A l'AS Villers, l'ère Bruno Luzi a commencé dans la quiétude et la sérénité

Sur la Côte Fleurie, la semaine dernière fut celle des grandes premières. Pour la première fois de son histoire, l'AS Villers a en effet entamé une pré-saison de National 2. Le simple fait de l'écrire donne le tournis quand on sait que le club du président Victor Granturco évoluait encore en D2 en 2018. Pour affronter ce défi de grande ampleur, l'artisan de la montée Benjamin Morel parti, c'est vers l'expérimenté Bruno Luzi que l'Etat-major des « Jaune et Vert » s'est tourné. Pour l'entraîneur, l'aventure normande qui s'ouvre n'est autre que sa toute première hors de l'Oise, un département où il a récemment dirigé l'AFC Compiègne, quelques mois seulement, après avoir surtout été à la tête du FC Chambly pendant plus de 20 ans et l'avoir emmené jusqu'en Ligue 2. "Nous avons repris le lundi 8 juillet", déclare le nouveau technicien de l'ASVH. "Tout s'est très bien passé, ça reste des semaines faciles à gérer car on n'est pas encore dans les choix. Dans ces moments-là, il n'y a pas de personnes déçues ou quoi que ce soit. C'est comme ça ici ou ailleurs. C'est après, quand on arrivera dans la vérité, quand on entrera dans la gestion humaine et dans le résultat, que ce sera plus difficile".

Débarqué à la surprise générale dans le projet d'un club qui aime se définir comme le plus petit aligné en France en quatrième division, Bruno Luzi semble déjà comme un poisson dans l'eau en Normandie. Aussi, les premiers jours de familiarisation avec le staff lui ont non seulement donné de bonnes indications mais, aussi et surtout, un ressenti prometteur. Pour l'épauler, l'ancien Camblysien peut compter sur l'ancien de l'AG Caen Matthieu Martinoff (préparateur physique), Arthur Berville (entraîneur des gardiens) et surtout Erick Ledeux, sur le retour. "Ça se passe vraiment très bien avec le staff", assure Bruno Luzi. "Ça fait trois nouveaux et un retour en la personne d'Erick. On s'entend bien tous les quatre et c'est déjà ça, parce qu'avant de former une équipe, il faut déjà que nous, on en soit une, et c'est le cas". Dans une reprise avant tout dédiée à la prise de contact, c'est la réactivation athlétique qui a évidemment primé dans une semaine sans match amical, même si les joueurs présents ont pu s'atteler à quelques exercices ballon au pied. "Dans un premier temps, c'est davantage de la prise de température athlétique, des tests pour voir sur quels socles le préparateur physique peut s'appuyer pour travailler. La deuxième semaine devrait être sensiblement la même, même si on va pouvoir rajouter des données collectives".

Bruno Luzi attend encore deux ou trois recrues

Si Bruno Luzi éprouve un regret su ces premiers jours, c'est peut-être d'avoir dû commencer son aventure avec un effectif réduit, eu égard aux joueurs blessés et évidemment à ceux qui ne sont pas encore arrivés. C'est toutefois le lot d'une grande majorité de clubs à l'heure de la reprise et l'ex-coach du FC Chambly sait pertinemment que d'autres éléments ne tarderont pas à débarquer. "Il y aura plus de 50% de renouvellement dans l'effectif", livre-t-il. Si le club a connu de nombreux départs majeurs (Kévin Goba, Adil Hitouss, Enzo Kowalczyk principalement), il a en contre-partie déjà obtenu les signatures d'une dizaine de joueurs parmi lesquels Allan Bidard (US Granville, N2), Florian Bresteau (FC Saint-Lô, N3) ou encore Thierry Lemaître (FR Haguenau, N2). "Il y a des joueurs qui avaient été ciblés avant que j'arrive, moi, je ne me suis pas occupé du renouvellement des anciens car je ne les avais pas vus jouer. En revanche, j'ai demandé six joueurs et je les ai eus. Il m'en faudrait encore deux ou trois de plus et on aura un groupe normal".

Pour attirer des footballeurs avec un vécu en N2, le club de la Côte Fleurie pourrait bien voir la réforme des championnats lui profiter. "Le paramètre financier rentre en ligne de compte, Villers aura le plus petit budget et certains joueurs, c'est juste impossible de les faire venir, mais avec les réformes, il y a quand même pas mal de joueurs qui sont sur le carreau (...) Avoir avec nous cinq, six ou sept joueurs qui sont dans maîtrise de cette division, ce ne serait pas déconnant". A l'arrivée, avec un staff renouvelé et un effectif chamboulé dans les grandes largeurs, à la préparation purement sportive et à l'élaboration d'un onze type va également s'ajouter la nécessité de souder les nouveaux avec les anciens. S'il ne pourra pas s'offrir le luxe d'emmener son groupe en stage de cohésion, Bruno Luzi compte sur son savoir en matière de management pour créer un vrai groupe d'ici à la reprise du championnat. "On va faire un barbecue tous ensemble cette semaine parce que les entraînements, c'est bien, mais ce n'est pas un moment où on peut s'ouvrir, on n'a pas le temps pour ça". Ce vendredi (18 juillet), cette nouvelle ASVH aura aussi l'occasion de tester où elle se situe en affrontant Quevilly-Rouen Métropole (N1) à Touques. A un mois de son baptême du feu en National 2, il n'y aura alors pas (encore) d'impératif en termes de résultat.