Site icon Foot Normand

Iwan Postel (FC Rouen) : "M. Maarek ne m'a pas trouvé. C'est moi qui ai trouvé le club"

Pour sauver le FCR d'un dépôt de bilan, les nouveaux dirigeants rouennais, ici, le président Iwan Postel, ont procédé à deux augmentations de capital de 2,2 M€ et 500 000 €. ©Bernard Morvan - FCR

Pour sauver le FCR d'un dépôt de bilan, les nouveaux dirigeants rouennais, ici, le président Iwan Postel, ont procédé à deux augmentations de capital de 2,2 M€ et 500 000 €. ©Bernard Morvan - FCR

Dans quelles circonstances Tarkan Ser a-t-il jeté son dévolu sur le FC Rouen ?

"Tarkan Ser voulait racheter un club. Au départ, on m'a suggéré des noms. Par la suite, j'ai commencé à chercher par moi-même. Ligue 1, Ligue 2, Ligue 3 (National)... Je me suis rendu compte que 90% des clubs sont à vendre. Et je suis tombé sur le FC Rouen. J'ai découvert ses 125 ans d'histoire, sa popularité, sa ferveur locale... S'il y en avait un club à racheter, c'était celui-ci et aucun autre. D'ailleurs, c'est très important de ne pas laisser dire tout et n'importe quoi. On ne m'a pas trouvé, M. Maarek ne m'a pas trouvé, c'est moi qui ai trouvé le club. Je ne voudrais pas que dans quelques temps, on réécrive l'histoire".

Pour autant, au cœur de la procédure de reprise du club, vous avez failli jeter l'éponge quand la DNCG a rétrogradé le FCR, en première instance, en National 2...

"Je pense que la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion), qui s'était fait berner précédemment, avait une très grosse dent contre Rouen et son ancien président. M. Maarek était tellement inconscient par rapport à la situation du club qu'il voulait nous accompagner à la DNCG. Mais s'il était venu, ce n'est pas en N2 qu'on aurait été relégué, mais en Régional 225 ! Encore aujourd'hui, je ne comprends pas qu'on ait été recalé la première fois. A travers une augmentation de capital de 2,2 M€, on renflouait les caisses du club à 100%, on remboursait les fournisseurs locaux, on épurait les dettes, notamment celle contractée auprès de l'Urssaf qui était colossale... Mais on nous a refusé notre projet. C'est une ineptie comptable. La DNCG voulait qu'on dépose l'argent sur les comptes du club avant de l'étudier. Nous, on a répondu qu'il était à la Carpa(1) avec la garantie de le transférer une fois que le club serait maintenu en National 1. C'était un cercle un peu vicieux. De plus, la DNCG nous demandait 1,5 M€ de garanties supplémentaires. Il en était hors de question, c'était non-négociable. C'est pourquoi on a décidé de ne pas faire appel. Tout le monde m'a traité de fou, tout le monde pensait que je bluffais".

(1)La Carpa (Caisse autonome des règlements pécuniaires des avocats) est un organisme de sécurisation des opérations de maniements de fonds réalisées par les avocats pour le compte de leurs clients.

C'est à ce moment-là que Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen et président de la Métropole, est intervenu* ?

"Je l'ai rencontré. Il m'a demandé ce qu'il pouvait faire sachant qu'il a bien vu que notre projet était sérieux. Il est allé aux renseignements. Maintenant, je ne sais pas avec qui exactement M. le Maire a échangé. Toujours est-il que la situation s'est débloquée. On a eu des discussions beaucoup plus positives avec la DNCG. Et finalement, on a trouvé un accord qui convenait à toutes les parties. On a procédé à une deuxième augmentation de capital de 500 000 €. De toute façon, on savait qu'on allait devoir remettre de l'argent. Autant les injecter dès le départ. Economiquement, ça a du sens".

*Selon nos confrères de Paris-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol a appelé Philippe Diallo, le président de la FFF.

Avec un budget d'environ 4 M€ pour cette saison 2024-2025

Avec les deux augmentations de capital ; la première de 2,2 M€, la seconde de 500 000 €, Tarkan Ser et son bras droit, Iwan Postel, ont assaini la situation financière du FCR. "On est à jour au niveau de la redevance du stade, de l'Urssaf, des impôts ; ce qui représentait une grande partie des dettes du club. On a réglé aussi les salaires en retard, les primes", détaille le nouveau président des « Diables Rouges » qui a eu la désagréable surprise de découvrir quelques « cadavres dans les placards » à son intronisation. L'un des principaux concernant la location d'appartements comprise dans la rémunération de certains joueurs mais qui ne figurait nulle part dans la comptabilité !

Désormais actionnaire principal du club rouennais, en possédant un peu plus de 90% du capital, après l'avoir racheté 20 000 € à une société appartenant à Charles Maarek, Tarkan Ser va également, à travers son entreprise Black Eagle (achats et ventes de jets privés), en devenir l'un des principaux partenaires à hauteur de 400 000 € par saison (en s'affichant sur la face avant du maillot), soit un dixième du budget qui devrait se porter à environ 4 M€ pour l'exercice 2024-2025. "On paye pour voir. Et là, on a remisé", explique Iwan Postel en utilisant une métaphore qui plaira aux adeptes du poker. La Métropole de Rouen va, comme si elle s'y était engagée par la voix de son président, Nicolas Mayer-Rossignol, tripler sa subvention ; celle-ci passant de 210 000 à 630 000 €. Il convient de noter que QRM, le club voisin, percevra une somme identique. Sur le plan privé, "à l'avenir, on aura des plus gros sponsors pour aller plus haut. S'il les faut maintenant, on les aura maintenant, s'il les faut plus tard, on les aura plus tard", lance le président du FCR qui annonce aussi l'arrivée prochaine d'un nouvel associé aux côtés de Tarkan Ser.

Quitter la version mobile