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Iwan Postel (FC Rouen) : "Personne ne va me convaincre que ce n'est pas faisable de monter dès cette année"

Loin de la langue de bois traditionnelle qui anime les dirigeants français, Iwan Postel, le président du FCR, affiche publiquement de grandes ambitions pour ses « Diables Rouges ». ©Bernard Morvan - FC Rouen

Avec seulement un point sur six engrangé (match nul 2-2 contre Nancy et défaite 2-1 face à Aubagne après avoir, à chaque fois, mené au score), le FCR n'a pas débuté son championnat sur des bases élevées. Bien sûr, il ne s'agit que des deux premières journées et pas un observateur, à ce jour, ne peut savoir à quoi ressemblera la saison des « Diables Rouges ». Avant le coup d'envoi de ce nouvel exercice de National 1, Iwan Postel, lui, ne cachait pas ses grandes ambitions pour « son » club. "On va monter en Ligue 2 cette année", lance, avec un aplomb presque déconcertant, le président rouennais. "Personne ne va me convaincre que ce n'est pas faisable". Autant dire qu'un tel discours tranche avec les habitudes franco-françaises mélangent souvent de discrétion, de prudence et aussi de langue de bois quand il est question d'afficher ses objectifs.

Mais de tout cela, Iwan Postel n'en a cure, lui, le citoyen du monde qui parle couramment cinq langues (anglais, néerlandais, italien, turque en plus du français) et deux autres de manière plus occasionnelle (allemand et espagnol). "J'avais dit qu'on sauverait le club, j'avais dit qu'on le ressusciterait, j'avais dit qu'on le pérenniserait, c'est ce qu'on est en train de faire, et je dis qu'on va monter en Ligue 2". Attention, toutefois, le dirigeant rouennais ne conditionne pas l'engagement de Tarkan Ser, le propriétaire turc du FCR, à une accession immédiate en deuxième division. 

"Je suis dans le même état d'esprit que Djokovic quand il a huit ans et qu'il déclare qu'il va gagner Wimbledon"

"Si on ne monte pas, on ne va pas en mourir mais quand je visionne un objectif, si on n'y croit pas dès le départ, on n'y croira jamais. Bien sûr, si, à la mi-saison, on est dernier avec dix points de retard sur l'équipe qui nous devance et que je continue à annoncer la montée, il faudra m'enfermer (rires). Mais aujourd'hui, si je vous dis que l'objectif est de se maintenir, je vous mens. Moi, je suis dans le même état d'esprit que (Novak) Djokovic quand il a huit ans et qu'il déclare qu'il gagnera Wimbledon". S'il épouse une trajectoire similaire au champion de tennis serbe aux 24 titres du Grand Chelem, ce n'est pas en Ligue 2 qu'on retrouvera le FCR d'ici quelques années...

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Terrains, vestiaires, infrastructures... Iwan Postel et le projet de La Petite Bouverie

Les joueurs du FC Rouen effectuent déjà certaines de leurs séances sur le complexe de La Petite Bouverie. ©FC Rouen

Pour la première fois depuis la naissance de l'entité QRM en 2015, le FCR a rattrapé son voisin en fréquentant le même niveau que lui ; les « Rouge et Jaune » venant d'être relégués en National tandis que les « Diables Rouges » ont été sauvés économiquement par Tarkan Ser. Conséquence, alors qu'ils se partageaient déjà les vestiaires de Diochon depuis la saison passée (ceux à gauche du stade quand on se trouve dans le tunnel d'accès à la pelouse pour les hommes de David Carré, à droite pour les protégés de Maxime d'Ornano), les deux clubs s'entraînent désormais une semaine sur deux sur La Ferme ; le terrain historique du FCR mais qui était utilisé quasi-exclusivement par QRM ces dernières années (au motif pour la Métropole que c'était l'équipe qui évoluait dans la division la plus élevée dans la hiérarchie du football français). Pour cet exercice 2024-2025, la priorité est donnée à celui qui joue à domicile le vendredi suivant.

"Réaménager les deux terrains, se doter de vestiaires, d'une salle de gym..."

Au-delà de son aspect cocasse, ce qui pourrait d'ailleurs engendrer quelques tensions avant les « derbys » (chaque camp pouvant librement observer les séances de l'autre), cette situation témoigne surtout de l'absence criante d'infrastructures dans une agglomération comptant pratiquement 500 000 habitants. "C'est bien simple, on manque de tout", ne passe pas par quatre chemins Iwan Postel. Conscient de cette ineptie qui pénalise « son » club, le président rouennais défend un déménagement permanent à La Petite Bouverie. Dans son esprit, ce complexe où les coéquipiers de Clément Bassin effectuent déjà certains de leurs entraînements serait exclusivement réservé aux « Diables Rouges ».

"L'idée serait de réaménager les deux terrains pour qu'ils soient praticables 365 jours par an, de se doter de vestiaires, d'une salle de gym, d'une salle de réunion, de bureaux...", expose Iwan Postel. "Des conditions dignes d'un club de Ligue 2 car c'est dans cette division qu'on évoluera", martèle-t-il. Un tel projet ne peut bien sûr se mettre en place du jour au lendemain. "On partirait pour deux ans. C'est pourquoi il faut le définir dès aujourd'hui". Reste à savoir qui financerait ces travaux ? "La mairie", répond du tac au tac le président rouennais. "Si ce n'est pas le cas, on peut trouver des accords où on achètera du foncier. Mais si c'est nous qui finançons, on sera complètement chez nous".

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