Ses premiers pas en amical avec le FC Rouen cet été ne laissaient pas présager que les supporters l'éliraient joueur du mois après quatre semaines de compétition. Et pourtant, Sofyane Bouzamoucha a réussi l'exploit de s'inviter en tête des suffrages en démontrant très vite et à tous ce dont il était capable. Aligné dans l'axe depuis le coup d'envoi du championnat, l'ancien Mantois n'aura eu besoin que d'une poignée de rencontres pour retrouver forme et repères. "Comme j'étais avec la National 3 à Orléans la saison dernière, je n'ai pas beaucoup joué avec le Covid", expose le défenseur central. "Quand je suis arrivé à Rouen, il me manquait des repères mais surtout du temps de jeu. Le rythme n'est pas pareil en opposition qu'à l'entraînement et en match. Au début, je ne me sentais pas forcément dépassé mais pas à l'aise. C'est comme aller tous les jours à la salle, s'arrêter un an et reprendre d'un seul coup. Ce qu'on ressent sur le terrain est difficile à expliquer".
Par chance, le natif de Trappes a vite laissé tous ses soucis derrière lui et réussi, au surplus, une grosse entame. Alors que le FC Rouen se voyait offrir le redoutable défi d'entamer la saison par cinq déplacements de suite, le joueur de 21 ans s'est rapidement affirmé comme un roc défensif. "Maintenant, je me sens super bien à la fois physiquement et mentalement, ce changement de club s'est bien passé et là, je me considère à 100% !", clame-t-il en cette fin de mois de septembre.
Quand il a poussé la porte de l'institution rouennaise, Sofyane Bouzamoucha savait où il mettait les pieds mais comme beaucoup d'autres avant lui, le club centenaire lui a réservé son lot de surprises. "Malgré la division où on est, on se sent à Rouen comme dans un club professionnel", confie-t-il. "Je savais qu'en venant ici, je trouverais de bons supporters, un bon stade mais je ne me doutais pas de la qualité des structures comme les terrains d'entraînement ou encore la présence des kinés". Le FCR, le jeune défenseur l'a exclusivement découvert au gré de son beau parcours en Coupe de France lors de l'exercice 2019-2020. Et tandis qu'après une aventure avec la réserve de l'US Orléans (N3), il se cherchait à la fois un projet en N2 qui puisse aussi lui assurer du temps de jeu, les « Diables Rouges » sont arrivés en remplissant toutes les cases cochées. Une aubaine pour les deux parties.
Six matches et déjà un statut d'incontournable en défense
En recrutant Sofyane Bouzamoucha, le FC Rouen s'est renforcé d'un joueur disposant malgré son jeune âge d'une solide expérience sur la scène nationale, que ce soit notamment en Coupe Gambardella avec le FC Mantois ou en championnat U19 vêtu de la tunique du PSG. "À Orléans, quand j'ai signé en 2019, je suis devenu capitaine de la N3 et j'ai eu l'occasion de m'entraîner avec la L2 et même de faire quelques groupes contre Lens et Grenoble notamment". Et malgré l'arrivée de la Covid-19, l'actuel arrière central des « Diables Rouges » s'est vu offrir en juin 2020 son premier contrat professionnel par le club du Loiret ; contrat qui ne lui aura toutefois pas permis de faire ses preuves en National dans un contexte sanitaire lourd et en présence d'une concurrence accrue au sein de l'effectif orléanais.
Au FCR, le duo d'entraîneur Arnaud Margueritte - Sarafoulé Mendy a jusqu'à présent exploité ses capacités lors de toutes les minutes du championnat, excepté le déplacement à Romorantin le week-end passé (1-1) pour lequel le Franco-tunisien-marocain était suspendu. Rapide et porté sur l'anticipation, le jeune défenseur passé par Les Mureaux est aussi bien aidé par sa taille (1,84 mètres). "J'aime aussi aller au duel, mettre de l'impact et orienter le ballon rapidement vers l'avant", s'autocritique le défenseur central, capable aussi de jouer à droite comme il l'a démontré à Poissy (J2. 0-0, le 14 août), en suppléant le latéral Abdelali Ouadah, sorti blessé.
L'été 2021 qui vient de se refermer fut donc une page enchantée dans la vie de Sofyane Bouzamoucha, ouvertement ravi de l'accueil que lui ont réservé le FCR et tout l'entourage du club. Même le bilan sportif de ce début de championnat (2V-3N-2D) lui semble cohérent au regard des nombreux changements opérés à l'intersaison et de l'enchaînement des déplacements. "Je pense que sur le début de championnat, on aurait peut-être pu faire mieux parfois mais on n'a vraiment raté qu'un seul match, c'est celui de Granville (J6. revers 2-0 à Diochon, le 11 septembre). Sans dire qu'on s'est mis trop de pression, je pense qu'on a peut-être voulu trop bien faire. Pour le reste, je sens autour de moi que l'équipe prend confiance match après match". Nul doute que lors des retrouvailles avec leur public le 9 octobre* contre Vitré, les « Diables Rouges » auront à cœur de se rattraper. Sofyane Bouzamoucha en tête.
> N1. J8 - SM Caen « B » (11e - 9 points) / FC Rouen (10e - 9 points), samedi 25 septembre à 16 heures à l'annexe 3 de Venoix.
*Le FC Rouen retrouvera le Stade Robert-Diochon dès le week-end du 2 octobre si tel en décidait le tirage au sort du 4e tour de la Coupe de France effectué ce jeudi à Rouen.
Déséquilibre domicile/extérieur : un réel coup à jouer pour le FCR ?
Pour ses premiers pas avec les « Diables Rouges », Sofyane Bouzamoucha a été servi. Le calendrier proposait ainsi sept déplacements et seulement une réception à Diochon au cours des huit premières journées. En conséquence de quoi, le FCR disputera un total de dix rencontres à domicile lors de la phase retour. "À l'heure actuelle, les déplacements sont très fatigants", juge le défenseur. "Si à la fin de la phase aller, on est bien positionné au classement, il y aura peut-être un coup à jouer en deuxième partie de saison".
Encore loin des calculs, l'arrière central préfère la formule consacrée du "match après match" qui va conduire les « Diables Rouges » sur la pelouse de la réserve du Stade Malherbe ce week-end pour un derby qui promet. "On les a joués cet été, c'est une bonne équipe", analyse le Rouennais. "On ne peut pas trop savoir à l'avance s'il y aura des descentes de l'équipe pro. Ce qui est sûr, c'est que comme lors de chaque rencontre, on se déplacera pour gagner !" Le décor est planté.
Aurélien RENAULT