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À l'AF Virois, l'ex-Malherbiste Dorian Charlier a trouvé le parfait point de chute

Des U13 à la réserve, en CFA2 à l'époque, Dorian Charlier a passé près de huit ans au Stade Malherbe avant de s'engager à Chiasso, en Suisse, puis de rejoindre l'AF Virois fin 2019. ©Aurélien Renault

Des U13 à la réserve, en CFA2 à l'époque, Dorian Charlier a passé près de huit ans au Stade Malherbe avant de s'engager à Chiasso, en Suisse, puis de rejoindre l'AF Virois fin 2019. ©Aurélien Renault

Ça ne devait être qu'une simple visite, tout au plus une pige de quelques semaines. Arrivé à Vire au début de l'année 2020 sur la pointe des pieds après une aventure professionnelle contrastée du côté de Chiasso (D2 Suisse), Dorian Charlier a fini par devenir le maître à jouer incontesté et incontestable de l'AFV. "À part un match que j'avais fait là-bas en U15 avec Malherbe en finale de Coupe de Basse-Normandie, je ne connaissais pas Vire", reconnaît l'ex-Malherbiste. "Je suis arrivé un peu par hasard, j'étais en contact avec le président Christophe Lécuyer via les réseaux. En janvier 2020, il m'a proposé de venir au club, même pas pour signer mais pour m'entraîner, pour voir autre chose, il m'a dit que ça me ferait du bien". Le milieu de terrain a suivi ce conseil et presque trois ans plus tard, il est toujours virois.

"Mon agent m'a conseillé de résilier à Chiasso. J'étais chez ma mère, je gagnais zéro et j'attendais, j'attendais"

Si le président Lécuyer lui avait évoqué la possibilité de se changer les idées, c'est parce que sa carrière se trouvait dans une impasse. Revenu de deux saisons enrichissantes au FC Chiasso (D2 suisse), à Dorian Charlier était dans l'attente d'une suite à sa vie de footballeur professionnel. Une suite qui ne viendrait hélas jamais. "Mon agent à l'époque m'a conseillé de résilier mon contrat à Chiasso car ça allait selon lui être plus simple pour retrouver quelque chose", raconte l'intéressé. "Il m'a dit d'attendre, je suis rentré à Caen. J'étais chez ma mère, je gagnais zéro et j'attendais, j'attendais. Il m'a dit d'attendre le mercato mais j'ai fini par comprendre que rien n'allait se passer". C'est là que l'option viroise s'est présentée.

S'il peut sembler étrange de voir un élément du niveau de Dorian Charlier, avide de retourner dans le monde professionnel, évoluer depuis trois saisons dans le Bocage, les raisons sont en réalité évidentes. "Je suis arrivé et là, le Covid a débarqué. Je me suis dit que le sort s'acharnait", relate le natif de Mantes-la-Jolie. "Je n'avais joué que deux matches, c'était tôt pour partir, en plus le Covid était encore là, on ne savait ni combien de temps ça allait durer, ni si on allait pouvoir reprendre le foot. Je ne me voyais pas partir. A Vire, j'avais quelque chose de sûr et un président en qui on peut avoir confiance". En plus des données sportives, l'ex-Caennais a trouvé à l'AFV l'opportunité de devenir éducateur auprès des jeunes, sa deuxième grande passion. Une autre raison de son implantation sur le long terme avec le pensionnaire de N3.

Les retrouvailles avec le Stade Malherbe, cinq ans après

À coup sûr, Dorian Charlier n'est pas le footballeur qu'il imaginait devenir il y a dix ans, lorsqu'il faisait encore ses classes sur les terrains de Venoix et se rêvait à porter la tunique rouge et bleue sur le pré de d'Ornano. A l'heure de recroiser son ancienne équipe, le joueur Virois n'a, toutefois, pas à rougir de ce qu'il est devenu et de ce qu'il a accompli. Dans le National 3 normand, il est la référence à son poste et son pied droit est craint de tous. "Devenir un joueur professionnel, ça a toujours été un objectif depuis que je suis tout petit et quand tu es poussé par ta famille, en l'occurrence ma mère, tu essaies de tout faire pour y arriver", confie-t-il. "Samedi, je veux juste profiter, je ne suis plus revanchard et sans prétention, je veux juste gagner".

"Si on prend l'exemple de Jessy Deminguet, ce qui m'a manqué, c'est le travail. Je n'ai compris qu'en Suisse l'importance du travail de l'ombre"

Epargné par le regret, Dorian Charlier ne s'est jamais appesanti sur la dernière étape qu'il n'a jamais franchie à Malherbe. De ses débuts en U13 sous les ordres de Manu Lepresle alors qu'il débarquait de Montpellier à sa fin de parcours avec la CFA2 de l'époque, l'aventure caennaise aura été une grande et belle parenthèse dans sa vie de footballeur. Aujourd'hui, il mesure d'ailleurs mieux ce qui lui a manqué pour gravir la marche ultime. "Si on prend l'exemple de Jessy Deminguet avec qui je jouais et dont je suis toujours proche, ce qui m'a manqué, c'est le travail. Il travaillait en salle, avant, après les séances. Moi, je faisais le minimum, je faisais ce qu'on me demandait. C'est ce genre de détails qui font la différence et je n'ai compris qu'en Suisse l'importance du travail de l'ombre".

Sous les couleurs viroises, il va tâcher samedi d'écrire une histoire inédite et de contrarier son ancien club. Eliminer le Stade Malherbe et atteindre les 1/32e de finale de la Coupe de France avec l'AFV serait une vraie consécration. Car malgré la plénitude qu'il a trouvé dans le Bocage, Dorian Charlier n'en a pas fini avec ses ambitions. "À moyen terme, le président aimerait forcément conduire son club en National 2 et moi, j'aurai forcément envie de voir plus haut un jour. Si je peux le faire avec Vire, ce serait l'idéal". Quid de retrouver un jour un contrat professionnel ? "Je n'ai pas tiré un trait sur ça mais il peut se passer beaucoup de choses, beaucoup de joueurs le prouvent. Moi, je ne pense qu'à faire ma saison et si ça ne vient pas, c'est que ça ne devait pas se faire", conclut le milieu de terrain avec sagesse.

> Coupe de France. 8e tour - AF Virois (N3) / SM Caen (L2), samedi 19 novembre à 18 heures au Stade Pierre-Compte.

*Dans l'effectif de l'AV Virois, outre Dorian Charlier, Kény Bertheaume (son demi-frère), Louis Deschateaux, Thomas Chesnel, Stanley Boucaud et Luca Boudonnet ont fréquenté le centre de formation du SM Caen.

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