Après une saison en dents de scie néanmoins conclue par un maintien salvateur, le CMS Oissel va de nouveau repartir pour un tour de piste en National 3. Toujours sous la gouverne de Dramane Dillain, le club de la couronne rouennaise a annoncé quelques recrues parmi lesquelles un certain Yanis Zeghoudi. Le milieu offensif, doté d'un profil percutant, risque de faire des étincelles du côté du stade Marcel-Billard et si son nom vous dit quelque chose, c'est parce que le natif du Havre évoluait du côté de Quevilly - Rouen métropole la saison dernière. "On m'avait proposé de rejoindre la N3 et, si je performais, de m'entraîner la semaine avec la Ligue 2", explique le joueur de 20 ans au sujet de son court passage à QRM. "Le problème, c'est qu'avec la situation dans laquelle était le club en Ligue 2 (l'équipe a fini par descendre en National), ça a été compliqué de me faire confiance". De manière générale, cette expérience quevillaise n'a pas été couronnée de succès. Le joueur, doté d'un talent avéré, n'a jamais réussi à se lancer convenablement. Malgré 20 apparitions avec la réserve, il n'a pas trouvé le chemin des filets.
C'est donc peu dire que Yanis Zeghoudi va commencer le prochain exercice avec une faim à assouvir. "Je n'ai même pas signé la moindre passe décisive", déplore le milieu de terrain, toujours au sujet de la saison dernière. "Je n'avais pas la confiance du coach (William Louiron). Après des matches où on me disait que j'avais été le meilleur sur le terrain, je pouvais enchaîner par des rencontres où je me retrouvais remplaçant parce qu'il y avait des redescentes de Ligue 2 ou un changement de dispositif". S'il a assurément sa part de responsabilité, le jeune joueur fonctionne à l'affect et à la confiance et ça tombe plutôt bien puisque son nouvel entraîneur croit manifestement en lui. Alors pourquoi avoir choisi le CMS Oissel comme nouveau point de chute ? "Ici, on m'a expliqué ce qu'on attendait de moi, ça s'est fait naturellement, je l'ai bien senti. Quand le coach te dit 'Tu es la recrue qu'on voulait, si ce n'est pas toi, ce sera difficile d'aller chercher un joueur de ta qualité', tu ne peux qu'adhérer".
Du HAC à Gonfreville jusqu'au haut niveau ?
Yanis Zeghoudi a sans doute autant de talent dans les pieds que de rêves dans la tête. Néanmoins, le jeune joueur passé par le SC Frileuse a déjà essuyé quelques épreuves et déconvenues qui l'ont forgé et lui ont permis de prendre un peu de hauteur sur le milieu du ballon rond. "J'ai compris que le football, ce n'est pas forcément que les pieds", glisse-t-il au sujet de son passage mitigé à QRM. Quelques années en arrière, le milieu de terrain avait connu une vraie désillusion alors qu'il était en formation au Havre AC. "Quand j'étais encore un ado, j'ai eu des problèmes de comportement, à 16 ans, je me suis battu au lycée, ce n'était même pas au foot", confie-t-il. "J'avais un (contrat) aspirant et ils ne m'ont pas gardé alors que j'étais capitaine et surclassé. Ça m'a fait mal, je me suis demandé comment j'allais faire, mais j'ai eu un déclic, ça m'a fait grandir et je me suis lâché". Repéré ensuite dans son quartier par un certain Gaël Angoula, ex-joueur devenu arbitre professionnel, Yanis Zeghoudi a connu une autre expérience dans un milieu professionnel au SCO Angers mais ne s'y est pas éternisé.
C'est du côté de l'ESM Gonfreville que le jeune joueur a fait son retour en grâce sur la scène normande. Au sein d'une talentueuse génération de U-19 Nationaux qui n'a toutefois pas réussi à se maintenir, le jeune homme a brillé en 2022-2023 au point d'intégrer, avec certains partenaires, l'équipe de Rachid Hamzaoui en National 3. Les débuts du meneur de jeu ne sont alors pas passés inaperçus : ses cinq premiers matches au cinquième échelon l'ont vu marquer à quatre reprises, ce qui n'a pas échappé à QRM notamment. La suite, on la connaît. Désormais, c'est sous le maillot ossélien, dans un groupe de N3 relevé où se mêleront Normands, Corses et Franciliens, que Yanis Zeghoudi va poursuivre sa quête : celle s'atteindre le plus haut niveau. "Je me suis toujours relevé et j'ai toujours réussi à montrer mon football, un jour ou l'autre ça va toquer à la porte. D'ailleurs, le monde pro, j'y crois toujours, sinon j'arrête le foot. Je ne suis pas orgueilleux, il faut être réaliste et ambitieux. Comment avancer sans ambition ? C'est comme dans le travail. C'est excitant de se dire 'Je n'ai encore rien fait dans le football, pourquoi pas moi demain ?'".