La ville de Rouen possède la particularité de disposer cette saison deux clubs fréquentant la même division avec le FCR et QRM. C'est la seule dans ce cas Ligue 1, Ligue 2 et National confondus. Conséquence de cette situation et faute d'infrastructures suffisantes ainsi que d'une politique sportive claire à l'échelle de la Métropole, les deux entités se partagent tout : Diochon (avec également les rugbymen du RNR), le terrain d'entraînement de La Ferme, les vestiaires, les subventions des collectivités, les partenaires... "On ne se rend pas compte à quel point c'est une ineptie. C'est obligatoire que ce soit voué à l'échec", affirme Iwan Postel. Pour le président des « Diables Rouges », cette cohabitation contrainte et forcée constitue un "handicap sur tous les plans" pour son club. "Si on parle d'injustice, à mes yeux, elle est beaucoup plus importante pour le FCR. Vous aurez du mal à me convaincre du contraire. J'ai une grande connaissance du dossier. Au mois de juin, je m'y suis consacré 24 heures sur 24. Je ne dormais quasiment plus, j'ai pris dix ans d'un coup, j'ai presque fini à l'hôpital tellement je me suis impliqué".
Pourtant, Iwan Postel reconnaît des qualités chez son voisin : "leur parcours sportif et leur gestion financière exemplaire. Il faut le respecter". S'il n'a eu aucun échange avec les dirigeants quevillais depuis son arrivée à la tête du FCR, le bras droit de Tarkan Ser, l'homme d'affaires turc qui a sauvé les « Diables Rouges » du dépôt de bilan, n'est pas opposé à rencontrer Michel Mallet, son alter ego chez les « Rouge et Jaune ». "Ça serait avec plaisir. Je n'ai entendu que des bonnes choses sur lui". Pas certain qu'en lisant ces lignes la réciproque soit vraie. Car Iwan Postel a un avis tranché sur QRM. "Ce club n'a rien à faire à Diochon. Diochon, c'est le FCR, le club de Rouen, c'est le FCR. Ce n'est quand même pas nous les intrus". Voilà qui est lancé.
Retour à Lozai, juge de paix sportif et absorption
Sa solution ? "Que QRM retourne chez lui (sous-entendu à Lozai). Moi, je n'aurais pas envie d'habiter chez mon voisin. Maintenant, peut-être qu'au fur et à mesure des années, il se sent chez lui, notamment avec la bannière métropolitaine", commente le président rouennais pour qui le rectangle vert pourrait servir de juge de paix pour départager les deux clubs. "Il faudra le battre. Cette saison, ça risque d'être difficile car il descend de Ligue 2". En attendant de prendre éventuellement le dessus ballon aux pieds et à défaut de voir les « Rouges et Jaunes » déménager, Iwan Postel préconise une alternative sans vraiment trop y croire.
Estimant qu'avec deux clubs « pros » ou semi-« pros »* dans la même ville, il y en a un de trop, le dirigeant du FCR avance l'idée d'une absorption de l'entité QRM. "Peut-être qu'on peut trouver un accord autour d'un FCRM : Football Club de Rouen Métropole. Mais ça doit être notre stade, nos couleurs, notre numéro d'affiliation... On est même prêt à laisser les actionnaires de QRM reprendre leurs billes (financières). Il peut continuer à jouer au niveau régional, à faire de la formation... Il faut laisser un club représenter cette ville et ce club, c'est le FCR. On avait plus de monde chez nous en National que quand il évoluait en Ligue 2. Le baromètre, ce sont les supporters". Et c'est vrai qu'à ce niveau, il n'y a pas match.
*Relégué de Ligue 2, QRM bénéficie du statut professionnel contrairement au FCR.
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