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10 ans après, Mustapha Benzia et les Rouennais ramènent le National à Diochon

Cadre du FC Rouen depuis six ans, le milieu Mustapha Benzia découvre le National à 33 ans et le milieu de terrain a encore beaucoup d'appétit. ©FC Rouen

Cadre du FC Rouen depuis six ans, le milieu Mustapha Benzia découvre le National à 33 ans et le milieu de terrain a encore beaucoup d'appétit. ©FC Rouen

Le moment tant attendu est arrivé. 3 738 très longs jours plus tard, les supporters rouennais vont enfin avoir le droit de retrouver le National au Stade Robert-Diochon. La venue de Nîmes ce vendredi dans la capitale normande est en effet un véritable événement et il sera vécu comme tel à la fois par les suiveurs du club et par les joueurs eux-mêmes. Pour sa septième saison au FCR, Mustapha Benzia a déjà connu bien des émotions mais il s'attend à vivre quelque chose de spécial. "Je sais déjà qu'on fera pas mal de monde cette année, on sait très bien que le public sera derrière nous mais c'est aussi à nous de faire en sorte de ramener des supporters au stade avec nos prestations", glisse le milieu de terrain, en toute clairvoyance. "Ça fait pas mal d'années que je suis au club et quand on arrive à emmener le public derrière nous, je peux confirmer que le rôle de 12e homme est vraiment intéressant".

"Je savais que ce club allait retrouver son niveau vu l'engouement qu'il y a derrière et les supporters incroyables que nous avons"

En déplacement à Dijon le week-end passé (J1. 0-0, vendredi 11 août), les Rouennais ont pu se faire une triple idée du nouveau monde dans lequel ils ont mis les pieds. Opposés dans un stade de 16 000 places à une formation qui fréquentait il y a peu la Ligue 1, les protégés de Maxime d'Ornano ont livré "une bonne première". "On était impatient de commencer, sans trop d'appréhension même si la plupart de l'effectif découvre le niveau", confirme « Mus » comme on le surnomme. En plus d'être les seuls promus à avoir ramené d'entrée un bon point, les partenaires de Clément Bassin ont aussi eu le plaisir d'avoir un avant-goût de la ferveur qui va les accompagner cette année, quand bien même ils y sont évidemment déjà habitués. "Je crois qu'il y avait environ 150 supporters dans le parcage visiteur à Dijon, on ne peut que les en remercier".

Le début de la nouvelle histoire en National s'accompagne forcément d'une forme de soulagement général. Pour Mustapha Benzia, c'est la réalisation d'un objectif de longue date qu'il n'avait jamais caché même en rejoignant le FCR alors que celui-ci évoluait encore en National 3. "J'ai connu pas mal de choses dans ce club, je suis arrivé en 2017 et j'ai toujours annoncé que j'avais l'intention de jouer au plus haut niveau, c'est ce que j'ai dit dans plusieurs médias", déclare le milieu historique du FCR. "J'ai connu deux montées (...) Je savais que ce club allait retrouver son niveau vu l'engouement qu'il y a derrière et les supporters incroyables que nous avons. Ça travaille dans l'ombre, je savais qu'on allait revenir, la question, c'était de savoir quand".

Il vient de disputer son 150e match avec le FCR

Quand il regarde dans le rétroviseur, Mustapha Benzia n'est pas du genre à perdre le fil de sa trajectoire. À 33 ans (il les a fêtés mercredi), l'ex-Osselien vient en effet d'entamer sa toute première saison au troisième échelon national avec le FC Rouen et ce n'est pas parce qu'il vit actuellement le pic de sa carrière qu'il compte désormais se ranger sur le bas côté. "Je me rends compte que je fais partie d'une aventure incroyable où on a pu remettre le club entre guillemets à sa place. Est-ce qu'on a le sentiment du devoir accompli ? Oui et non ! L'appétit vient en mangeant et moi, je suis quelqu'un de compétiteur. Il faut rester humble, travailleur, garder de l'humilité mais moi, j'estime que le club doit retrouver la Ligue 2. Ça prendra le temps que ça prendra, le plus important, c'est que ce soit bien fait".

"Jouer là avec ce club, son histoire, son public et tout ce qu'il y a autour, je savais très bien qu'il n'y avait pas mieux"

La sentinelle du FC Rouen mesure sans doute mieux que la plupart de ses camarades la valeur qu'ont les semaines actuelles. Exception faite du gamin du club Clément Bassin, il est désormais le plus ancien de l'effectif et des moments historiques, il en a connu en nombre avec le club seinomarin, certains plus marquants que d'autres. "Dans mes meilleurs souvenirs, c'est difficile de ne pas citer le match de Coupe de France contre Metz où on arrive à gagner 3-0 contre une Ligue 1", rembobine le milieu de terrain. "Dans mes matches les plus mémorables, il y a aussi ceux où on est monté, Dieppe pour celle en N2, Evreux en mai avec le retour incroyable et les supporters qui nous attendaient à Diochon. Je pourrais même rajouter le match retour au Racing la saison dernière, le 0-0. C'est le tournant du championnat, moi, je le prends positivement".

Sur une trajectoire ascendante avec le FCR, Mustapha Benzia fait partie des joueurs très estimés par les supporters pour ce qu'il produit sur le terrain mais également pour son attitude en dehors. L'ancien joueur de Sotteville fait désormais partie de ces éléments qui auront découvert le National sur le tard. "Je prends ça à bras ouverts, c'est la récompense d'un travail acharné pendant pas mal d'années", confie-t-il. "J'estime que j'ai été patient car on m'avait déjà offert de jouer en National mais j'ai toujours refusé les propositions. Je savais que je pouvais atteindre cet objectif avec le FC Rouen. Jouer là avec ce club, son histoire, son public et tout ce qu'il y a autour, je savais très bien qu'il n'y avait pas mieux". Vendredi, à l'heure de sortir du tunnel et de s'imprégner des vibrations de Diochon, le joueur qui a disputé son 150e match sous les couleurs rouennaises face à Dijon risque fort d'être saisi par une forte émotion, mêlée d'adrénaline et, forcément, de fierté. 

> N1. J2 - FC Rouen (10e - 1 point) / Nîmes Olympique (6e - 1 point), vendredi 18 août à 19 H 30 au Stade Robert-Diochon.

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