15 avril. C'est à cette date que les deux millions de licenciés de la FFF, qu'ils fréquentent le niveau national, régional ou départemental, devraient être fixés sur la suite de leurs championnats. Alors que toutes les autres « grandes » fédérations (basket, hand, rugby, tennis, volley…) ont arrêté définitivement l'ensemble de leurs compétitions depuis, pour certaines, plusieurs semaines, les instances du football français ont décidé… de ne rien décider, ou presque*. Une position qui n'a pas manqué de susciter de multiples commentaires entre ceux souhaitant que la saison se poursuive et ceux qui y sont opposés.
"Ne pas reprendre les championnats, alors que les conditions sanitaires le permettraient, pourrait être catastrophique sur le plan du rôle social que joue le football au sein de la société, tous les jours, sur l'ensemble du territoire. A ce stade de la crise sanitaire, il est encore difficile de se projeter dans la période post-pandémique. Mais la possibilité de reprise de nos championnats existe toujours. Il serait donc prématuré de prononcer, aujourd'hui, l'arrêt de la saison", a communiqué la FFF à l'issue de son Comité exécutif, le 3 avril.
Sauf que le Premier ministre Edouard Philippe a prévenu que le confinement serait "probablement" prolongé au-delà de la mi-avril. "Le déconfinement n'est pas pour demain", a-t-il ajouté. Surtout, il devrait s'effectuer par étapes. Pas sûr que le football constituera une priorité. Toujours est-il qu'en attendant de statuer sur l'avenir de ses championnats, la Fédération française a annoncé quelques mesures permettant de se faire une (vague) idée sur le déroulement d'une hypothétique fin de saison :
Pas de saison blanche, des montées et des descentes
> la possibilité d'une saison blanche pour les championnats nationaux (N1-N2-N3), qui aurait pour conséquence de mettre les compteurs à zéro et de repartir avec des équipes évoluant toutes au même niveau, a été exclue. Idem pour un système ne prévoyant que des montées sans descente. "Cela ne répondrait à aucune logique sportive. Si un championnat délivre un verdict dans un sens, il en va de même dans l'autre",
> une reprise des compétitions ne signifierait pas que celles-ci iraient forcément à leur terme. "L'idée est d'aller le plus loin possible pour le N1, N2 et N3 afin de préserver une équité sportive". Ainsi, toutes les journées restant au calendrier pourraient ne pas être disputées. "Une reprise partielle est envisagée. En fonction du niveau des championnats, il est exclu d'imposer un rythme de reprise irréaliste". Il est, d'ores et déjà, acquis que les championnats régionaux et départementaux n'iront pas au-delà de la date du 30 juin,
> pour les classements, un règlement national sera établi et appliqué à l'ensemble des Ligues et des Districts. Aucune dérogation ne sera acceptée.
*Si les championnats pourraient reprendre, la FFF a annulé quasiment toutes ses autres compétitions : les phase finales du Festival Foot U13, des championnats U17 et U19 nationaux, les interligues U15, la Coupe nationale de football entreprise, les Challenges Jean-Leroy et Marilou-Duringer, les Coupes nationales de futsal féminine et masculine. Les finales de la Coupe de France et de la Coupe Gambardella sont, elles, reportées.
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Alors qu'elle est également touchée de plein fouet économiquement par cette crise sanitaire (l'annulation de quatre matches amicaux des Bleus de Didier Deschamps + le report de la finale de la Coupe de France engendrera un manque à gagner de l'ordre de 30 M€), la FFF, par la voix de son président Noël Le Graët, a annoncé la création d'un fonds exceptionnel de solidarité à destination, "en priorité, des clubs amateurs les plus impactés", dans l'optique du début prochain exercice (2020-2021). "La reprise risque d'être encore plus difficile que lors de cette fin de saison", prédit le président de la Fédération française..