Nouveau président du FC Rouen
"Un rêve d’enfant"
"C’est un rêve d’enfant. L’attache avec le FCR est immense. Depuis toujours, je suis un fervent supporter du club. Je me rendais au stade au début des années 1980, à la grande époque où Rouen évoluait en première division, dans la tribune Shell (rebaptisée, aujourd’hui, Lenoble). Maintenant, ce n’est pas ma personne qui est importante. Comme l’a très bien exprimé Charles (Maarek) : les dirigeants passent, l’institution reste. Ce club, on l’adore tous et on peut dire ce qu’on veut mais on est tous d’accord pour affirmer qu’il n’est pas à sa place en N2. Mon souhait est de faire revivre aux supporters la période que j’ai eu la chance de connaître quand il était en D1. A cette époque, on a vécu des moments extraordinaires, fabuleux".
A Diochon, le samedi, le vendredi soir ou le dimanche après-midi
Cette saison, trois clubs se partageront Diochon. En plus du FCR et de QRM, promu en L2, les rugbymen du RNR (Pro D2) disputeront toutes leurs affiches à domicile dans cette enceinte. Conséquence, en fonction des différents calendriers, il risque d'y avoir régulièrement embouteillage le week-end. Alors que les rencontres de N2 sont normalement fixées au samedi, en fin d'après-midi (18 ou 19 heures), celles des « Diables Rouges » pourraient être ponctuellement décalées. "On est en discussions avec la Métropole pour jouer le vendredi soir", indique le président Nicolas Mayer-Rossignol. "Et si ce n'est pas possible, nos matches auront lieu le dimanche après-midi (avec un coup d'envoi à 15 heures)". Un cas de figure qui pourrait se produire dès le 29 août, pour le premier rendez-vous de la saison à Diochon* ; QRM accueillant le Paris FC la veille.
*En raison des travaux au Stade Diochon avec notamment la pose d'une pelouse hybride, la réception de Poissy, prévue au 14 août, a été inversée.
Objectif N1 à moyen terme
"Donner des échéances ne peut que décevoir les gens"
"Ne nous cachons pas, on veut monter en N1. S’y stabiliser dans un premier temps avant de viser la Ligue 2. Maintenant, on ne se fixe pas cet objectif dès cette saison, on ne s’impose pas de pression inutile. Une échéance ? Ça ne veut rien dire. En donner ne peut que décevoir les gens si on ne les respecte pas. Après, si vous me demandez où je vois le club dans cinq ans, je vous répondrais : pas en N2, c’est certain. Aujourd’hui, on repart sur des bonnes bases. J’ai été frappé par la joie qui animait les joueurs à la reprise (le 1er juillet) : ils se racontaient des histoires, ils accueillaient les nouveaux, ils se marraient… On veut prendre du plaisir et en donner, que les gens aient envie de revenir au stade. On a tous besoin de revoir du foot, de penser à autre chose, de se retrouver, de célébrer des victoires".
La situation financière
"On a diminué notre masse salariale de 300 000 €"
"Que ce soit sur le passé ou l’avenir, notre passage devant la DNCG s’est très bien déroulé (le gendarme financier n’a prononcé aucune mesure à l’encontre du FCR). On a une trésorerie extrêmement saine, des capitaux propres qui sont très bons. De toute façon, est-ce que vous avez eu vent d’un seul fournisseur qui n’a pas été réglé ? Ou d’un joueur qui a été payé en retard ? La réponse est non. Par rapport à la saison passée, on a diminué notre masse salariale joueurs et staff d’environ 300 000 €. On a notamment réduit notre groupe pour l’équipe première en le passant de 26-27 joueurs à une vingtaine. Les départs d'Adama Sidibé et de Mahamadou Diarra ne rentraient pas dans ce cadre, surtout à une semaine de la reprise du championnat. On voulait s'appuyer sur les joueurs sous contrat (les deux joueurs en question étaient liés jusqu'en 2022). Maintenant, ils ont reçu des propositions visiblement plus intéressantes. Et il n'est pas question pour moi de retenir les joueurs par l'argent. Pour cette saison (2021-2022), on va partir sur un budget légèrement supérieur à 1,3 M€. En parallèle, on est en train d’augmenter nos recettes avec la mise en place de partenariats. Je pourrais en parler début septembre. Il ne faut pas s’attendre à des dépenses somptuaires, à des rêves démesurés. Ce n’est pas le style de la maison".
Mondy Prunier défendra bien les couleurs du FC Rouen
Du côté du FCR, c'est un peu le feuilleton de l'été. Alors que sa signature a été annoncée dès le début du mois de juin, Mondy Prunier (21 ans) n'a toujours pas posé ses valises en Normandie. La faute à des problèmes administratifs retardant l'arrivée du serial buteur haïtien qui évoluait en D1 guadeloupéene la saison dernière. Toutefois, Maximilien de Wailly l'assure : "Le nécessaire a été fait". Mais pourquoi cela a-t-il pris autant de temps ? "Son inscription sur le site de la préfecture a pris plus de temps que prévu et le passeport de Mondy n'était plus en cours de validité. Il vient de le renouveler. Plus rien ne s'oppose à sa venue".
Son duo avec Charles Maarek
"A mon avis, il a été injustement décrié"
"Si je suis dans ce projet, c’est parce que je le mène avec Charles. On se connaît depuis 15 ans. On a eu un coup de foudre réciproque (sourire). On s’est rencontrés par le biais du FC Rouen. Depuis, on a fait beaucoup d’affaires immobilières ensemble. A mon avis, il a été injustement décrié. Par mon parcours professionnel, j’ai toujours travaillé avec des personnes en qui j’ai confiance. Vous savez, dans les banques d’affaires, les choses sont plutôt cadrées. Avec Charles, notre binôme fonctionne très bien. Il a une connaissance du sportif bien plus aigüe que la mienne. Il est impliqué dans la validation de l’arrivée des joueurs. De mon côté, je suis plus impliqué sur la gestion financière du club, sur la maîtrise des partenariats, sur la relation avec les administrations et les politiques…".
Les relations avec les supporters
"Nos supporters sont super importants pour le club, les joueurs et nous"
"C’est vrai qu’on a traversé une période assez mouvementée mais la situation s’est déjà stabilisée par rapport à ce qu’elle a pu être. Nos supporters sont super importants pour le club, les joueurs et nous. Ils mettent une ambiance incroyable. Avec les Culs Rouges, on a beaucoup échangé, on a créé un dialogue. Ils avaient monté un projet(2) et j’ai le plus grand respect pour ça car ce n’est pas toujours facile de mobiliser des investisseurs. On a rencontré leur bureau, on leur a fait des propositions. On est tout à fait disposé à augmenter leur participation (dans le capital de la SASP) et à leur octroyer un poste au comité de direction (où siègent actuellement Maximilien de Wailly, Charles Maarek et Bruno Grouin). A une très courte majorité, leurs adhérents n’ont pas choisi cette solution. Ils voulaient obtenir beaucoup plus ou rester à leur position d’origine. L'annonce du boycott des stades par les Rouen Fans ? Je respecte leur décision. S'ils considèrent que la mise en place du pass sanitaire restreint certaines de leurs libertés fondamentales... Maintenant, ils laissent la possibilité à leurs adhérents de venir. J'espère que beaucoup le feront car on a besoin des supporters".
(1)Après la vente des parts de Fabrice Tardy, ancien président et actionnaire principal du FCR, cinq actionnaires composent la SAS (Société par actions simplifiées) : Charles Maarek (45%), Maximilien de Wailly (34%), Bruno Grouin (6,7%), les Culs Rouges (6,7%) et l’association (4%).
(2)La Fédération des Culs Rouges avait élaboré un projet de « Socios » avec pour objectif, à terme, que le FCR soit dirigé par ses supporters.
Avec la Métropole, une relation « Je t'aime moi non plus »
Au FCR, la vie ne ressemble jamais à un long fleuve tranquille. En témoigne il y a quelques semaines, cette passe d'armes, via des communiqués, avec Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen et président de la Métropole. En cause, le non-versement aux « Diables Rouges » d’une subvention de 80 000 € provisionnée pour l’exercice 2020-2021. "Nous avons demandé aux dirigeants rouennais un projet détaillé pour nous expliquer les actions menées en matière d’éducation par le sport, d’inclusion et de sport féminin", s'était défendu à l'époque NMR qui s’était signalé il y a quelques mois en indiquant vouloir "remettre l’église au milieu du village", référence à la rivalité incessante avec le voisin QRM.
Depuis, le dialogue entre les deux parties a été renoué. "Nos relations se sont apaisées", confirme Maximilien de Wailly. "On a pris note des remarques de la Métropole. On a effectué un gros travail pour fournir tous les éléments demandés. Nicolas Mayer-Rossignol est très impliqué dans notre dossier". Les deux camps ont prévu de se revoir en septembre.