à six-sept entraînements par semaine. Notre volonté est de conserver l'ossature du groupe qui a décroché la montée. C'est une forme de récompense. Mais pour ceux qui ont des emplois avec certaines contraintes horaires, ça va devenir compliqué de conjuguer les deux". D'ici le week-end des 11-12 août ; date de la reprise du championnat, le travail ne va pas manquer pour Romain Djoubri et ses dirigeants.

*Alors qu'ils menaient 1-0 sur la pelouse de Pacy-Menilles, les Mondevillais - qui avaient appris à la mi-temps que Oissel menait 3-1 face à Dives-Cabourg - se sont finalement inclinés 2-1.

CMS Oissel

> Créé en 1968.

> Président : Eric Lelièvre (depuis janvier 2018).

> Manager général : Romain Djoubri.

> Environ 600 licenciés

> 33 équipes avec l'équipe première en N2 et la réserve en R1.

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