C'est un euphémisme que d'écrire qu'Iwan Postel et Jean-Baptiste Fiquet ne partiront pas en vacances ensemble. Entre les deux hommes, le torchon brûle. "Je suis un émotif, soit on est mon ami, soit on est mon ennemi. Il n'y a pas de juste milieu", lance le bras droit de Tarkan Ser, le chef d'entreprise turc qui a sauvé le FCR du dépôt de bilan. La semaine dernière, le club, via la SAS (Société par actions simplifiée) qui gère l'équipe de National, a publié un communiqué en invitant « tous les licenciés de l'association » pour la réception d'Orléans (J3), ce vendredi, « à l'exception de son président ». Bonjour l'ambiance. Mais que reproche précisément le « boss » des « Diables Rouges » à Jean-Baptiste Fiscel ?
Dans un premier temps, visiblement, d'avoir eu l'intention de saboter son projet de reprise, sachant que son homologue de l'association fut, lui aussi, à un moment, candidat au rachat du FCR. Mais son offre n'a jamais trouvé d'écho favorable auprès de Charles Maarek, l'ancien président et actionnaire principal. "Il y a ceux qui ont cru dans notre projet, ceux qui n'y ont pas cru et surtout ceux qui n'ont pas voulu que ça se fasse. Quand des locaux font tout pour te torpiller, de manière vicieuse, ça enlève une grosse partie de la satisfaction d'avoir réussi", regrette Iwan Postel.
"Les finances de l'asso, c'est un faux problème"
Mais surtout, le président du club rouennais déplore les conditions dans lesquelles Jean-Baptiste Fiscel s'est fait élire à la tête de l'association cet été. Alors qu'elle était en proie, elle-aussi, à d'importantes difficultés financières, Jean-Baptiste Fiscel a formulé la promesse d'injecter 150 000 € avant la fin juin et le passage devant la DNCG pour la remettre à flot. Avec dix de ses proches, il a fait son entrée au sein du conseil d'administration de l'association, celui-ci passant par la même occasion de 13 à 23 membres, avant d'être élu président. "Les finances de l'asso, c'est un faux problème", estime Iwan Postel. "Il a conditionné l'arrivée de son argent à la présidence mais on était prêt à les mettre les sous, Rémy Dupuis (l'ex-président de l'association) aussi". Sauf que ce n'est pas ce scénario qui s'est produit.
"S'il doit être élu, ça sera de manière démocratique"
Aujourd'hui, la situation est totalement bloquée ; les deux camps ne communiquant pas l'un avec l'autre. Il ne faut pas oublier que la SAS est dépendante, en quelque sorte, de l'association. C'est elle qui détient le numéro d'affiliation à la FFF permettant d'inscrire une équipe dans un championnat, peu importe la division. "Ça complique le fonctionnement de la SAS. On a des projets énormes pour le club, notamment sur la formation (les équipes jeunes relèvent, actuellement, de la compétence de l'association). Mais tant qu'on n'aura pas résolu ce bordel, que je ne suis pas certain d'avoir une asso qui va dans la même direction que nous, on n'investira pas plus (à ce niveau)", prévient Iwan Postel fustigeant une ambiance malsaine.
Pour lui, une seule solution s'impose pour sortir de cette impasse : la démission de Jean-Baptiste Fiscel et la convocation de nouvelles élections. "Bien sûr, il faudra rééquilibrer le conseil d'administration. Soit les dix qui sont venus avec lui partent ou alors on ajoute encore dix nouvelles personnes, neutres. Car, forcément, si j'arrive avec dix potes à moi, ils voteront pour moi", pose, comme condition préalable, l'homme de confiance de Tarkan Ser. "Il présentera son projet, s'il y a d'autres candidats, ils feront la même chose, et s'il doit être élu, ça sera de manière démocratique, avec une élection en bonne et due forme, ça ne sera pas un putsch". S'il a évité d'être rayé de la carte du football français sur le plan national, le FC Rouen a encore bien des écueils à franchir pour aspirer à un peu plus de sérénité.
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