C'est tout simplement le plus bel exploit de l'histoire du FCD en Coupe de France. Jamais le club de la ville aux quatre ports n'avait éliminé un adversaire évoluant trois divisions au-dessus de lui. Pensionnaires de N3 (4V-2N-3D), les coéquipiers de Florian Levasseur ont terrassé au 8e tour une équipe de Ligue 2 ! Et pas n'importe laquelle, le RC Lens, rien de moins que le champion d'automne qui file tout droit vers une accession dans l'élite. "Cette qualification, c'est avant tout une superbe récompense par rapport à l'investissement de mes joueurs. Ils font preuve d'un état d'esprit irréprochable. Depuis un an et demi, on est engagés dans une aventure humaine", rapporte Guillaume Gonel.
Depuis sa nomination à la tête des Harengs en 2018, le technicien (37 ans) a basé son projet sportif sur l'identité locale en ramenant dans ses bagages plusieurs éléments du cru (Corentin Hébert, Jimmy Garnier, Brice Henoc…). Des cadres associés à des jeunes pousses issues de la formation dieppoise (Rémy Chombard, Valentin Ouine mais aussi Jules Etienne, Victor Galland). Pour renforcer son collectif, l'ex-coach d'Eu a recruté cet été des garçons aguerris à l'image d'Alain Etamé (auteur de l'ouverture du score contre Lens) ou bien encore Clément Michel.
"Même si pour Clément, c'est un peu différent car c'est un retour aux sources (formé au FCD, il y a joué jusqu'en 2014 avant de partir pour Avranches)". Une voie qu'a également empruntée Guillaume Gonel, un ancien de la maison à l'époque des André Auzoux et Jacky Colinet. L'euphorie de la victoire aux dépens des Nordistes à peine retombée, les hommes du président Patrick Coquelet ont de nouveau vécu une intense émotion lors du tirage au sort des 1/32e de finale (le premier depuis 2013 et une élimination face au FC Nantes 3-2) en héritant d'Angers, huitième de Ligue 1 à l'issue de la phase aller.
Une reprise de l'entraînement fixée au 21 décembre !
Si le scénario qui a permis de faire tomber Lens n'a que très peu de chances de se reproduire (le FCD menait 2-0 après 7'), le patron technique des Harengs entend s'appuyer sur une recette identique contre le SCO. "Notre objectif n°1 sera de faire durer le match le plus longtemps possible. Il ne faut surtout pas que ça soit plié pour Angers au bout d'un quart d'heure. On a déjà prouvé qu'on était capables de se montrer à la hauteur une fois. C'est pourquoi, c'est important de garder le souvenir de notre performance face à Lens dans nos esprits. Ça doit nous porter". A rendez-vous exceptionnel, préparation hors du commun.
Profitant de nombreux reports en N3, l'entraîneur a ajusté son programme en fonction de la confrontation contre Angers. "On a accordé une semaine de coupure aux joueurs juste avant les fêtes de Noël avant de reprendre le 21 (décembre). On avait prévu huit séances avant le 1/32e. Comme la plupart des garçons sont en vacances, on a pu s'entraîner le matin. Pour ceux qui travaillent durant cette période, on leur a concocté des séances spécifiques. Cette année, il a fallu y aller doucement sur les chocolats et le pétillant", note Guillaume Gonel.
Un coach dieppois qui s'est déplacé en personne pour superviser son futur adversaire. "J'ai assisté à leur rencontre à Nantes (succès 2-1 du SCO le 21 décembre). Même si on avait enregistré leur précédent match face à Monaco (0-0 le 14), dans un stade, on se focalise sur des aspects qu'on ne peut pas voir à la vidéo et notamment tous les déplacements des joueurs sans ballon". Durant ses observations, l'ex-défenseur a pu constater l'incroyable "densité physique" des partenaires d'Ismaël Traoré. "Ça court tout le temps. C'est une équipe d'une grande générosité, qui ne compte pas ses efforts et mise beaucoup sur les transitions. Maintenant, la différence contre nous, c'est que je pense qu'elle aura plus le ballon ce qui est plutôt un mal pour un bien". Et puis dans un Stade Dasnias qui sera plein à craquer, les Dieppois ont démontré qu'ils pouvaient réaliser les plus grands exploits.
> Coupe de France. 1/32e de finale - Dieppe (N3) / Angers (L1), dimanche 5 janvier à 17 h 15 au Stade Jean-Dasnias.